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16 - Le Soleil de Colombie, vendredi 15 décembre 1989

INFORMATION

a

Le merveilleux
cadeau...

Suite de la premiére page

Apreuve, cet homme agé de 85
ans qui a méme fait parvenir a
Nathalie un chéque de 10$ en
guise de cadeau! II y a aussi cet
avocat québécois qui annonce
Vindépendance du Québec,
comme ¢a, pour lui remonter le
moral, en guise de prix de
consolation.

ll y a évidemment des jeunes
filles de |’€ge de Nathalie qui
ont pris la plume, et ont refilé
leur adresse a la fin de leur
lettre, avec l’espoir avoué
d’établir une correspondance.

Un vicaire épiscopal de
Lachine au Québec a profité
d'un moment «avant di’aller
célébrer |’Eucharistie», pour lui
dire son admiration.

Un grand-pére, ancien com-
battant dans la RCAF, (l’avia-
tion militaire canadienne),
constate que rien n’a changé
depuis |’époque ou il était
stationné en Colombie-Britan-
nique. En prime, lui aussi
annonce a Nathalie |’indépen-
dance du Québec. «Le Canada
va grincer des dents, mais il ne
pourra pas nous empécher de
faire ¢a».

Un étudiant québécois fait son
mea culpa et constate tout a
coup qu’il est un privilégié. «Moi
qui habite a dix minutes de
marche de mon Cégep [collége
public], je n’aurais sans doute
pas eu le courage daller habiter
dans une autre ville, chez une
famille qui mest étrangére pour
poursuivre mes études en
frangais».

Un Franco-Albertain, qui
admet écrire rarement en
francais, a pris la peine de faire
parvenir a Nathalie une lettre de

deux pages, a laquelle il a joint
une priére au Saint-Esprit,
parue dans le journal provincial
Le Franco. Lalettre précise bien
que lapriére doit étre prononcée
pendant trois jours consécutifs,
pour étre exaucée!

Toutes ces lettres ont eu un
effet inattendu au sein méme
des responsables en éducation
en Colombie-Britannique.

Selon la mére de Nathalie, le
district scolaire de Vancouver
Nord «est un peu débobiné par
la réaction des gens». Le
ministére de |’Education est ala
fois «surpris et emballé». Elle
croit méme que cette histoire
pourrait contribuer a accélérer
le processus menant a |’établis-
sement d’écoles secondaires
homogeénes dans la province.

Le plus beau dans cette
histoire, c'est que toutes ces
lettres ont contribué a remonter
le moral de Nathalie. Aun point
tel d’ailleurs, que les notes
obtenues dans son _ premier
bulletin la classent dans le
tableau d’honneur de son école.
Les lettres et, insiste Mme
Hales, le fait que Nathalie
étudie présentement dans une
école homogéne _ frangaise.
«Quelle preuve éclatante pour
tous les francophones minori-
taires hors Québec».

Quand une maman
remercie la communauté...

Aujourd’hui, il fait un soleil
radieux, les rocheuses_ ont
enfoncé leur tuque blanche et
mon coeur €clate de joie et de
fierté!... Je viens de recevoir le
plus beau cadeau de Noél de ma
vie: il est gigantesque, brillant
et de toutes les couleurs de
l'arc-en ciel! C’est beaucoup
trop pour moi, pour mon mari et
mon fils, méme trop pour nos
amis francophones de la
Colombie-Britannique: c'est
avec vous tous, unis dans la
méme langue, les mémes
traditions qu’il me faut partager

ce cadeau magnifique!

Vous savez ma fille Nathalie,
isolée a Victoria, piochant de
tout coeur pour étudier en
francais? Eh bien, elle me remet
a l’instant son premier bulletin
et elle a rejoint le tableau
d'honneur! (élite ABBA) Non,
mais pouvez-vous croire? Elle
est sérieuse, c’est certain, mais
d’une intelligence moyenne et
qui doit travailler dur afin de
réussir. Quelle différence une
école homogéne peut faire!
Quelle preuve éclatante pour
tous les francophones minori-
taires hors Québec! Quelle
bonne décision nous avons
prise...

Sa famille adoptive l’adore:
c’est leur fille a Victoria et c’est
ma fille a Varicouver! Et quel
luxe d’avoir six professeurs
qualifiés et spécialisés en leur
matiére. Je dois aussi vous dire

quele ministére del’éducation a
finalement accepté de défrayer
les frais d’hébergement et de
déplacement.

Et ces lettres d’encourage-
ment donc! Elles  arrivent
encore de tous les coins du
pays, des petits villages et des
grandes villes. Du grand-pére
ancien combattant a |’adoles-
cent du Québec; du journaliste
avec son coeur neuf, au
directeur d’école secondaire;
de l’écrivain qui a rédigé une
histoire semblable, a la maman
de cing enfants. Je pourrais en
remplir des pages et des pages -
vous dites avoir été touché de
mon témoignage eh bien moi,
j'ai trouvé vos lettres boulever-
santes!

«Merci» est un si petit mot qui
semble insignifiant - moi je
préfére vous plaquer un bec
retentissant sur les deux joues
et vous souhaiter a tous et a
chacun d’entre vous, un Noél
chaleureux et des  amitiés
constantes.

Pour ma part, je dépose mes
larmes, mes espoirs, ma joie et
ma reconnaissance dans la
creche de Noél et je demande la
force, le courage et l’entétement
de faire face a une autre année.

Aujourd'hui, je chante!

Lyse Renaud-Hales

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le propriétaire ou son représentant.

L’Académie
Ste-Anne...

Suite de la premiére page
projet. Le projet de Peter Daniel
bénéficiera de la part du
gouvernement provincial d’un
-«crédit-location» de $6.3 mil-
lions, destiné a la restauration
dela facade historique protégée
de |’Académie et a |’adaptation
de la construction aux normes
de sécurité en matiére d’incen-
dies et de tremblements de
terre.

LaCommission Provinciale du
Capital, en tant que propriétai-
re, se doit de restaurer
Académie; elle a aussi été
déclarée site provincial d’héri-
tage. Mais les opposants au
projet déclarent que ce travail
confié a un opérateur privé ne
doit pas étre subventionné sans
contréle. Le Maire de Victoria,
Gretchen Brewin, a déclaré de
son coté que «tout /e projet
devrait 6tre revu», «La commu-
nauté n’a pas été mise au
courant [du crédit-location
provincial], et je pense que c est
trés, trés malheureux», a ajouté
Gretchen Brewin. L’initiative de
la Commission  Provinciale
pourrait influer sur la décision
que rendront les conseillers
municipaux de Victoria le 14
décembre. En quel sens?
Réponse dans notre prochaine
édition.

Rappelons que Marie Robil-
lard, avec |’Association Histori-
que Francophone de Victoria, a
combattu vigoureusement le
projet de développement immo-
bilier de Peter Daniel. Dans une
lettre adressée au Ministre de
Environnement Lucien Bou-

chard, |’Association demandait ©

l'aide du fédéral. «Le site est en
danger immédiat d’étre trans-
formé en attraction touristique
dirigée par une firme privée.
L’architecture et lorigine des
Soeurs de Ste-Anne reflétent
l'importance de la contribution
canadienne frangaise a |’ouver-
ture du Canadade!’Ouest... une
grande partie dela communauté
favoriserait une action fédérale
qui puisse assurer la continua-
tion de l’accés public et
l'utilisation adéquate de | ‘histo-
rique Académie Ste-Anne»
énoncait notamment la lettre a
Lucien Bouchard.

La Fondaton canadienne 09
des maladies du coeur -