LA NATURE DANS NOS DEMEURES (suite) -Puisque ces mystéres me dépassent, feignons d’en étre l’organisateur ! - (Jean Cocteau) Ce nfest pas tout de cons- tater que le nature a ses particularités, il va falloir pour réussir A garder des plantes chez soi, se plier aux exigences de Il‘environne- ment artificiel qu‘est le nd- tre. Le choix des plantes ap- tes A se plaire, sans la né- cessité de soins presque journaliers ou d‘équipement climatique codteux, ne va pas “étre aussi large que nous le souhaiterions; pour ne point se limiter qu‘aux plantes faciles, nous allons établir une classification progres- sive des plantes que l‘on trouve généralement chez les fleuristes tout en don- nant en paralléle la progres- sion des soins et conditions indispensables a4 la survie d2 ces plantes. ~ l- température ; basse Aa. moyenne (10-16 degrés GC, 50-60 degrés F) lunmiére : mi-ombre hygrométrie : forte (50%) humidité : permanente, ar- roser de facon a garder la terre toujours humide sol ; léger et bien drainé, humiféré (pas trop riche) Bonne aération indispensa- ble. lumiére ; mi-ombre * Ces conditions sont géné- rarement rares dans nos constructions modernes, mais il est possible des’or- ganiser un tel micro-climat dans une entrée, sous-sol, patio couvert, serre froide d’intérieur exposé au Nord ou a |’Est. ** T ierres , Fougéres, Ara- lia, Campanules, Miséres (tradescandia) Impatiens , Primevtes, Cyclamens, Chlorophytum, Apidistra, Clivia,. . .etc.. 2 -température: moyenne A forte (16 degrés C. - 60 de- grés F.) lumiére:mi-ombre a4 lumi- neux Hygrométrie:moyenne (30%) humidité: moyenne- arrosa- ges 2 a°3 fois par semaine suivant l’état de dssséche- ment du sol. sol: bien drainé, mais pas trop le trop riche. * Ces conditions sont en général celles de nos pié- léger, humiféré et ces secondaires dans nos ap- partements (chambres par ex.) C’est a peu prés notre climat de mi-saison et nous avons naturellement ces conditions lorsque le chauf- fage ne: fonctionne pas en permanence. L’hygrometrie et l’humidité peuvent étre facilement compensées par des bac 4 eau sous les pots et des arrosages réguliers tout au cours des saisons. «* Lierres, Campanules et Miséres, Impatiens, Chloro- phytum, Apidistra, Clivia, Cissus antartica et Rhoycis- sus (vigne d’appartement) A- glaeonema, Allamanda, Dif- fenbachia, Spathiphyllum , Asparagus, Kentias, Cocos (palmiers),Fatzhedera, Be- gonias, Maranthas, Cordy- line, Dracaena, Peperomias, Phitonia, etc.... 3- température: élevée et constante (18-20 degrés C.- 64.4 -68 degrés F.) lumiére forte mais sans soleil direct. hygrométrie: 60%). humidité; moyenne - 2 A 3 arrosages par semaine. sol: riche et bien drainé. * les conditions d’humidité et de température d’une sal- le de bain ou d’une cuisine élevée (50- [Caisse Populaire de Colombie| La Caisse des Franco-Colombiens 11978-224™ rue, ) TEL.463 -8214 HANEY C.B. sont idéales quand ces piéces sont en méme temps lumineuses(ce qui n’est pas toujours le cas) dans la plu- part de nos demavres nous avons cette température éle- vée tout au cours de l’année mais malheureusement l’hy- gronomie est pratiquement nulle (l’air est desseché) et ce n’est point en saturant le sol d’eau, au risque de pourrir les racines, que nous pouvons compenser 1l’humi- dité de l’air. Il faut donc trouver unsys- téme approprié: humidifica- teur électrique, serre chau- de d’intérieur, ou bien il faut compenser par des soins journaliers adéquats: vapo- risation manuelle, lavage des feuilles, basinage. . . ** Palmiers, Ficus, Philo- dendron, Bromeliacées (Ni- duralium, Bilbergia), Cala- diums, Bégonias, Gloxinias, Anthuriums, Crotton,Orchy- dées ( Cymbidium, Orni- tidium, Ornithocephalus, Pa- ° phiopedilum etc...) des es- péces déja citées dams des conditions climatiques quel- que peu différentes, s’adap- tent fort bien 4 ce présent climat: Marantha, Fougetes, Hibiscus, Peperiomias, Cis- SUS, etc... 4- température: élevée (20 degrés C. - 68 degrés F.). lumiére: vive et méme ex- Osition ensoleillée. _ ygrométrie: minimum. ones humidité: faible - d’un ar- rosage tous les 15 jours 4 un arrosage par semaine. sol: bien drainé, sableux et genéralement pauvre. Beaucoup de problémes de décoration de nos apparte- ments secs et surchauffés, peuvent @tre résolus avec l’emploi des plantes deser- tiques, dont grasses’’. Ces plantes sont habituées 4 des conditions’ climatiques trés dure, mais il ne faut pas oublier, ce- pendant, qu’elles sont plan- tes et donc vivantes et qu’el- les demandent un minimum d’attention. ** Aloes, Chamaecearus, E- cheveria, Epiphylum,Sedum, Zygocactus, Euphorbia, San- seviria. Mai cette classification ne peut @tre que trés générale; il existera autant de cas spé- _ ciaux que de demeures. Et chaque cas particulier de- mandera des soins particu- liers. bre. les ‘‘plantes - ep coin de loffice de la langue francaise Ous m'en direz tant par Louis-Paul Béguin AH! QUE LA NEIGE A NEIGE! Premiére neige de novem- Silencieusement, elle tombe, étouffant les bruits de Québec qui s’éveille pé- niblement, encore mal ha- bitué aux frimas hivernaux. Il neige et il fait froid. Mais la neige surprend par sa brillance et sa limpidité? Pu- reté du sol, tout 4 coup vir- ginal, qui dans ses blancs a- tours accueille avec respect l’hiver, ce cruel ami du Qué- bec. Il y a dans la neige tou- te une poésie et la résonan- ce méme du mot a une tona- lité claire et musicale. ‘‘Ah! que la neige a neigé’’, s’é- criait le poéte québécois Nel- ligan. Je marche maladroitement dans les rues en pente du vieux Québec et je pense. Je pense au mot neige, quivient de nivea, qui me semble tout 4 coup joli et représentatif, par sa longue syllabe,de cet- te laine qui tombe lentement et dure, dure sur nos sols re- froidis, gelés pour l’hiver. Il nous a donné bien des vo- cables, ce joli mot. Neiger, neigeux, enneiger, déneiger, pneus-neige, chasse-neige. Des expressions aussi. On a créé en France les classes de neige: on envoie les éco- liers dans la montagne pour | pratiquer les sports d’hiver. Nous connaissons la moto- neige et le motoneigiste. Nous disons ici banc de neige, alors qu’en France le mot congére, hermétique et savant, signifie la méme chose. La-bas, les trains de . neige ménent les sportifs aux stations de sport d’hiver. Il neige toujours et je sens les flocons qui se pressent sur mon visage, frigides papil- lons, légers comme un duvet. Je continue ma route entré- buchant dans la neige fraf- che qui, traitresse, me ca- che les glissades dangereu- ses. Au figuré, la neige a donné au francais de jolies images: les cheveux de nei- ge, blanc comme neige, les -oeufs A la neige (délicieux dessert) et la fleur blanche qui s’épanouit en hiver, le perce-neige. Je courbe la téte car des écoliers, tou- jours joyeux 4 la premiére neige, s’en donnent 4 coeur joie et lancent, par dessus moi, 4 quelques adversaires souriants campés sur l’autre _trottoir, les boules de neige que tous les enfants aiment tant. Moi-méme, si je neme retenais pas. ..Enfin, avec un soupir, je continue mon chemin. [1 neige toujours, et je fredonne un refrain connu: Il a neigé sur nos vingt ans. Vous vous rap- pelez. Francois Gignac chantait cela si gentiment. Car la neige est aussi sym- bole des regrets et dutemps qui passe. Et des souvenirs parfois que l’hiver nous don- ne le temps de revivre. ‘ Mais od sont les neiges d’an- tan’’, demandait Francois Villon. le matin froid de décembre, la neige tombe. la Photo par Lucien BELLIN Pnoto de paysage - Les im- pressions que l’on éprouve sont conditionnées par notre capacité de percevoir des sensations profondes de la nature. Cette faculté nous vient des rapports compli- qués qui existent entre |’ oeil et l’esprit, sentiment ‘et expérience. Pour que la vue d’un payasage éveille en nous quelque chosem il faut, dans ce jeu d’expérien- ce complexe, donner une vi- sion compréhensible. Dans un paysage, nous voyons des objets dont on re- connaftra lataille; partant de 1a, jl nous sera facile de nous faire une idée de profondeur. Le fait qu’une personne et un chien soient de méme di- mension sur l’image, signi- fie que le chien se trouve plus prés que l’homme. Ce- .ci est de grande importance pour le photographe, se ba- ser sur ce que les gens é- prouvent en général et pas toujours ce qui correspond en réalité. Entr’autres, des variations 4 l’échelle suivant la distan- ce, la capacité de distinguer les détails, profondeur de champ, influence de la cou- leur selon l’éclairage quand on est prés ou loin de son sujet, ce qui se traduit en langage technique par choix d’objectif, sens de la compo- sition et l’éclairage 4 1’é- - chelle. Donec, un petit arbuste en gros plan peut donner da- vantage de profondeur ou troisiéme dimension et en méme temps servir de pa- ravent pour certains ob- jets nuisibles “a une bonne composition. En sourdine, dans — gees genes