L’ACADEMIE FRANCAISE (suite) longtemps presente’ avec Edouard Her- riot aprés Raymond Poincaré, Il n'en demeure pas moins que, dans les faits comme pour l'opinion, 1'Acadé- mie reste a prédominance littéraire, L'Académie frangaise a élu le poete Pierre Emmanuel au fauteuil du marechal Juin par 16 voix contre a Philippe Erlanger et 2 au general Chambe. Des choix contestés Ctest en se fondant sur ce ca ractere qu'on a souvent reproche a 1tAcadémie de meconnaftre de grandes valeurs, de ne pas distinguer dans les mérites qutelle apprecie ceux qui sont. passagers et ceux qui sont appelés a survivre, dene pas se fonder sur des critéres indiscuta- bles peur accepter les uns ou reje- ter les autres, Sti] faut: en croire Henry de: Montherlant: ™ Lorsquton se distrait ‘a dresser la liste des© écrivains dont ltopinion publique dans son en~ semble pense qu'ils auraient di étre de 1 "Académie Frangaise et qui n'en ont, pas eté, on a la surprise de de= couvrir qu'ils sont une quarantaine. Oui quarante: wne seconde Academie, La maison d'ten face ", IL faut cependant faire des distinctions en ce demaineyParmi les ecrivains qui n'en ont pas éte, il y a dtabord cetx qui n'ont pu en e~ tre a cause de leur age Ou de leur santé, I ne fait ainsi aucun doute quiavant sa mort prematuree Marcel Proust songeait a.faire acte de can= didature pour couronrur sa carrié= ree Dy a ensuite ceux qui, comme Andre Gide » Pouvant ou devant en ee tre, ont refusec catégoriquement, dty entrer, Ceux-la sont a vrai dire peu nombreux car jusquta ce jour la plupart des écrivains, illustres ou non, ont desiré étre de 1'Academie, Il y a enfin les auteurs, depuis cé- lébres, qui ont pope sans succes Marcel Arland a été élu a |'Académie francaise Le Soleil de Vancouver,page 7,le 22 Novembre,1968 leur candidature et se sont heurtes & une fin de non recevoir, Ia liste en est mins longue qu'on veut bien souvent le dire mais elle déconcerte tout de méme puisqu'y figurmt Bal- zac, Baudelaire, Verlaine et Zola, Néanmoins, en feuilletant i'his— toire académique du X¥eme siécie, on constate tout de m&me que les noms les plus marquants s!inscrivent en grand nombre au fronton du Quai Con ti:Paul Valéry, Georges Duhamel, Ju- Paul Claudel ( élu seu- lement en 1946 car en 1935 on lui a- vait. préféré Claude Farrére ), André Maurois, Pranzpis Mauriac, Jean Coce teau, Henry de Montherlant, la mort a-t—elle empéche Albert Camis d*ta— jouter le sien a-cette theorie ? et qui sait si demain Andre Malraux...? L’épée de Jean Cocteau. II l’avait dessiné lui-méme : la Garde est ornée d’une lyre, au-dessous un ornement en or représentant les grilles du Palais Royal et la signature du poéte (J.C.). Une “‘vieille dame”’ sereine . . Des Cee ater qui sent form lées contre elle, TtAcademie se fait ‘une raison.Elle gonsidére sans doute que ceux qui les reprennent et qui ‘les relancent se placent eux aussi dans la tradition, " On a beau jeu, écrivait Paul Valery, de nous oppo— ser nombre d*hommes d*timmanse valeur = . vay gui ne furent point des notres ou - qui durent s'y reprendre, On ajoute &@ ces divers griefs la raillerie des ridicules supportables dont notre a~ ‘ge,nos costumes, nos epées, nos dis- cours et jusqu'a la courtoisie dont on use entre” nous font les condi- tions obligées,T manquerait quelque chose a-notre gloire, comme Moliére y manque, si ces fléches léegéres et toujours ramassées lui fussent Se gnées ", L'Academie Frangaise a 333 ans o Elle incarne la tradition mais meme a cette époque ou tout semble remis en question, son existence ntest si- remernt pas en danger, * I y aun fait: ltAcademie, est accordée au temperament: francais, Mon seul eton- nement. est quielle ntait pas éte créee par Clovis ", ( Henry de Mon- therlant ). ILS SONT ACADEMICIENS Date d’élection Date Pélection 1933 Fran¢ois Mauriac 1960 Henry de Montherlant 1936 Jacques de Lacretelle 1960 Henri Massis 1944 — Louis de Broglie (Duc) 1960 René Huyghe 1944 Louis Pasteur-Valery-Radot 1960 René Clair 1946 Marcel Pagnol 1961 Jean Guitton 1946 Jules Romain 1961 Eugene Tisserant (Cardinal) 1946 Etienne Gilson 1962 Jean Guehenno 1946 Maurice Genevois 1962 Joseph Kessel 1950 André Frangois-Poncet 1962 Marc Boegner (Pasteur) 1953 Pierre Gaxotte 1963 Jean Paulhan 1953 Antoine de Levis-Mirepoix (Duc) 1963 Louis Armand 1955 Jérdme Carcopino 1964 Thierry Maulnier 1956 Wladimir d’Ormesson 1964 Marcel Brion 1956 André Chamson 1964 Jacques. Rueff . 1956 Jacques Chastenet 1966 Louis Leprince-Ringuet 1959 Jean Rostand 1966 Jean Mistler 1959 Henri Troyat 1966 Pierre-Henri Simon 1959 Marcel Achard 1967 Maurice Druon 1959 Jean Delay 2 ——————oooooeeeeee eee Fidelite Francaise (suite de la page 1,) gent du gouvernement canadien dans les Etats de la Nouvelle-Angleterre, puis agent de l'industrie et des ressources au Canadien National avec bureau a Boston, Transfere au siége social du CN a Montréal, il s'occupa activement de colonisation et dta— griculture.On lui reconnait le méri- te dtavoir contribue’ a la fondation de quelque 200 paroisses canadien— nes-francaises, Successivement. sous- ministre de la colonisation et pre- sident de la Commission du Fonc- tionnarisme a Québec, monsieur La- force ne devait prendre sa retraite qu'en 1960, Decore de 1'Ordre du Me< rite Agricole et de 1'Ordre du Meri- te du Defricheur, l'Université de Montreal reconnaissait ses merites exceptionnels en lui decernant un ‘doctorat de 1'institution. ™ Une jeunesse qui chante est une belle jeunesse "C'est probable-— ment parce qu'il a fait sienne et vecu cette devise que monsieur Dela- querriere n'a pas tellement vieilli malgre son age. Ne a Paris de parents virtuoses il a voue toute sa vie 4 la misique et au chant, Grand artiste interna- tional avant de venir 4 Montreal au debut des années #20, il stemploya sans relache a répandre la culture francaise par l'opérette et le con- cert. Outre ses quelque 200 compo si- tions msicales, dont le chant—theme du deuxiéme congrés de la langue francaise de 1937, M, Delaquerriére a exerce’ une influence profonde au Canada francais tant par la forma~ tion que dispensait son " Conserva- toire Populaire " que par l'excel- lence de son " Choeur de France ", Les collaborations qu'il a ac~ cordées et les initiatives qu'il a prises et poursuivies lui ont acquis une réputation de grand maitre de la musique et de la formation msicale chez les jeunes,Ceux qui lui doivent une bonne part de leur reputation et de leurs succés artistiques ne se comptent pas, Les meérites exceptionnels de monsieur Delaquerriére ont déja ete reconnus tant par la France que par le Canada dont il est citoyen de longue date, le Conseil de la Vie Francaise vient @ son tour couronner une fort belle carriére qui se pour- suit toujeurs. s i, = M. Jean-Guy Cardinal. Le ministre de l'Educationdu Québec., les contacts avec le monde francophone : «... une nécessité biologique...»