2 Le Soleil de Colombie, Vendredi 20 Mai 1977 ) LE ce a7 L DE COLOMBIE LE MINI-QUOTIDIEN DE LANGUE FRANCAISE DE LA COLOMBIE-BRITANNIQUE Conseil d’administration A. Piolat J. Baillaut N. Therrien se kok DIRECTEUR: André Piolat ASS.-DIRECTEUR: Marc Béliveau REDACTEUR: Jean-Claude Arluison MISE EN PAGE: Danielle Leclaire PUBLIE PAR LE SOLEIL DE COLOMBIE LTEE, 3213 rue Cambie, Vancouver, C.B., V5Z 2W3 Téléphone: 879-6924 Courrier de deuxiéme classe sous le numéro d’enregistrement 0046. SS on Sa LF HEBDOS DU CANADA Association de la Presse francophone Hors-Québec Vancouver: U.S.A. Lors d’un récent programme 4 la télévision, I’on de- mandait 4 un groupe de personnes que I’on interviewait ce qu’ils pensaient de la situation au Canada, en suppo- sant que le Québec obtienne son indépendance, 4 la suite d’un référendum, en supposant. que cette province obtienne sa liberté. : Les divers personnages avaient des- opinions fort intéressantes, mais ‘une des personnes s‘exclamait qu’aussitét aprés la déclaration d’‘indépendance, et /a séparation officielle de /a Belle Province, du reste du pays, I’on verrait dés lors la Colombie, que I’on surnom- me généralement “Britannique”, devenir pratiquement * un Etat Américain. // faut avoir visité cette province pour se rendre comp- . te que /a section du pays, située a l’Quest des Montagnes Rocheuses, est complétement séparée du reste du Canada. Il serait donc normal de voir la Colombie, cette province du Pacifique, se trouver dans le secteur améri- cain; il faut également se rappeler que I’Alaska dont la partie sud se rend jusqu’a Il’archipel de la Reine Charlotte, nest qu’a quelques 500 milles de la partie nord de I’Etat de Washington. Sauf pour le secteur entre Vancouver et Prince Rupert, toute cette zone cétiére appartient .4 I’Alaska; d’innombrables ites rocheuses inhabitables, sauf pour fes oiseaux et les poissons, for- ment la cote ouest, sur le Pacifique au dessous du versant des Rocheuses. /! convient de se rappeler également que cette partie du pays compte approximativement deux millions d‘ha- bitants, dont les trois quarts se retrouvent dans la ville de Vancouver, et aux environs immédiats. Ces citoyens de la cote du Pacifique se considérerit plus rapprochés des habitants des autres régions similaires, c’est-a-dire les citoyens américains de fa Cote du Pacifique, que ceux du reste du Canada. Il ne faut done étre surpris, si ces Colombiens, ou les gens de cette zone du Pacifique favorisent, aussitét la séparation d’un Québec francophone, d’avec le reste du pays, d’appartenir aux Etats Unis et d‘étre considérés un peu comme des Porto Ricains du Nord. Ils habitent une région pratiquement semblable 4 l'Ouest Américain; entre /’Oregon, le Washington et cette zone colombienne, sur le Pacifique, il n’y a que fort peu de différences. Les citoyens des deux zones, américaines et canadiennes, connaissent, surtout ceux du nord, prati- quement le méme climat,; leurs méthodes de vie sont les mémes puisqu’ils vivent, en général, de I’exploitation de pécheries, de mines, et de foréts. De plus, ils parlent la méme fangue, il ne faudrait pas vraiment étre surpris, si dés la séparation du Québec du reste du Canada, l'on voyait la zone du Pacifique passer aux mains d’un gouvernement américain, qui pourrait plus facilement assurer la défense d’une aussi vaste région cétiére. De tels propos peuvent sembler irréfléchis, mais devant /e risque que court le Canada, il importe d’examiner de pres toutes les éventualités. La décision pour les Colom- biens de se joindre aux Etats Unis pourraient sirement compliquer la vie pour les citoyens des autres provinces situées entre les Rocheuses et la province de Québec, mais ce sont 14 des circonstances qu'il faut’ commencer ae ae Sg ~~" MARC PILON "~~" dans le débat. politiques étaient balayée en jeu. Editorial Un congrés capital L’année 1977 est dés a présent assurée de figurer dans les annales comme une année marquante pour les minorités francophones canadiennes, vivant a l’extérieur du Québec. Depuis le mois de novembre 1976, tous les regards étaient tournés vers le Québec. Soudain, le mois dernier, La Fédération des Francophones Hors Québec prenait la parole et faisait son entrée La Fédération des Francophones Hors Québec regoupe les neufs associations francophones provinciales et est, ainsi, le porte-parole de plus d’un million de francophones. La F.F.H.Q. publiait par la méme occasion le premier volume d'une étude “choc”, Les Héritiers de Lord Durham. Ce livre émut les francophones: les beaux discours, les belles promesses des hommes s'agissait la d’une étude sérieuse, objective, réaliste de la situation ’ des francophones hors Québec. Le tableau présenté était alarmant: “En 25 ans 71% des canadiens-francais hors Québec seront anglicisés”, tel était, par exemple, le titre 4 la une du journal Le Petit Courrier de Yarmouth, en Nouvelle-Ecosse. “Les Héritiers de Lord Durham” sera le document de référence qui sera utilisé durant le 32éme Congres de la Fédération des Franco-Colombiens. Ce congrés va étre capital pour les francophones de la Colombie-Britannique. Le théme du congrés, “Bilan et Perspectives”, refléte bien l’'importance toute particuliére que lui accordent les organisateurs. Cing ateliers auront lieu simultanément: politique-juridique, social-économie, éducation, culturel et jeunesse: chaque atelier devra s’efforcer de trouver des solutions et de les présenter sous la forme de résolutions. Les délégués devront étudier et juger les plans d'action a long terme qui leur seront présentés, une lourde responsabilité: l'avenir des francophones de la Colombie-Britannique est Jean-Claude ARLUISON Etes-vous préoccupés ? Monsieur Roberts. Le francais au Canada vous préoccupe-t-i] toujours? Comme présidente des jeunes fransaskois (nord) je me deman- de combien de temps _un jeune, encore plein d’enthousiasme, peut se dévouer A la cause frangaise: 1. Quand 1% D’un budget de 32 millions est partagé entre les minorités canadiennes frangai- ses. 2. Quand un projet tel que celui du “rapprochement” est lancé. 8. Quand nous n’avons qu’un animateur pour joindre tous les centres dispersés dans la pro- vince. 4. Quand ce seul et unique animateur doit travailler avec 13 centres et que, faute d’argent, il faut demander a des jeunes de 15 ans de participer a des réunions a plus de 200 milles de chez eux (ceci afin d’éviter des voyages supplémentaires pour l’animateur). : 5. Lorsqu’on se demande si le gouvernement a oublié que le francais est un droit. et non pas un privilége. Espérant ainsi nous rappeler a votre souvenir. Veuillez agréer. Monsieur, mes salutations respectueuses. ' Mile Laurelle Favreau Présidente de 1’ Association Jeunesse Fransaskoise (nord) J’accuse réception. . . Chére Mademoiselle Favreau, J’accuse réception de votre lettre du ler mars 1977, et vous en remercie. J] me fait, toujours plaisir de recevoir des témoi- gnages de |’intérét que portent les jeunes francophones vivant en milieu minoritaire au dévelop- pement de leur communauté. Afin de mieux répondre aux points que vous soulevez, je voudrais situer d’abord, dans son contexte général. l’interven- tion de mon Ministére auprés des jeunes francophones minori- taires du Canada. Tl est évident que la notion de bilinguisme national, c’est-a-dire d’un océan.a l'autre, repose sur l’existence de groupes minoritaires de langue officielle forts dans chacune des dix provinces. Le Secrétariat _ d’Etat, conscient de cette réalité fondamentale, a done mis en oeuvre divers programmes vi- sant a assurer le plein dévelop- pement de ces communautés, dont celui qui s’adresse plus particuliérement au secteur jeu- _hesse. Les groupes subvention- nés dans les cadres de ce - programme ont déja contribué a assurer un certain élément dyna- |... mique.de _reléve .aux divers organismes communautaires. Les communautés francopho- nes minoritaires en sont arrivées a un point tournant de leur. évolution. Plus que jamais elles veulent prendre en main les décisions qui Jes affectent; plus que jamais elles sont détermi- nées a jouer leur réle. si néces- saire a la survie du pays tel que nous le connaissons: et plus que jamais, elles ont, besoin de ressources humaines. capables de relever les défis qui se dessinent a horizon. C’est dans ce contexte que j'ai demandé une réévaluation compléte des programmes d'aide aux minorités. Une premiére évaluation, déja accomplie, a entrafné des augmentations as- sez substantielles des crédits budgétaires accordés aux orga- nismes assurant le développe- ment des communautés franco- phones hors Quéhec. La Fédéra- tion des francophones hors Qué- bec et la Fédération des jeunes Canadiens francais soumettront bientét des plans quinquennaux de développement. auxquels fe- ra écho une planification sem- blable a l'intérieur du Ministére. En ce qui concerne le secteur jeunesse, je vous. signale. que le programme pourra. :désvlaupreé- sente année financiére et en = conformité avec la priorité mi- ~ nistérielle accordée au dévelop- pement de la jeunesse. élargir son champ d’action considérable- ment. La consultation qui s'est établie depuis 1969 entre mon Ministére et la communauté ira, je l'espére, en s'intensifiant afin d’assurer une évaluation cons- tante-de nos efforts auprés des communautés concernées, ce qui — - permettra d’apporter les ajuste-— ments gui assureront. une effica- cité maximale. Pour ce qui est de la question ~ des relations francophones-an- glophones, les efforts du Minis- tére en ce domaine reposent sur deux principes de hase: la néces- sité de décentraliser la notion de bilinguisme pour en faire aussi une réalité provinciale. et la nécessité d’assurer que la com- munauté minoritaire soit pleine- ment acceptée et respectée par la majorité ambiante Les pro- grammes, ainsi conens. sont des éléments de renforeement des communautés francophones hors Québec qui visent 4 leur permet- tre d’exprimer a Ja majorité leur pleine vitalité et leurs aspira-. tions dans des conditions qui permettent leur pleine partici- pation et leur respect, intégral comme entité dynamique. Vus sous cet angle, les programmes visant l’amélioration des rela- tions entre francophones et an- glophones offrent 1x commu- nautés francophones minoritai- res une chance unique de s'inté- grer a leur milieu. sans. danger de compromettre leur identité, et de pallier ainsi 4 l’isolement qui les menace. I] est évident que les jeunes ont. un réle primordial et essentiel 4 jouer en ce domaine. : J’espére que ces précisions sauront répondre aux points soulevés dans votre lettre. Mais avant de terminer cette lettre j'aimerais, a titre de Secrétaire d’Etat du Canada. vous deman- der, a vous et A tous les . membres de votre organisme et des organismes semblables a travers le pays. de continuer votre travail et de maintenir votre enthousiasme et votre esprit positif de ‘collaboration, garants des réussites futures de -nossefforts conjoint ste.) aceG . John Roberts Thay oy cee py iSbiraitile dee Diels es CL aa ee } P Re | # an Co eee ey