12 Le Soleil de Colombie, Vendredi 20 Mai 1977 Le francais a venir “Sauver la minorité anglo- phone du Québec”’... Une telle mission laisse songeur quand on connait le sort qu’ont toujours connu les minorités francopho- nes a l’extérieur de ’unique - province francaise du pays. Que n’a-t-on pas dit depuis la publica- tion du Livre blanc sur la langue francaise au Québec? Réaction de frustrés, oeuvre d’idéalistes racistes, coup de matraque inac- ceptable, destruction des diber- tés fondamentales. toutes les expressions sont employées pour décrier un document an- nongant les intentions politiques du gouvernement québecois. Ce dernier veut affirmer le droit d’une majorité de francophones, par voie de législation, “de travailler et de s’instruire en francais, d’étre informé et servi en francais, de s’exprimer en francais dans toute assemblée délibérante, d’exiger-que !’admi- nistration publique. les servicess de santé et les services sociaux, les ordres professionnels, les associations de salariés et les diverses entreprises communi- quent avec lui en frangais”. Car c’est la Je noeud de toute la Charte du francais au Québec. C’est l’'affirmation d'une collecti- vité de langue et de culture francaise que le gouvernement a décidé de faire accéder a l’ge de la majorité. On ne peut nier le bien-fondé de cette volonté. Elle s‘inscrit dans la longue évolution historique d’une reconnaissance de la réalité. A l’intérieur de Yensemble canadien. le Québec est bien une province “pas comme les autres’. C’est la premiére difficulté sur laquelle bute une importante fraction de Yopinion méme francophone. On peut bien, en théorie. plaider le statut particulier ou toute autre forme de distinction collective: lorsque des gestes concrets sont posés a cette fin. Jes procureurs de la “cause” d’hier se transfor- ment bient6t en avocats de la défense, sinon de la défensive pure. Je crois qu’on pourrait méme dire que l’intention du gouverne- ment québecois est en quelque sorte le prolongement pratique et immédiat inscrit dans ,la réalité politique. de ce qui fut naguére |'aboutissement du tra- vail de la Commission sur le bilinguisme et Je biculturalisme, travail dont on a malheureu- sement oublié le deuxiéme volet, celui ot les commissaires du temps ont conclu qu’il y avait au Canada deux sociétés différen- tes. Au lieu de se perdre dans les méandres 4 saveur électorale du multiculturalisme. les comman- ditaires fédéraux auraient pu éviter que ]’on rouvre pour la troisiéme fois la bofte de Pando- re de la politique linguistique au Québec. Il est cependant encore assez t6t pour inviter le parrain de la Charte du francais a corriger certains éléments de son docu- ment. Ainsi, le fait de considérer que les Anglo-Canadiens venant s ‘installer au Québec seront des “immigrants” et que leurs en- fants ne pourront, fréquenter l’école anglaise ne tient pas debout. Du moins. pas tant que le Québec ne sera pas un Etat totalement souiverain. Le Qué- bec est une province. Une pro- vince “pas comme les autres”, d’accord, mais une_ province quand méme. Joe Smith de Toronto qui vient s’établir a Longueuil est et demeure un. Canadien “migrant” d’une pro- ince a l’autre A J'intérieur d’un méme pays. Le gouvernement - québecois, féru de “realpolitik”, ne saurait commettre l’impair magistral de méconnaitre cette réalité premiére qui ne sera modifiée qu’aprés une accession a Y'indépendance. On ne pourra vraiment biffer les effets d’une citoyenneté commune 4a tous qu’au jour ov le pays actuel sera rompu. : D’autre part. l’analyse des stipulations du Livre blanc dé- montre que Ja minorité anglo- phone, la vraie, perdra la dimen- sion collective ou communautai- re de ses droits. Les droits individuels sont maintenus et les ‘détracteurs criards auraient mauvaise grace de ne pas |’ap- précier. Mais le gouvernement québecois s’appréte 4 poser un AVIS AUX PERSONNES RESIDENTS DANS LE DISTRICT SCOLAIRE. 44. A VANCOUVER NORD . } L’Association des parents de Vancouver Nord en faveur du francais vous. anatiaaite de bien vouloir remplir ce formulaire et de l’envoyer a: M. D.-Fraser, Coordonnateur de. francais, District scolaire No. 44, 721 rue Chesterfield Votre appui nous aidera grandement a obtenir pour nos enfants les opportunités nécessaires pour qu’ils apprennent le francais ss est l'une des deux langues officielles de ce pays. Vancouver Nord, C.-B., V7™M 2M5. M. Fraser, NOM: ..... ath SSC Sie aes Je soutiens les objectifs énoncés ci-dessous: 1) Que l’enseignement du frangais d’une durée minimale de 20 minutes, 4 fois par semaine soit inclus dans le curriculum du district scolaire 44, de la maternelle a la 7éme année. geste trés lourd de conséquences en avalisant Ja théorie selon laquelle l’Rtat québecois ne_peut promouvoir que les droits collec- tifs de la majorité francophone, tout en reléguant A l’esprit de tolérance et de générosité le respect des “priviléges” indivi- duels accordés aux anglophones de souche. Jouer d’une facon aussi univoque sur les termes de “droits” et de “priviléges” risque d’aboutir un jour en des mesures d'injustice. les minorités fran- gaises des autres provinces en savent quelque chose. elles qui sont maintenant. tellement invo- quées en preuve par toutes les parties aprés cent ans d’oubli. Ce n’est pas seulement dangereux politiquement de réduire la di- mension “collective” a la stricte dimension “individuelle” des droits, cela peut causer des torts humainement trés graves. La meilleure preuve en est que la minorité anglophone qui sent le tapis lui glisser sous Jes pieds ne peut méme pas se raccrocher 4 des précédents posés dans d’autres provinces pour justifier sa crainte. Pour- tant, qui l’eut dit voici vingt ans? Qui eut cru, en ces temps ow la majorité francophone québecoi- se était “minorisée” qu'elle au- rait pu accéder rapidement au haut du pavé? L’histoire n’est pas faite aue de passé, celui qu ‘invoque le Livre blanc. Elle est aussi tissée pour l'avenir. Et elle connaft des renversements tels que la prudence prospective invite 4 se méfier de barriéres trop protectrices qui peuvent un jour devenir une prison d’isole- ment. : Pierre TREMBLAY - (Le Droit, Ottawa. Mercredi 6 Avril] 1977) 36 2 2 2 2 2 2 9 2 2 2 Un colloque culturel franco-on- tarien aura lieu au Collége Glendon a Toronto, les 20, 21, 22 et 23 mai 1977. En plus d’un rapport du comité provisoire sur le regrou- pement des organismes cultu- rels, ce colloque etinina aux parti- cipants des ateliers de formation dans des disciplines variées vi- sant a aider les responsables des organismes culturels a. planifier, - diriger et administrer leurs acti- vités d’une facon efficace. Une invitation officielle est parvenue aux organismes cultu- rels franco-ontariens leur offrant dinscrire deux représentants a ces assises. L’organisation de ce colloque a Colloque culturel été confiée 4 un comité spécial formé d’un représentant de 1’As- sociation Canadienne-francaise de l'Ontario, M. Rémy Beaure- gard, d’un représentant du comi- té provisoire sur le regroupe- ment-des organismes culturels, M. Donald Obonsawin. et d’un -représentant de Ja Fédération des clubs sociaux franco-onta- riens, M. Marcel Brilé. Des colloques. du méme genre ont connu beaucoup de succés dans les provinces maritimes et dans l'Ouest canadien Les Fran- co-Ontariens, dont I’éveil cultu: rel ne fait plus de doute, sauront sans doute profiter pleinement de ces assises culturelles organi- sées pour eux avec le soutien du Secrétariat d’Etat du Canada. SEEEEEECELEEEEELELELEEE # lLecondutraduter £ inate ptt aig a INFORMATION [Pour votre ...] Définition: Locution qu’on emploie a tort pour porter un document a la connaissance de quelqu’un. Calque de I’anglais FOR YOUR INFORMATION. On dit, en francais: POUR INFORMATION, A TOUTES FINS UTILES, A TITRE DOCUMENTAIRE, A TITRE. DE RENSEIGNEMENT, A TITRE INDICATIF, POUR VOTRE GOUVERNE . AFTER SHAVE LOTION Définition: Lotion a utiliser aprés le rasage. La locution LOTION A BARBRE est une impropriété. Traduction: LOTION APRES RASAGE 2) Que le district ecole No. 44 établisse une école de langue de la minorité ot 75% de l'éducation soit dans la langue minoritaire (le frangais). ADRESSF sesesses.-s VILE 22 ko tod? TELEPHONE: ..... SIGNATURE: ENFANTSS cesseeseees AGE: ECOLF: eeeeee emer “Aprés rasage’”’. loc. adj. dans Lotion aprés rasage [adaptation maladroite de J’angl. after shave], lotion que l’on applique sur son visage aprés s’étre rasé.” [Supplément du dictionnaire Robert). En effet, le svntagme aprés rasage, employé comme adjectif ne semble pas trés heureux 4 premiére vue, mais le francais accueillera sans doute ce nouveau syntagme qu’on rencontre depuis une dizaine d’années dans Service aprés-vente. SNOWMORILE Définition: Genre de traineau équipé d’un moteur. [Ski-doo est une marque de commerce déposée] Traduction: MOTONEIGE ([f.] Au pluriel: MOTONEIGES Observation: 1} Le Comité se rallie 4 la décision de l’Office de la - langue francaise. 2] Ne pas confondre la motoneige, qui évoque la motocyclette. avec Vautoneige [f.], qui se compare évidemment 4 Pautomobile. TYPING POOL Définition: Service qui groupe les aes chargées de la frappe des documents d'une entreprise. Traduction: SERVICE DE DACTYLOGRAPHIE CENTRAI, DACTYLOGRAPHIQUE