VOYAGES Le Soleil de Colombie, vendredi 30 mars 1990 - 21 Joseph Plaskett, amant de la lumiére Par Jean-Claude Boyer ~ (Peu aprés mon retour a Vancouver, j’ai aperculenom de l’artiste dans le «Globe and Mail»; on annongait une nouvelle exposition a Ottawa. Je me suis mis a accumuler des photocopies de documents provenant de diverses sources afin de mieux connaitre ce peintre de grand talent qui m’a fait l’honneur de m/ouvrir sa porte. Voici le fruit de mes recherches, «impressionnis- Nature morte, tes», comme des coups de pinceau rapides sur le canevas de mon imagination.) Joseph Plaskett est né a New Westminster en 1918. Son pére était un ecclésiastique angli- can, venu de |’Ontario, et sa mére anglaise. Son enfance, déroulée dans une paisible vie paroissiale, rappelant la vieille Angleterre, fut peut-étre pour Plaskett |’€ge d’or, ou d’argent, auquel il aspire encore. Licencié en histoire (UBC), il devint simple professeur. En 1945, obtention de la premiére bourse Emily Carr. Etude de |’art abstrait a New York et en Californie. Puis le jeune Joseph est nommeé directeur de |’école des Beaux-Arts de Winnipeg. Deux ans plus tard, au cours de son premier séjour en Europe, il délaisse peu a peu |’art abstrait pour se consacrer a la peinture figurative. A l’excention de fréquents séjours de durée variable au Canada, il habite Paris depuis 1951. Fort de sa calme modestie et de son amour ardent pour linsolite, lartiste arrive de Vancouver déterminé a percer. On ne tarde pas a comparer ses oeuvres a celles des impres- sionnistes Monet et Bonnard. . fenétre», Au cours des années 60 et 70, le salon de Joe devient un lieu de rencontre pour artistes, intel- lectuels et expatriés venus de partout. Lors du centenaire du Canada (1967), il regoit une bourse du Conseil des Arts pour voyager et peindre des endroits isolés, du Labrador a la Colombie-Britannique. Proprié- taire d'une maison a New Westminster, il posséde égale- ment une maison de campagne en Angleterre ou il retrouve la froide douceur des hivers, bien différente de la _ froidure mordante et bleue du Canada... Une série de pastels provient de ses trois étés passés «en pelerinage» dans les Illes de la Reine Charlotte... Retenons ici un incident de parcours: vol de tableaux (100,000$, trois ans de labeur) dans un aéroport, et un «événement» frappant: selon John Wallack (Galerie Wallack, Ottawa), son exposition de 1982 s’est vendu complétement au cours des cinq’ premiéres minutes! Trés nombreuses expositions de natures mortes (l’anglais «still life» - vie tranquille - comporte des_ implications préférables a celles du francais «nature morte»). Quelques titres au hasard: «Pommes et «Deux cyclamens» (l'un épanoui, |’autre mourant: vie et mort), «Tangerines et © «La guitare _ nappe bleue», brisée», «Les deux pigeons», «César Auguste sur le balcon», «Le fond de Ja piéce», «Restes d’un déjeuner»... L’artiste en- tend dans les «tables aprés- repas» |’écho des conversations qui les ont animées. Enfin, il se représente lui-méme dans le geste de peindre: «Le peintre emerveillé devant le monde». Principale caractéristique de ces oeuvres: le traitement expressif de la lumiére. Joseph Plaskett a traversé et absorbé plusieurs influences, dont l'abstrait, le classicisme de Poussin et d’Ingres, leprécubis- me de Cézanne et |'intimisme de peintres comme Bonnard et Vuillard. Il aime séjourner a Venise pour le plaisir de jouer avec la lumiére, pour capter la «texture des murs». ll manipule la lumiére aussi arbitrairement que Rembrandt et pigmente avec la liberté d'un expression- niste abstrait. La beauté de la composition réside dans la richesse contrélée des jeux d’ombre et de lumiére. Joe se considére comme un romanti- que parce que «/e sentiment domine la raison, |‘atmosphére domine la forme...» ll y aurait tellement a dire sur ce peintre prolifique. Je me résigne a n’ajouter que quel- ques citations révélatrices: «Je suis ala recherche d'un paradis perdu et... obsédé par des réves d'un age dor, ou, du moins, d'argent... J'ai perdu foi en l'art moderne... Un artiste devrait pouvoir représenter le monde comme s'il ouvrait les yeux sur lui pour la premiére fois... L ‘image poétique doit surgir en dépit de la volonté consciente. La mienne est seulement de consigner la réaction immédiate aux incitations visuelles, par exemple, lalumiére du soleil sur un objet, le geste d'un bras, la présence d'un chat... L’art est comme les tétes del’Hydre: dés que | une est coupée, une autre apparait. C'est en ce sens que lartiste est prisonnier: il ne peut jamais arréter, ni finir; et il ne peut jamais épuiser le theme pour lequel chaque nouveau tableau ouvre de nouvelles possibilités d'exploration, de nouvelles inspirations...» J’al- lais lui poser une question, mais déja il continue d’abon- dance: «Une peinture conte mieux une histoire en suggé- rant, laissant au spectateur Surpris par des images visuelles a demi-formulées, le soin de combler par! ‘imagination ce qui se passe dans I'univers enclos par les quatre cdétés dune toile... J'ai toujours vu dans des objets abandonnés au hasard par la main humaine les reflets de son contact... Un espace ouvert me déroute tout comme le soleil éclatant du Midi me met en échec... Je ne vois par «un univers dans un grain de sable» mais je découvre un micro- cosme de /'univers a | 'intérieur d'une piéce... A travers les miroirs, je double ou le multiplie mon espace a | infini, et trouve toujours caché dans leurs profondeurs un écho du mystére du monde...» L’oeuvre de Joseph Plaskett, a la fois spontanée et bien travaillée, accessible a tous, réevele un homme qui traverse aisément les frontiéres cultu- relles. C'est un monde de lumiére sensible et pénétrante, teintée de mélancolie prous- tienne. Créateur intimiste, égaré dans le siécle de lV'informatique et de l'art abstrait, Joseph Plaskett est sans contredit |’autorité cana- dienne quant aux charmes romantiques de la Ville Lumié- re. exploitation : l'article 167 de la Loia: Suzanne L. Clément Secrétaire OTTAWA (Ontario) K1A ONS télécopieur: 819-953-5253) H.C. Wendlandat Procureur général Canadien Pacifique Limitée C.P. 6042, succ. A Canada Office national National des transports __ Transportation du Canada Agency of Canada s AVIS PUBLIC AVIS DE REEXAMEN DE LA DEMANDE DU CP VISANT L’ABANDON DE L'EXPLOITATION D’UN TRONCGON DE LA SUBDIVISION BOUNDARY L'O ffice national des transports du Canada procéde au réexamen de la demande du Canadien Pacifi d'un troncon de la subdivision Boundary entre Robson West (point milliaire 30,7) et Midway (point milliaire 126,6), y compris les épis Carson et Carmi, soit une distance totale de 100,3 milles, dans la province de la Colombie-Britannique conformément a la Loi de 1987 sur les transports nationaux (ci-aprés la Loi). Les personnes qui s‘opposent a la demande d'abandon sont priées de déposer, au cours des soixante jours suivant la date du présent avis, une déclaration écrite, en frangais ou en anglais, exposant les motifs de leur opposition en vertu de Office national des transports du Canada (Tél.: 819-997-0677; télex: 053-4254; Copie de la déclaration doit étre signifiée a : MONTREAL (Québec) H3C 3E4 Les personnes qui sont en mesure de fournir a | ‘Office-une preuve établissant que |'exploitation dela subdivision est rentable ou qu'il y a des motifs de croire qu'elle puisse le devenir dans un avenir prévisible devraient le faire dans leur déclaration. L'Office fournira sur demande les détails de la demande et les instructions relatives au dépdt d’une intervention. que Limitée visant l’'abandon de DONNEZ UN PEU, DONNEZ BEAUCOUP, DONNEZ PASSIONNEMENT... ~ MAIS DONNEZ. ~ A vous de donner. —