~~ me es - : - = a — ~ ~ 7_—— eel UEFURE Le Soleil de Colombie-Britannique, vendredi 2 juin 1995 - 12 Cannes 95 - Désarroi sur tous les fronts l’Histoire et le PrésentavecLe regard Palais des festivals pour voirdeprés _devient difficile de distinguer l’une PAR JACQUELINE BRODIE GEANCE, Cineplex Odeon. Probablement le film d'ac- tion de 1'été. La meilleure fagon de décrire ce 3e épi- sode de la série «Die Hard» est de le comparer avec les deux premiers. Cela donne une idée assez juste de la fagon dont les aventures de John McClane (Bruce Willis) peuvent se dérou- Lg légéreté. ‘e Sharon Stone, arborant . chaque jour différentes \Y4 parures du grand joaillier Van Cleef et Arpels, Jeanne Moreau, présidente du jury auréolée de son éblouissante carriére, Catherine Deneuve, Gena Rowlands, Emma Thompson et quelques douzaines d’autres étoiles de premiére grandeur, ont égayé ce 48e Festival de Cannes qui n’a qu’épisodiquement brillé par sa d’Ulysse, en passant par La haine de Mathieu Kassovitz, Prix de la mise en scéne, une fiction choc par sa valeur documentaire sur la détérioration du tissus social dans les banlieues frangaises ot une jeunesse sans espoir et marginalisée parses origines ethniques fait régner la loi de la jungle, pas d’espace pour la frivolité. Suicide d’un jeune étudiant séropositif dans le film N’oublie pas que tu vas mourir de Xavier Beauvois, réalisateur de 28 ans, lauréat du Prix du jury. Sang et fureur dans la fresque géniale peinte les vedettes. Le soleil s’est mis de la pattie, polissant les humeurs; dorant les jolies starlettes. Adorée et décriée, Cannes teste une manifestation unique au monde, offrant aux festivaliers la beauté naturelle de sa ravissante baie, ses plages de sable, ses palaces, le luxe infini de ses boutiques, la multitude de ses restaurants qui se signalent 4 |’odorat par leur vivifiant fumet d’ail. Pendant ces douze jours de marathon cinématographique, réalité et fiction s’entremélent si bien qu’il de J’autre. A signaler 1l’excellente performance des quatre longs métrages canadiens: Rude de Clement Virgo; Le confessionnal! de Robert Lepage; Eldorado de Charles Binamé et Soul Survivor de Stephen Williams présentés dans les sections paralléles du Festival. A remercier la remarquable équipe de Téléfilm Canada dont le professionnalisme et l’efficacité facilite le travail de tous les festivaliers canadiens 4 Cannes et que les étrangers citent en exemple. ler. Dans le premier épiso- de, I'action se déroule dans un espace restreint d'un édifice 4 étages. Le second prend place dans le champ Tandis que Naomi Campbell mettait aux enchéres, au cours d’un diner-bénéfice destiné 4 la lutte contre le SIDA, |’anneau d’or qui omait son ravissant nombril, les par Emir Kusturica sur cinquante années d’histoire de la Yougoslavie, Ungerground. Fable rugissante et débordante de passion sur la folie fratricide, le pouvoir et la trahison, d' i ‘un aé : : ; hee pcr ia journalistes et les professionnels de _ce filma remporté la fameuse Palme _| FILMS DELONG METRAGE FILMS DE COURT METRAGE aba ieavers laville a a l’art/industrie cinématographique - d’Or. C’est la seconde fois que - Palme d’ordu Festival - Palme d’ordu Festival & ‘international du film international du film quelque trente mille venant d’une centaine de pays- vivaient dans les Kusturica la remporte. York pour trouver la bombe a Une oeuvre de pure fantaisie Ses PS Underground de Emir Kusturica Gagarine de Alexei Kharitidi 6 juin. elie. ***% Cest l'histoire d'une jeune femme (Jodie Foster) éle- vée hors de la civilisation - tellement qu'elle dévelop- pe son propre langage- et de deux médecins qui es- saient d'établir un lien avec de Cannes nous a LE 9 JUIN A 20H abondamment que rien ne va plus. De Ken Loach, qui avec Land and ‘Freedom remet \’histoire en perspective dans une oeuvre magistrale sur la guerre d’Espagne, a Theo Angelopoulos, Grand prix de Cannes qui illustre lui aussi de sublime maniére le rapport entre Jarmusch a déridé les festivaliers en se jouant avec humour de tous les mythes du western. Le sérieux de la plupart des oeuvres présentées n’a pas affecté V’atmosphére de la rue qui offre toujours son spectacle ot des milliers de badauds se pressent chaque soir en bas des marches du de HatioCa des 1400 écoles de cette sallesdes moments d’unetoute autre —_ est venue alléger la pesanteur de ce - Grand prix - Prixdujury ville. *** intensité. Festival ot le constat social To Viemma Tou Odyssea (Le Swinger (Ca balance) de Gregor 5 Miroir'implacable de notre 1’emportait de loin sur le regard d’Ulysse) de Theo Jordan NELL, Ridge Theatre, Set temps, cette 48e édition du Festival divertissement : Dead Man de Jim Angelopoulos SSPriedckvcancnan ac - Prixd’interprétation féminine Helen Mirren dans The Madness of King George de Nicholas Hytner - Prixd’interprétation masculine Jonathan Pryce dans Carrington de Christopher Hampton - Prix de la mise en scéne La haine de Mathieui Kassovitz - Prixspécialdujury -a)’unanimité Carrington de Christopher Hampton - Prixdujury N’oublie pas que tu vas mourir de Xavier Beauvois Le ballon blanc de Jafar Panahi, présenté 4 la Quinzaine des réalisateurs - Mentionspéciale -caméra d’or Denise Calls up de Harold Salwen, présenté 4 la Semaine de la critique - Grand prix technique dela Commission supérieure technique de l’image etduson A Lu Yue, directeur de la photographie; Olivier Chiavassa, directeur de laboratoire et Bruno Patin, étalonneur pour |’image du film Shanghai Triad de Zhang Yimou. ~ Paradis frompeur — PAR RICHARD BEAMISH @ On est en Union Sovié- i) tique, 1936, Epoquedes oy purges visant a élimi- > ner toute menace, réel- le ou imaginaire, contre le régime totalitaire dominé par Staline. Pourtant, tout est calme dans une maison 4 la campagne ou réside lecolonel Kotov (Nikita Mikhalkov), héros de la guerre civile russe, avec sa femme et sa petite fille, ainsi que plusieurs autres. Ils s'amusent, tout en croyant a la révolution qui risque de les écraser tous, car personne n'est a l'abri, surtout les intellectuels et les anciens héros de guerre. Cependant, ce faux calme est brisé par l'arrivée de Mitia, ancien amant de Maroussia. C'est 1a que la vraie histoire commence, c'est-a-dire un aprés-midi agréable assombri par un régime brutal et mystérieux. Burnt by the sun n'a rien d'un film d'action et le spectateur doit patienter quelque peu, surtout au début du film. On a I'impression de tourner en rond pendant une bonne demi-heure pendant que les person- nages s'amusent, mais c'est 4 tra- vers le communisme bon enfant qui les entoure qu'on devine le danger qui guette les personnages. A cause du régime totalitaire, la conversa- tion n'est jamais franche et la vérité est toujours sous-entendue. La sub- tilité de ce film en est sa force princi- pale, mais aussi sa faiblesse. On ne connait guére les personnages et on. n'est pas sir de comprendre des aspects importants de |'intrigue, peut-étre parce que le dialogue est en russe. Ingeborga Dapkounaite est satisfaisante en Maroussia, la fem- me du colonel Kotov, et Mikhalkov, qui joue dans son propre film, est crédible en tant que colonel. Toute- fois, Oleg Menchikov (Mitia) est vraiment superbe; un personnage compliqué et tragique qui, malgré un passé contre-révolutionnaire, par- vient a faire partie de l'appareil com- muniste sans y croire. Capable de tendresse envers ses enfants, Mitia nest pas tout a fait le bourreau typi- que de la période stalinienne. Les défilés communistes pré- sentent un certain idéalisme naif qui cache la brutalité du systéme. On comprend pourquoi certaines gens, y compris le colonel Kotov, croient au communisme et au Parti commu- niste. Ils se croient méme 4 I'abri. Dans ce film, on est toujours en train de cacher la vérité aux enfants, en vain car la vérité se révéle 4 la fin. En passant, le paysage rus- se est trés beau et les vastes champs de blé ressemblent a la Saskatchewan. Burnt by the sun, en russe, sous-titres en anglais. Un film de Nikita Mikhalkov au Varsity Theatre a Vancouver. ***44