Ul ee SS a nthe i — a CY ee a ae eee oe 4, TELE-SOLEIL, Vendredi 21 Octobre 1977 Propos et confidences A compter du mardi 25 octo- bre a 23 h 35, Propos et confi- dences accueillera le célébre éditeur francais Robert Laffont. Sympathique, avenant, fin cau- seur et homme d'affaires averti, Robert Laffont est un homme qu'on aura plaisir a connaitre davantage en |'écoutant a Pro- pos et confidences... autant de plaisir sans doute que celui qui est réservé aux lecteurs de son . livre Robert Laffont, éditeur. En 1973, Robert Laffont lan- cait une nouvelle collection in- titulée Un homme et son mé- tier. Pour donner le ton, il a écrit luiméme le premier ouvrage de la série, se décrivant au coeur des joie et des difficultés de sa profession. Il écrivait, en exer- gue de cet ouvrage: «En ou- vrant cette collection, je mesu- re ma responsabilité et la reven- - dique hautement, car j’attache a esprit des livres qui la consti- tueront une importance particu- lire. Je crois qu'il y a eu a l’inté- rieur des métiers une mutation profonde au cours des vingt derniéres années et que les dif- ficultés croissantes de la vie, l'évolution de l'économie et la lutte contre les interventions souvent aberrantes d'un Etat de plus en plus inévitablement pla- nifié, ont créé de nouvelles couches de professionnels beau- coup plus aguerris et créateurs. Je crois que ces professionnels représentent les forces vives d'une nation a plus juste titre ~~ a . ne FL que les politiques qui consti- tuent son visage apparent.» Sur les hommes de son pays et ceux d’ailleurs, sur les écri- vains qu'il a connus, Robert - Laffont nous donne ses _ im- pressions personnelles, ses opi- nions: celles d’'un-homme qui a vécu, qui a traversé le succés et presque la gloire car il est aujourd'hui universellement con- nu, méme dans les pays non francophones du monde. Peut-étre redira-t-il aux télé- spectateurs de Radio-Canada ce qu'il disait € ses lecteurs, en 74, a propos de l'éclectisme dont il a fait preuve dans le domaine de |’édition: «Cette di- versité me permet de ne pas dépendre de |’attente d'un suc- cés ou d'un prix de fin d’année. Je ne dois & aucun auteur en propre l’existence de ma mai- son, mais un peu a chacun d’eux, a quelque catégorie qu'il appartienne. Je crois que j'ai du - mal a me faire entendre ainsi d'un certain milieu profession- nel francais, alors qu'il n'est pas un éditeur ou critique é- tranger qui ne comprenne: le sens de ma lutte.» Jacques Dufresne a Rencontres Wilfrid Lemoine s’entretien- dra avec Jacques Dufresne le mardi 25 octobre a partir de 23 h 05, a la télévision de Radio- Canada, lors de |’émission Ren- contres, Wilfrid Lemoine Professeur de philosophie au college d’enseignement général et professionnel d’Ahuntsic, di- recteur de la revue Critére, Jac- ques Dufresne parle de choses ~ complexes avec simplicité, nous les rendant ainsi intelligibles. 1] répond avec justesse aux ques- tions les plus adroites, sans ja- mais les éluder. Aprés.avoir dé- fini le philosophe comme le «spécialiste de la qualité» et la philosophie par «tout le domaine du non chiffrable», i] démontre avec brio que C’est par suite de la prolifération des sciences et de leurs prétentions, que |’es- prit humain cherche a revenir a une vue d’ensemble des choses. On croirait entendre Bergson s'élevant, dans ses premiéres conférences, contre le matéria- lisme de son temps. Jacques Dufresne, puisant dans sa pro- pre culture littéraire, aussi vas- te que profonde, associe le poé- te a la quéte du philosophe. Il dénonce d’autre part les philo- sophies qui dissocient le beau du vrai. «Le philosophe, affirme- til, doit faire l'unité entre la re- cherche de la beauté et de la vérité.» Et pour cela, il a besoin de silence. Car, comme le croy- ait Valéry qui pourtant ne croy- ait A rien, «chaque atome de si- lence est la chance d’un fruit mdr». Au cours de cet entretien, qui scandalisera peut-étre bien des gens par le sort qu’on y fait aux préjugés égalitaires, il sera question de la critique des idéo- logies et de leur importance ex- agérée dans le monde actuel. En matiére d’éducation natio- nale, Jacques Dufresne, comme _ le fait observer Wilfrid Lemoine, n'est pas tendre pour le «systé- me». «On propose tellement de choses @ |’étudiant, dira le pro- fesseur qu'il en devient indiffé- rent». Il ajoutera: «L’étudiant choisit entre des choses dont il ignore tout.» Il est libre, bien sar! Il n’est pas frustré, le cher enfant. Mais la liberté dont il jouit est de l’espéce la plus basse, c'est la liberté d’indiffé- rence. A propos des moeurs pé- dagogiques actuelles, Jacques Dufresne cite le cas d’un pro- fesseur qui un jour cota tous ses éléves a 96% pour éviter de faire des malheureux. Voila un camarade qui peut-étre aussi en- tendait |'égalité 4 la maniére de Robespierre ou de Staline: s'il faut en élever un seul, que tous soient élevés; s'il faut en rac- courcir un, que tous soient rac- courcis! . A travers ce professeur de philosophie, vous découvrirez un vrai philosophe, et a travers ses réflexions, vous | apercevrez peut-6tre, comme a "horizon surgit un temple grec, |'idéal platonicien d’équilibre et de me- sure, fondé sur la raison, |'intui- tion, le jugement et le bon sens. Vedettes en direct) Un quintette instrumental uni- que au monde sera l'invité de Vedettes’en direct, le mardi 25 octobre a 20 h 30 @ la chaine francaise de télévision de Radio- Canada. Ce ne sera pas la pre- miére fois qu'on verra ces Sud- Américains, connus — jusqu’ici sous le nom de Los Calchakis. Aujourd’hui, ils ont décidé de supprimer l'article: ils préfé- rent- qu'on les appelle Calcha- kis tout simplement. De toutes facons, avec ou sans article, les Calchakis _soulévent |’enthou- siasme a chacune de leurs appa- ritions en public. Ils ont un sty- le bien & eux, une facon toute personnelle de nous faire con- naitre le folklore de leur pays, les instruments bizarres aux- quels nous ne sommes pas ha- bitués et ces rythmes enlevants qui, pourtant, n’ont rien a voir avec la musique sud-américaine arrangée et sophistiquée pour les boites de nuit ou les «juke- boxes». Pierre Beaulieu, de La Presse, qui s'est entretenu longuement avec les cing musiciens du grou- pe, l’an dernier, nous apprend que «les Calchakis réalisent au- jourd’hui que c'est leur détermi- nation a ne jamais faire de con- cession, leur détermination a consetver constamment |’au- thenticité de la musique sud- américaine qui a fait d’eux un des groupes les plus connus au monde dans ce domaine». Le groupe des Calchakis se compose’ de Hector Miranda, di- recteur-fondateur, originaire _d’Argentine et peintre de mé- tier avant de devenir musicien; Chango Manzo et Fernando Vil- dosola, Argentins également; Nicolas Perez Gonzales, du Para- guay, et Sergio Arriagada; du Chili. Comme on le voit, tous les cing issus de pays ou régne le terrorisme politique, pays qu’ils aiment parce qu’ils y ont laissé i Forum A tous les deux vendredis |'é- mission Forum, télévisée en di- rect, vous propose de 20 h 30 a 21 h 30, a la chaine francaise de Radio-Canada, un éventail d’opi- nions sur un sujet de brdlante actualité. On y a réecemment ex- posé et débattu plusieurs ques- tions, dont celle du salaire mi- nimum, qui passionnent tous les esprits capables de réagir aux événements les plus significa- tifs de la scéne canadienne et québécoise, dans les domaines - politique, économique ou social. Les débats de Forum sont diri- gés par Louis Martin, qui anime également la série Tel quel dont on a pu voir la premiére émis- sion le 2 de ce mois. Louis Martin est un des meil- leurs journalistes du Canada francais. En plus d’avoir une longue expérience de la presse écrite, ot il s'est signalé com- me collaborateur du magazine Maclean, devenu L'Actualité, il est professeur de journalisme a l'Université yLaval, et il a été ces derniéres années directeur de l'information télévisée a Ra- dio-Canada, aprés y avoir parti- cipé a une foule d’émissions ra- diophoniques et télévisées sur l'actualité nationale et -interna- tionale. L’équipe de Forum ne se fixe pas a Montréal. C’est-a-dire qu’au cours de la saison certai- nes émissions pourront étre réa- lisées dans d'autres villes du pays, selon les faits nouveaux qui créent en quelque sorte les centres d'intérét du public ca- nadien de langue francaise. Toutes les questions débat- ~le meilleur moyen de tues & la tribune de Forum nous préoccupent, parce qu’el- les se rapportent a des situa- tions, 4 des événements ou a des lois qui touchent chacun de nous a des degrés divers. C'est pourquoi nous vous invitons a regarder la prochaine émission de cette série, le vendredi 28 octobre dés 20 h 30, a la télévi- sion francaise de Radio-Canada. En ce qui concerne |'informa- tion politique, économique et so- ciale du Canada et du Québec, rester dans la course, c’est de regar- der |’émission Forum, animée par Louis Martin et réalisée par Solange Demeules. En regardant Forum, vous prenez le pouls du pays. : Le coordonnateur de la série est Pierre Castonguay, Fabienne Sha est chargée de la recher- che. ® Le dimanche 23 octobre a 18 heures, les Ecrivains frangais présentent Victor Hugo en exil. Partisan d'une démocratie libé- rale et humanitaire, le célébre poéte dut s’exiler aprés le coup d'Etat du 2 décembre 1851. René Michelems, scénariste et pré- sentateur de cette émission, nous fait revivre la tragédie de Victor Hugo & compter de son arrivée a Bruxelles le 11 décem- bre 1851 jusqu’a la publication des Travailleurs de la mer, soit 19 ans d’exil, en passant par Jes Misérables, a travers les déboi- res, l’agitation intérieure et |’é- volution de la personnalité d'un des plus illustres proscrits du monde. j ‘ leur coeur, pays qu’ils chantent— aujourd'hui, pour gagner leur vie d'accord, mais pour faire savoir au monde sous quelle répres- sion leurs compatriotes y vivent actuellement. Hector Miranda déclarait € ce propos a Pierre Beaulieu: «Chanter, c’est tou- jours finalement faire un geste politique. Si vous chantez de petites chansons a l'eau de ro- se... vous aidez le régime indi- rectement. Dans nos cas, nous ne pouvions véhiculer des imbé- cillités qui ne correspondaient a aucune démarche intellectuelle. Le folklore, c'est la chanson du peuple. Or le peuple d’Amérique latine est un peuple meurtri. Les Calchakis traduisent donc cette tristesse d’un peuple dont . ils font partie.» Comme dans la vie la tristes- se se méle parfois a la joie et ceux.qui ont vu ou entendu les Calchakis savent avec quel brio, quelle fougue, quel dynamisme ils peuvent nous plonger en plei- ne Amérique latine au cours d'un récital, comme ils le feront selon leur rythme naturel a Vedettes en direct, le 25 octo- bre. xz C'est une réalisation de Mar cel Brisson, Second Regard -naissance de cet Au programme de Second re- gard, le dimanche 23 octobre a 11 heures du matin: deux do- cumentaires fort différents, mais © qui ne manquent d’intérét ni l'un ni l'autre. Charles Moéller Dans un film produit pour la télévision belge, nous verrons Charles Moéller, secrétaire gé-- néral du Secrétariat pour I'uni- té chrétienne. Il a été profes- seur a l'Université de Louvain et a écrit une somme de la lit- térature de notre siécle, dans laquelle il étudie tous les grands auteurs contemporains tels que Sartre, Malraux, Simone Weil, etc. Nous ferons done la con- humaniste avec qui nous visiterons Rome. L'autre film, réalisé par Reli- gious Television’ Associates, s'intitule C'est nous gui avons décidé et il a pour sujet les efforts de rétablissement qu’ont faits les peuples du Niger et du Mali, a la suite de la sécheresse et de la famine de ces dernié- res années. Ces deux pays ont recu de |’encouragement de la part d’organismes_ ecclésiasti- ques. Nous verrons dans quelle situation se trouvent les Toua- regs du Niger, qui ont souffert non seulement du manque de pluie, mais de la mauvaise ap- plication de la technologie mo- derne. Le film décrit en outre les premiers stades du mouve- ment coopératif chez d'autres nomades, les Dahusahags du Mali. Les auteurs du film ne proposent pas de réponses tou- tes faites. Ici, l’espoir se tem- pére d'une attente parfois dé- cue et l’esprit humain prend conscience de ses: limites. as