2 5 septembre 2002 | | mon t re a1 campus _. KJ^zl AMLXIM Les mecanismes affectifs fii i i , Les dernieies creations du sculpteur J ! _ ' _ ^ Robert Saucier n'ont pas Fapparence " ^^ % attendrissante du petit Aibo, ce chien: robot de Sony qui sa 11; japper el eprou>L i ~~.:f| ver une gamine de sentiments qu'il . V:. ;-„. devcloppcra au TOUTS de son existence ™«-w; canine, ou plutot machinaJe. lei, iS n'y a pas de leurre, pas d'etrangete qui jouerait sur la ressemblance enlre forme organique et forme robotisee. Les six machines mettent a nu leurs organes de diodes, circuits irnprimes et autres composantes electroniques, sur de simples planches a roulettes aux formes arrondies. Si le mecanisme reste mysterieux pour les neophytes, il est entierement visible, comrne un corps disseque. Tenues en laisse par le cordon electrique qui les maintient en vie, ces creatures sont dependantes de l'artiste qui les a creees et du spectateur dont la presence est necessaire a 1'activation des systemes. En effet, les machines — exceptee une seule — fonctionnent grace a un detecteur thermique sensible a la temperature que degage le corps. Depourvues de chaleur humaine, elles recherchent ainsi celle du spectateur pour se mouvoir, s'emouvoir et s'exp rimer. Et c'est ici que les robots se rapprochent des vivants. Leur createurles a chacun dotes d'un affect particulier, delimite et orchestre par des mecanismes electroniques. Ainsi Tun, a tendance plutot agressive, deer it d'energiques arcs de cere les lui permettant de reperer toute presence sur son territoire, avant de foncer sur celle-ci. Un autre, plus reserve, cessera tout mouvement et tout bruit des qu'il aura capte la presence d'un intrus. Une seule de ces machines ne detecte pas le spectateur et l'artiste l'a surnommee «l'aveug]e». Elle poursuit son petit bonhomme de chemin en red tan t son monologue. Les bandes sonores sont composees de textes lus et les differents timbres de voix renforcent leur singularity. Les machines parlent de leur createur, de son travail: «Saucier pose au sol une figure de scene metallique sur laquelle se jouera ce que La marc he nomine pertinemment une "choregraphie machiniqueV La voix raconte les mains. Si elles n'aboient ni ne rougissent, ces machines affectives exhibent avec simplicity les deux versants de Tart — creation et theorie — et rappellent par leurs capteurs thermiques Lapport essentiel du spectateur pour que I'ceuvre advienne. Joan Bar be -—I