ly aun peu plus d’un siécle, la Colombie-Britannique et le Yukon connaissaient une frénésie économique comparable a celle que nous vivons & ’aube de ce [Ile millénaire. Nombre d’entreprises se langaient alors & la recherche @hypothétiques filons et pépites dor. Elles avaient investi des sommes considérables et étaient remplies d’espoir lorsqu’elles brandissaient des poignées de ce qu’elles croyaient étre du métal précieux, mais qui, en fait, n’était e de lor des fous ou pyrite. En 1997, on peut établir un paralléle entre la « ruée vers l’or » et la mondialisation des marchés. En effet, bien que le mot soit sur toutes les lévres des entrepreneurs vancouverois, peu d’entre eux connaissent les piéges qu’elle renferme. [ls se lancent A corps perdu sur les marchés extérieurs, asiatiques en particulier. Les médias ont une grande part de responsabilité dans ce battage publicitaire visant plus particuligrement la PME. Les Er : rer : ministre Jean Chrétien en Asie ont été fortement médiatisées. L’on a vanté les contrats mirobolants conclus par les _ entreprises canadiennes. Mais ce que ces mémes médias n’ont pas dit : c’est qu'il y a beaucoup d’appelés et peu d’élus, que la compétition avec les Etats-Unis, Europe et le Japon est féroce, et surtout, que nombre de dirigeants de PME ont investi des dizaines de milliers de dollars en temps, séjours et voyages sans aucun retour sur leurs investissements. Le pot d’or au pied de l’arc-en-ciel Les missions économiques, que Pon considére comme une sorte de panacée, desservent surtout les intéréts et Pimage du gouvernement et des grosses entreprises, déja fort bien établies sur les marchés asiatiques. C’est avant tout une opération de relations publiques coiiteuse, bien que nécessaire pour maintenir le Canada dans le G7. Ce sont des missions qui, certes, apportent aux PME de la crédibilité et de la visibilité, mais les contacts établis par les dirigeants de ces entreprises sont souvent sans issue. Les milliards de dollars injectés dans Péconomie canadienne, et qui font la fierté du gouvernement fédéral, ne sont pour l’instant que des lettres d’intentions qui prendront de 3 & 4 ans avant de devenir de réels contrats. Pour une grosse entreprise, ces délais font partie ct LE S(_)LEIL d’une stratégie de placements 4 long terme, Pour la PME, par contre, c’est 4 coup sar un suicide économique. La formule actuelle des missions économiques engendre diverses frustrations pour les entrepreneurs et sont des sources de problémes pour les instances organisationnelles. Il y a con- fusion dans le rdle_ des organisateurs, pergus comme facilitateurs et médiateurs sur le terrain. Nous ne citerons qu’un exemple, celui d’une entreprise de Colombie-Britannique ayant participé cette année a une mission en Asie et dont le président en est revenu mécontent. Il reprochait aux organisateurs de la mission de ne pas lui avoir parlé des us et des coutumes de ses partenaires potentiels, de ne pas lui avoir dit comment faire des affaires sur ces marchés. II citait exemple des pots-de-vin et des avantages de toutes sortes qui sont inac- ceptables au Canada et qui font partie du processus commercial normal dans certains pays d’Asie et dont il aurait aimé étre informé. Une solution toute simple Alors que doit faire l’entre- preneur canadien voulant réussir sur ces marchés sans dépendre des missions gouvernementales ? Il faut tout simplement trouver en Colombie-Britannique des compagnies connues pour avoir développé une expertise et des marchés fructueux en Asie. Cela évitera 4 l’entrepreneur soucieux de s’implanter dans le marché asiatique bien des désagréments. I] peut obtenir de ses homologues _ britanno- colombiens un portrait exact des impératifs économiques et cultu- rels & respecter. Afin d’éviter’A cet entre- preneur de nouvelles déceptions, il devra : + Cibler une entreprise selon le pays visé. * Choisir une entreprise ayant déja un réseau de distribution, si possible spécialisé dans la mise en marché des _ produits concernés. * Veiller & ce qu’il y ait au moins une personne-clé originaire du pays ciblé parlant et écrivant couramment la langue. ¢ Choisir impérativement une entreprise ayant des bureaux sur place ainsi que des employés originaires du pays. + Négocier des termes de paiement comme suit : 1/3 a la signature du contrat ; 1/3 au départ des marchandises du port de Vancouver; 1/3 & la réception dans le pays de destination. ¢ Embaucher un courtier inter- national reconnu et ayant des bureaux dans le pays destinataire. ¢ Faire superviser par un spé- cialiste le chargement de la mar- chandise dans le(s) container(s) + Faire superviser l’ouverture du ou des container(s) a l’arrivée dans le pays destinataire. Attention aux dragons Nombre de firmes cana- diennes ont depuis 15 ans jeté des ponts entre l’Asie et le Canada. Vancouver est reconnue comme la principale porte d’en- trée vers ces marchés prometteurs du XXle siécle. Tl est donc souhaitable et sage de profiter de l’expérience des entreprises vancouveroises et de se doter de stratégies efficaces et d’alliés puissants avant de se lancer & l’assaut des 9 dragons. Faute de quoi, vous risquez de réduire vos actifs en cendre. PATRICK MORGENSTERN Chambre de commerce franco-colombienne ’accord de libre-échange signé, en décembre dernier par les autorités canadiennes et chiliennes, vient d’étre ratifié par le Sénat chilien. Cet accord commercial entre le Canada et le Chili est entré en vigueur le 5 juillet 1997. Sergio Marchi, le ministre du Commerce international estime que « cet accord, important pour les deux nations, donne aux sociétés canadiennes un accés privilégié au marché sud- américain. En plus de créer des emplois dans les deux pays, il constitue une premiére étape importante d’un plus grand resserrement des _ relations commerciales avec d’autres économies fortes de |’ Amérique du Sud.» Les élément clés de Vaccord - Admission en franchise immédiate de 75 % des exportations canadiennes. - Elimination sur une pé- riode de 5 ans du droit chilien de 11 % portant sur les produits industriels. - Meilleur accés de certains produits agricoles au marché chilien. Les droits de douane sur le blé dur sont ainsi complétement éliminés. - Meilleure protection des investisseurs canadiens. IIs bénéficieront de toute libération ultérieure du marché _ et pourront négocier un accord bilatéral de double imposition. - Création d’une commis- sion de libre-échange et d’un secrétariat dans le but de résoudre sans délai les différends potentiels. - Elimination des droits antidumping sur une période maximale de 6 ans. L’accord en prévoit également la signature dententes touchant 1’envi- ronnement et le marché du travail. Selon Lawrence question MacAulay, ministre du Travail, cet accord démontre l’enga- gement du Canada en faveur de « la protection et l’application des droits des travailleurs ». Christine Stewart, ministre de Environnement, déclare quant a elle, que « l'accord contri- buera & donner lieu A des échanges commerciaux sans danger pour l’environnement grace & une collaborations accrue entre les deux pays et les milieux environnementaux et application efficace des lois environnementales ». Un important partenaire économique L’économie chilienne est relativement dynamique, avec un Produit national brut (PNB) de 74 milliards $US en 1996 et un taux d’inflation qui est passé de 16 % en 1992 4 7,4 % en 1996. Le taux de croissance du PNB était de 6,8 % en 1996 et celui du chémage de 6,6 %. F sur la route de PALENA Accord de libre-échange entre le Canada et le Chili Les principaux partenaires économiques du Chili sont les Ftats-Unis, le Japon et le Brésil. Cependant, avec des inves- tissements de Tordre de 7 milliards $CAN et une balance commerciale exéden- taire de 75,7 millions $CAN en 1996 (voir tableau), le Canada est tout de méme important partenaire du Chili. L’accord de libre-échange qui lie désormais les deux pays contribuera nécessairement aA l’augmen- tation du volume des transactions. L’accord de libre-échange conclu avec le Canada et Vimportance de ses relations économiques avec les Ftats- Unis ouvrent pour le Chili les portes de PALENA. LipassE NIANG Source : ministére des Affaires étrangéres et du Commerce international du Canada