12 Le Soleil de Colombie, vendredi 29 février 1980 La Croisée des destins Une oeuvre de T. Caldwell A l'affiche de Best-sellers a compter du mercredi 5 mars a 21h 30 une mini-série en six épisodes intitulée la Croisée des destins, version francaise de Testimony of Two Men par Taylor Caldwell. Auteur a succés, Caldwell a vendu un million et demi de co- pies de Testimony of Two Men qui en est a 28e édition aux USA. C’est lui également qui a écrit pour la télévision des sé- ries aussi populaires que Cap- tains and the Kings (diffusée ici sous le titre de Capitaines et rois); Dear and Glorious Physi- cians; This Side of Innocence et Ceremony of the Innocent. La Croisée des destins plonge les téléspectateurs dans une é- poque troublée et fait connaitre des personnages bien différents de ceux de la conquéte de l'Ouest ou des héros du cinéma d’aujourd’hui. Le premier épiso- de de la série se situe en 1860 en pleine guerre civile. Martin Eaton revient du front pour ap- prendre que Marjorie, la femme qu'il aimait, a 6pousé le riche et hautain Adrian Ferrier. Profondé- ment décu, Martin se marie, sans amour, a une jeune fem- me nommée Flora. Les années passent et Martin et Flora adop- tent une petite orpheline nom- mée Mavis pendant que Marjo- rie et Adrian donnent naissan- ce a deux fils: Harald et Jona- than. Jim et Bertrand Un précieux souvenir La série Faut voir ga présente aux téléspectateurs de Radio- Canada le dimanche 2 mars a 19 h 30 un film du réalisateur Daniel Ménard intitulé Un pré- cieux souvenir. Mi-documentaire, mi-récital ce film permet aux téléspectateurs mélomanes de faire plus ample connaissance avec deux jeunes compositeurs - interprétes de chez nous Jim Corcoran et Ber- trand. Dans une petite maison de Dixville, un joli village de |'Es- trie, les auteurs-compositeurs-in- terprétes Jim Corcoran et Ber- trand Gosselin se retrouvent a- prés un mois de tournée euro- péenne. Ils sentent le besoin de faire le point avant de présenter leur prochain spectacle au théa- tre St-Denis. Ils en profitent donc pour polier les chansons, pour ajouter ici; enlever |a, pour perfectionner, obéissant au con- seil de Boileau: «Vingt fois sur le métier remettez votre ouvra- ge, polissez-le sans cesse et le repolissez». En nous parlant de leur musi- que, Jim et Bertrand se dévoi- lent derriére une philosophie de la vie bien & eux. En s’adressant a la caméra ils refont le chemi- nement de leur carriére; dres- sent le bilan de leur évolution et expliquent leur satisfaction en dépit des difficultés spora- diques provoquées par les em- biches du métier. Jim et Bertrand nous parlent de musique mais ils chantent 6é- galement. Ils interprétent quel- ques-uns de leurs plus grands succés: Blanche comme neige, li me fait du bien, la Téte en gi- gue et /a Fille du capitaine. Gra- ce a ce film, Jim et Bertrand nous laissent un précieux sou- venir. Pourquoi des parias? «Toute vie est toujours une longue montée tatonnante vers quelque chose... Toute vie a un sens» écrit Raymond Abellio dans /a Fosse de Babel. Méme, sans doute aussi, les vies les- plus misérables, en apparence les plus insignifiantes. Et nous aurons vu tout au long des der- niéres décennies des écrivains et des artistes créer ce qu'on appelle des anti-héros. On allait La Dramatique Dans une vieille maison de Québec, huit «marginaux» vivo- tent tant bien que mal dans une sorte de bonheur relatif. Cha- cun, en équilibre instable dans son chaos intérieur percé par- fois d’éclairs de lucidité, flotte un peu a la dérive de ses réves, s'accroche a des ersatz de plai- sirs. C'est alors !a panique, l’an- goisse et la tendance, chez ces pauvres personnes, a fuir enco- re plus le monde et a chercher un appui quelque part. .‘ Heureusement M. Russelmey- er est Ja, celui dont la paranoia leur échappe, celui qui, parmi eux, figure la force, la puissan- ce, la solidité, l'intelligence, le caractére, l'instruction, la no- blesse... chercher dans des sous-hommes de toutes sortes une connais- sance encore plus étendue et plus profonde de la condition hu- maine. Mais il apparut trés tot que méme dans I’étre le plus dé- muni, le plus pervers, le plus abject, tentait de percer, con- sciemment ou non, une aspira- tidn vers la lumiére, la nostal- gie d'un «plus-étre». Quoi qu'il en soit, ces oeuvres posaient plus de questions qu'elle ne pro- posaient de réponses et leurs auteurs, athés ou croyants, dé- bouchaient toujours sur l’ultime mystere: l'existence du Mal en face de Dieu. Avec les Gens de la ville, une dramatique de Monique Proulx qui sera présentée dans le cadre des Beaux Dimanches le 2 mars a 20 h 30, Radio-Canada offrira a ses téléspectateurs une oeu- vre tragique, remplie de proble- mes psychologiques et sociaux. Ainsi, le jeune délinquant a- riéré, la schizophréne, |’idiot congénital, la femme-enfant, la nymphomane immature, le veule bonasse et le paranoiaque com- ° posent entre eux une sorte de famille, un microcosme de so- ciété avec ses rites, ses intri- gues, ses drames, ses_hanti- ses... Conscients d’étre différents des gens normaux, ils se sou- tiennent, s'appuient les uns sur les autres, s’attachent plus que de raison a leur demeure, a leur chambre, coquille protectrice, contre tout ce qui vient de l'ex- térieur. Et tout continuerait ain- si dans une nacelle a la dérive des «réalités» si, un jour, n’arri- vait un inexorable avis d’expul- sion. Les autorités municipales veulent construire, en lieu et place de leur maison, un buil- ding moderne. Incapables de vcir et de com- prendre qui est vraiment M. Russelmayer, ils se grouperont autour de lui, quitteront chacun leur petit réve personnel pour se fondre dans le grand réve de résistance de leur «chef». Et, a la recherche inconsciente d'un plus-étre, ils se revétiront du mot paria, comme d'un vétement distinctif et positif dans sa né- gativité. Et ces parias, mus par l'instinct de conservation, iront jusqu’au bout persister dans leur 6tre... Une oeuvre dure et parfois pé- nible qui ne pose pas la seule question sociale des exclus mais nous renvoie a toutes les questions ultimes de la condi- tion humaine. Une immense plainte en forme de cri inhu- main. Les Grands Films «Cria Cuervos» Ce film espagnol tourné en 1975 a été écrit et réalisé par Carlos Saura. Nous plongeant dans |'univers d'une fillette de neuf ans devenue orpheline, ce film, ot se méle présent et passé, réalité et imagination, se résume difficilement. Nous dé- couvrons les expériences qui! ont marqué la petite Ana, et pa- rallélement, les solutions qu'elle trouve pour remédier a son mal- heur. La critique indique que ce film invite & réfléchir sur l’effet que certaines attitudes des adul- tes peuvent avoir sur le psy- chisme des enfants. «L’Autre Versant de la montagne» Ce film remarquable relatant une expérience vécue a été réa- lisé par Larry Peerce en 1975. Cette production américaine, mettant en vedettes Marilyn Hasset et Beau Bridges, nous raconte le drame d’une jeune skieuse qui se prépare a faire partie de |’équipe olympique et qui, au cours d’épreuves élimi- ‘natoires, est victime d'un grave accident. Bien que cet événe- ment change complétement sa vie, ce n'est malheureusement ‘pas le seul drame que connai- tra la jeune fille. On verra com- ment elle fera preuve de courage pour se réhabiliter et de quelle facon le destin la frappera a nouveau. En plus de nous offrir des images d'une grande beau- té, ce film illustre certaines des injustices subies par les handi- capés. Cependant i] demeure a- ‘vant tout l’évocation d'une vie 'trés difficile. «Génies en Herbe» a