Fda tag ep 6 Le Soleil de Colombie, Vendredi 5 Mai 1978 Capitaine George Vancouver (1757 - 1798) Sa ea et ses ae enone Par Alexandre Spagnolo Président du Cercle Fran- ¢ais de Coquitlam AVANT-PROPOS: Au cours des semaines passées, nous avons publié une série d’articles sur la Vie et les explorations du Capi- taine James Cook (1728- 1779), qui, somme toute, n’eurent pas de grandes retombées sur l’histoire de notre Province de Colombie- Britannique. Nous nous devons de pu- blier une autre série d’arti- cles sur la vie et les explo- rations d’un autre naviga- teur célébre, le Capitaine George Vancouver (1757- 1798). qui, elles, eurent plus de retombées sur notre Pro- vince, il est aisé de s’en rendre compte. Les vies de ces deux hommes s’imbriquent, étroi- tement liées: d'un céoté un grand chef, de l’autre un grand subordonné, voire un discipline. Il a été pratiquement im- possible de trouver des sour- ces d'informations en langue francaise, nous avons di nous rabattre sur un grand nombre d’ouvrages d’histo- riens anglais souvent enta- chés de contradictions nous rendant perplexes. Est-ce les Espagnols ou les Anglais quieurent la priorité de la découverte du site de notre ville de Vancouver et de I'Tle de Vancouver? VANCOUVER: Sa naissan- ce, sa famille, ses origines: George Vancouver est né le 22 juin 1757, dans un quartier du vieux port de King’s Lynn (Norfolk), le plus jeune des cing enfants de John Jasper Vancouver, Assistant-Receveur Général des Douanes et de Bridget, née Berner, sa femme. La Paroisse de Saint Mar- garet’s Church (King’s Lynn) posséde dans ses ar- chives, l'acte de baptéme de George Vancouver, daté du 16 mars 1761, soit quatre années aprés sa naissance - chose curieuse, l’absence de sa mére lors de la cérémo- nie religieuse. -Des histo- tiens doutent de la valeur des documents de naissance et baptéme, du fait, qu’avant 1837, les archives des Egli- ses Etablies (Established Churches) n’étaient pas tou- jours correctes, ni bien te- nues. Au sujet de l'origine des Vancouver, les_historiens ont eu libre cours tant dans » leurs recherches que dans ‘leur imagination, plusieurs penchent sur une origine hollandaise, parmi ceux-ci, Adrien Mansvelt, Consul Gé- néral des Pays-Bas. -Il a effectué des travaux de re- cherches assez valables et vraisemblables. -Dans une relation bien articulée, il s'est attaché a la famille Van Coeverden, du bourg de Coeverden, sur la frontiére allemande, et Vancouver se- rait ce nom anglicisé: cette eae 35 version pourrait étre rete- nue et nous lui donnons une grande crédibilité, d’autant plus que nous la partageons avec l’historien consulté, George Godwin; dans son ouvrage “Vancouver, a Life 1757-1798” publié en 1930 par Philip Allan, il signale que bien des familles anglo- hollandaises de descendance étaient assez communes en East Anglia, on en trouve depuis le XVIe siécle, quand les atrocités de l'Inquisition sous Charles V dépeuplérent les Pays -Bas et conduisi- rent des bourgeois taxés d’héréticité hors du pays: ils vinrent s ’établir de préfé- rence en Angleterre. Main- tenant, si les Vancouver de King’s Lynn vinrent avec ces réfugiés ou plus tard, lorsque des Hollandais fu- rent invités 4 venir pour enseigner l'art de construire les digues, sont des faits basés sur des conjectures. Un fait connu avec exacti- tude, est qu’a la naissance de George, sa famille était bien établie, complétement angli- cisée, bien infuse de sang anglais. -John Jasper Vancouver, le pére, connaissait certaine- ment ses origines hollandai- ses, il en aurait informé ses cing enfants: John, Charles, George, Maria et Sarah, que leurs ancétres venaient de Coeverden, de la Province de Drentke (Hollande), et ils en étaient fiers. Jeune enco- re, George eut toujours a l'esprit cette origine, a telle enseigne que plus_ tard (1793) étant aux cdtes de l’'Alaska, il pointa son index vers la direction du Détroit de Chatam (Etats-Unis d’A- mérique) et nomma un pro- montoire du nom de Point Couverden, pour honorer sa famille ancestrale. Point Bridget, un autre endroit, du nom de sa mére, puis un autre, Berners Bay, du nom de famille de sa mére et enfin Lynn Canal, du lieu de sa naissance. Malheureusement, conti- nue de signaler Adrien Mansvelt. les archives de la ville de Coeverden n'ont qu'un seul document concer- nant les Van Coeverden, soit V'acte de naissance d’un Christofell Daniel, fils du Capitaine Christian-Werner Jan van Coeverden et de sa femme Hendrijna Jacoba, daté du 19 octobre 1757. La transition des van Coe- verden hollandais aux Van- couver, anglais est facile a saisir, mais il n’y a rien qui puisse affirmer indiscutable- ment, si les deux. familles étaient, a ¢étte” “époque, au courant de leurs origines respectives, on pourrait le croire. Notons en passant que Charles Vancouver, le frére de George, maria le 6 mars 1798, Louise de van Coever- den: les papiers de la famille van Coeverden mentionnent < que Charles était un loin- -€ain-cousin de sa femme, ayant le méme arriére-arrié- te grand-pére, le méme bla- Son, trois aigles sur fond or. Bk. SRRECRURE SE AG lS 2 4 AMSTERDAM UTRECHTe fe ‘COEVOREIN: Seema Ue “Cliché a affat” Une des techniques les plus sfires consiste de se mettre a l’affit ow l’animal doit passer dans un lieu déterminé. C’est une des méthodes qui donnent les meilleurs résultats en raison de la qualité de l'image obtenue, du cadrage et de la confiance véritablement établie ave l’animal recher- ché. On peut la pratiquer a aide d’un abri naturell ou voire artificiel, 4 partir de quelques vieilles planches abandonnées derriére un ° muraillon ou bosquet qui ne . dérange rien au site naturel de l'environnement de |’ani- mal convoité. Certaines tentes sont concues a cet effet; trés vite montée, elle effet, trés vite montée, elles vous permettent de faire ur demi-somme en attendant de passer a l’action; elles cons. tituent le matériel de base du photographe observa- teur. Il s’agit dela placer en quelque sorte qu’elle fasse partie du décor. Il faut étre patient et éviter les aliées et venues car elles échappent rarement a l’observation des animaux, en particulier aux oiseaux dont l’acuité visuelle Sigiscg. cl sp ELSI est trés bonne. La couleur de la tente a peu d'importan- ce ni sa forme non plus, par contre, il faut qu’elle soit d’un matériel opaque et trés rigide afin d’éviter les: om- bres chinoises; qu'elle ne bouge point au moindre vent. La tente doit étre munie de plusieurs petites ouvertures assez grandes pour pouvoir passer votre téléobjectif. Son emplace- ment est fait aprés étude du terrain et des vents domi- nants surtout pour des ani- maux 4a l’odorat sensible et aussi en fonction de la meil- leure lumiére du matin et du soir, ainsi qu’aux heures de la plus grande activité animale. “Le vent est souvent fort dans la nature, il faut vos cables bien tendus car, le moindre claquement de la toile constitue pour beaucoup d’animaux un véri- table épouvantail. Mais, pour les beaux jours, un gros parapluie couvert de toile de jute tombant au sol permet un abri simple et se. déplace facilement sans éveiller trop Vattentien; une solution des plus rapides de montage et - démontage. 2ob 2t*nemellovuonsst UE ae SSS ees LENBU5SU ORG Charles étant un agrono- me, publia plusieurs ouvra- ges sur l’agronomie. -Le couple n’eut pas d’enfants, le mariage ne fut pas un suc- cés. -Charles se rendit sou- vent en Amérique du Nord, il eut des propriétés agrico- les au Kentucky, il mourut en 1815 en Virginie. La Province de Drentke. incluant Coeverden connut plusieurs périodes: de. stabi- lité précaire au cours de sa longue histoire; déja, en 1024, l"Empereur Henri II du Saint Empire Romain accor- da a l’Evéque d’Utrecht des droits sur la région de Drentke. -En 1122, Herbert van Bierum, également Evé- que d’Utrecht, obtint, des droits de l’Empereur alle- mant, afin de pouvoir~cons- truire des fortifications a Coeverden. Au cours du XIVe siécle, Coeverden fut un important centre commercial. Au XVIe siécle, Coeverden connut des tiraillements de toutes parts, de l’empereur Charles V, son fils le Roi Philippe II d'Espagne;, ete.:. lve fait est que la famille van Coeverden et la_ville du.méme nom eurent une remarquable et longue histoire. s’insérant dans les glorieuses pages de l'histoire méme de la Hollan- de. (A SUIVRE) La Dame de Pique par Roger DUFRANE Joueurs de bridge ou de whist, de piquet ou de belote, gens de café ou de salon, connaissons-nous bien les cartes 4 jouer? On le croit, mais il faut s’entendre. Certes nous connaissons la valeur des cartes et leur - vocabulaire: pic, repic. et 5 capot, atout et dix de der. Mais, possédés par le démon du jeu, jamais nous ne nous inquiétons de l’origine ou du symbolisme de ces figures hiératiques et familiéres, in- différentes 4 nos revers de fortune, de style médiéval dans les jeux anglais. Re- naissance dans les jeux fran- cais, M’avisant de mon ignoran- -ce du sujet, j’ai abandonné récemment l'étude des car- tes de Voeux a travers les ages pour me plonger dans les bouquins qui traitent de Vhistoire du jeu de cartes. “Histoire passionnante ‘et hypothétique comme ‘toutes les histoires! Les cartes a jouer viennent-elles d’Asie? d'Arabie? d'Italie? Ont-elles été inventées par quelque bouffon de cour pour diver- tir un roi fou? Peu m’impor- te! La dame de coeur repré- sente-t-elle Agnés Sorel, maitresse du roi Charles VII, et la dame de pique Jeanne d’Arc? Peu m'impor- te encore! Pour moi, tout jeu de cartes évoque le jeu de la vie. Les quatre couleurs ne représentent-elles pas les quatre ordres premiers de la société: Coeur: vaillance, c'est-a-dire noblesse; Car- reau: bourgeoisie marchan- de qui manipulait les carrés de laine ou de velours; Trefle: paysannerie qui cul- tive les champs; Pique: ar- mée des soldats qui nous défendent. Or il ne s’agit-1a que d’une armature qui amu- se. La vie est plus complexe. Il arrive, par exemple, qu'un riche bourgeois se révéle aussiladre qu'un paysan du Moyen Age, et qu’un paysan d’aujourd’hui redevienne dans son logis un roi médié- val. Quatre amis jouent a la belote un samedi soir. Ce faisant, ils échangent des quolibets, boivent un coup, gagnent ou perdent. Ils ne se rendent pas compte qu’ils participent symboliquement is au jeu méme de la vie. Notre monde bouillonne des aven- tures qui se déroulent dans les parties de cartes, avec ses gros qui l’emportent sur -les- petits, ses revers~de ~~ fortune, ses risques, ses “moments .d’attente (je -pas-: fig coupe...):! * Je pensais a cette parenté au cours d’une partie de belote avec trois de mes amis: Francois-et sa soeur Solange, et l’amie de celle-ci, Géraldine. Tous quatre assis autour d’une table ronde que Francois avait recouverte d'un tapis vert, nous échan- gions en riant de ces niaise- ries de joueurs qui feraient croire, s'il n’y fallait de V'attention et de l’intelligen- ce, que le jeu abétit. Au milieu de l’éventail coloré qui se ‘déployait dans ma main droite brillait la dame de pique. II s'agissait d'un paquet anglo-saxon dont les gothiques images ne manquaient pas de saveur. Pour ceux qui sourcillent, en me voyant vanter les choses anglaises, j’ajoute que ces jeux_anglais viennent tout droit de la France du XVéme siécle. Des cartiers de -Rouen, fuyant les taxes im- ‘posées par le roi de ‘France, se sont exilés en Grande- Bretagne ou ils ont introduit leurs images reproduites de nos jours. Ma dame de pique anglaise porte d’ailleurs un. écusson a minuscules fleurs de lys. Je la contemple. Sa figure respire la candeur. Et soudain se substitue dans mon esprit, a son allure impassible, l'image mouvan- te de sa soeur lointaine, la dame de pique d’un jeu francais du XVéme siécle. Nullement la figure réversi- ble et monstrueuse des da- mes de pique d’aujourd’hui. Mais une dame de pique en robe de damas, éclatante de coloris, et qui recouvre sans doute des jambes d’un galbe parfait. La fleur étrange qu'elle tient ala main semble avoir poussé au jardin d'un enchanteur. Son regard qui me fuit semble dire: “Tu ne m’auras pas!” Piqué au jeu, je m’imagine poursuivant ma dame de pique 4 travers le paquet que bat experte- ment mon ami Francois. Les rois et les valets se jettent en travers de ma course; les reines m’égratignent.. Mais je les repousse et je rejoins ma belle, bien loin, sous un ciel pur, au milieu d’un champ de tréfle. Hors d’ha- leine, elle s’est arrété et me fait face en me tendant la fleur étrange... J’en étais la, lorsque Fran- gois ‘interrompit ma réverie: - Avec toi on perd tou- jours, mauvais_ partenaire! Téteme pipe! Tu ne te concentres pas assez! Et’ Francois,-d’un geste rond, parmi les rires de nos ~sdeux :compagnes qui ramas- > $@..,),-0u.de -coups es barre ~~ saient les mises, me versa un verre dé biéré. y # al “Ss eeeecesee >“ Seeguanaataapamaaninitnonensine d = Pa