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ot a ti eh

ET SUR LES CANAUX 8 A VANCOUVER ET 3 A VICTORIA.

Programme de la télévision francaise de Radio-Canada

VOL.2 NO.4

3°

A J'affiche de la série Scé-
nario, 4 compter du vendredi 4
novembre. a 21 h 30, a la chaine
francaise de télévision de Ra-
dio-Canada, un drame psycholo-
gique en quatre €pisodes signé
Gilbert Larocque et intitulé le
Refuge.

En vedette: Benoit Girard
dans le réle de Jéréme, person-
nage principal: de |’oeuvre, en
scéne presque continuellement
et, comme le note Jac Segard
qui réalise le Refuge, «véritable-
ment le personnage central, les
autres n’'ayant que des réles épi-
sodiques; Benoit Girard porte

“sur ses €paules tout le poids

de la piéce qu'il interpréte
d’ailleurs magnifiquement»..

On verra donc autour dé fui
une nombreuse distribution com-
prenant des rdles parlés et
beaucoup de réles muets. Le

. générique comprend les.noms....»4
_ de Jean-Michel Picard (Jér6me
- a 7 ans); Mélissa Garnier (Isa-
belle, 7 ans); Amulette Garneau

(Céline, épouse de Jérdme);
Gaston Lepage (Lebeau, le
comptable);. Arthur Grosser
(John Jove, patron de Jéréme);
Denise Daudelin (Nathalie, une
amie de Jér6me); Guy Nadon,
Gilles Cloutier, Robert Maltais

Vendredi 28 Octobre 1977

{des amis); Nettie Harris (Mlle
Squash, secrétaire du patron);

Gilbert Comtois (commis dans

Salvatore
Sciascia (le propriétaire de Jé-
rome); Madeleine Cardin (la
vieille aux dents en or); Sophie
Senécal, Reine France, Jacques
Morin et Francesco (deux fem-
mes et deux hommes en blanc).

une quincaillerie);

L’intrigue

Dés les premiéres séquences
du Refuge, on est plongé dans
le réve... des images un. peu
floues. et trés  blanchies d'un
jardin blanc ot une fillette et
deux femmes en blanc boivent

de la limonade en bavardant. Cet-
te image reviendra constamment

au long des quatre épisodes car

Le

Aux Beaux Dimanches du 30
octobre, de 20 h 30 a 22 h 30,
la télévision francaise de Radio-
Canada présentera le Manus-
crit, piéce de Louise Maheux-
Forcier réalisée par Jean Fau-
cher.

Les principaux réles se-
ront interprétés par Marc Ma-
lenfant (Daniel), Guy Provost
(Philippe), Giséle Schmidt (Lau-
rence) et Patricia Nolin (Andrée).

Tout au long de, cette histoire:

originale, ol un manuscrit dans
lequel est inscrit le destin de
son auteur sert de trame psy-
chologique, de fil conducteur,
deux hommes et deux femmes
essaient de voir clair dans les
relations, de plus en plus com-

plexes, que la vie les a con-.

duits a entretenir les uns avec
les autres.

Laurence, femme d'un gros
marchand qu'elle a cessé dai-
mer, reporte sur son fils Daniel,
semble-t-il, la tendresse dont le

“mari ne veut plus. Elle a pour

ce grand garcon, qui rentre d’Eu-
rope a |’age de choisir une car-
riére, des sentiments inspirés
par l'amour maternel, certes,
mais aussi des impulsions, peut-
étre méme des désirs frisant
par moments l’équivoque. Mal
satisfaite de la vie conjugale,

2 ed ey

Laurence, un peu désemparée
bien qu'elle ne manque pas d’es-

prit, cherche le bonheur comme

on chercherait une rose dans
un champ de pommes de terre.

Elle voudrait divorcer pour re-
partir a zéro. Elle demeure une
créature assez poétique, malgré
une éducation et un milieu bour-
geois qui ne |’empéchent toute-

fois pas de comprendre certai--

nes choses.

Andrée, au contraire, est une
femme de téte. Elle sait fort

bien ou elle va, “et il ne sera_
pas facile de la manoeuvrer.

Elle sera, quoique beaucoup

moins jeune que lui, la maitres-
se de Daniel. Elle est surtout
maitresse d’elle-méme, c’est-a-
dire de son coeur et de ses
nerfs. Voir Andrée et Daniel en-
semble, c’est regarder une chat-
te jouant avec un chiffon qui

_. pendouille. Andrée s'est liée

avec le jouvenceau uniquement
pour le plaisir. Cette bréve liai-
son n’aura été pour elle qu'une
fantaisie, qu'un interméde dans

“sa vie sentimentale; car, com- -

me on disait jadis, «elle aime
ailleurs». Son grand amour s‘ap-
pelle David. Au surplus, comme
elle est depuis longtemps la
collaboratrice de Philippe, pére
de Daniel, celui-ci sera bien-

Manuscrit

té6t fou de jalousie et tentera
de se supprimer pour mettre fin
a ses souffrances, & son déchi-
rement intérieur. A vingt ans on
croit encore au malheur et |'o
aime y croire. :

Philippe, mari médiocre et pé-
re autoritaire, méne rondement
son commerce de bois, Bougon,
fort en gueule, mauvais cou-
cheur, c'est. un despote assez
peu éclairé qui ne_ s'‘entend
qu'aux affaires, pour lesquelles,
il faut bien le reconnaitre, il est
particuligrement doué; il sem-
ble cependant totalement dépas-
sé par les situations et les in-
trigues qui se développent et
se nouent autour de lui. Natu-
rellement, il- veut associer Da-
niel a son entreprise. Quel hom-
me d'affaires n'a pas songé a

faire de son fils son collabora- ~

teur?

‘Mais en l'occurrence le

fils, qui a plutdt de la répugnan-
ce pour le commerce, ne s’inté-
resse pas du tout au projet pa-
ternel. Daniel se croit une voca-
tion. d’écrivain..

Or, pour pouvoir écrire tout.
en restant auprés d’Andrée, qui
lit son manuscrit et en corrige
les fautes d’orthographe, il ira
jusqu’a feindre |l'enthousiasme
pour l’entreprise de son pére,
dont il deviendra en effet l’em-

- +

to <4

c 4

elle est le symbole de |’obses-
sion de Jér6me, son «refuge»:
le jardin de son enfance, son
échappatoire, son évasion quand
la vie lui pése trop. Jér6me est
un homme dans la trentaine,
marié et pére d'une jolie fillet-
te de deux ans. Mais son com-
portement est bizarre. Il semble
s'intéresser beaucoup plus aux
plantes vertes du salon qu’a sa
femme et a sa fille. 1] est ab-
sent.

Son attitude ne varie guére
au bureau ow il travaille. On le
verra arriver en retard, bavarder
avec le comptable et faire un
éclat 4 propos de toutes les
mauvaises nouvelles qui noir-
cissent le journal que lit le
comptable.

Aprés s’étre installé
confortablement pour lire le ca-
nard que lui a prété le comp-
table, Jér6me dira: «Tu vas at-

_ tendre ta mort en te grugeant.

toitméme avec ce que la vie
t'aura laissé de dents... le pire,
c'est que rendu la, t’es telle-
ment usé et écoeuré que tu te

‘rends méme pas compte que

ca fait déja un bon bout de
temps que t’es mort.»

Puis il se replonge dans la
lecture du journal, provoquant

Le Refuge en quatres épisodes

l'irruption de son patron, fu-
rieux, qui lui arrache la feuille
des mains. Bléme de rage, Jé-
réme se rue sur M. Jove. Une
bagarre s'ensuit et Jér6me pris
de panique fuit a travers les
ruelles de la vie pour se re-
trouver finalement dans le jar-
din de son enfance.

Paranoiaque caractérisé, Jéré-
me versera insensiblement dans
la schizophrénie. || perdra tout
contact avec. la réalité, refusant

-obstinément l'aide morale de

ses amis, s'enfermant dans.sa
solitude et retournant de plus
en plus souvent a son «refuge»:
le grand jardin blanc de son en-
fance. s

Un journaliste qui a vu, en
séance privée, un épisode du
drame de Gilbert Larocque dé-
clarait: «Jér6me est un étre pi-
toyable et touchant. || sombre

‘inéluctablement dans la» folie, _

parcourant dans toute son hor-
reur les étapes d'un itinéraire
psychique infernal. Benoit Gi-
rard joue le réle_brillamment.

Il donne au personnage une vrai-
semblance, un poids, une di-
mension incroyables... C'est
vraiment un grand comédien.»
£6:

ployé. En somme, il jouera une
comédie a .sa_ famille, pour
mieux arriver & ses fins, autre-
ment dit pour ne pas perdre
Andrée de vue, car elle a ten-
dance a le fuir.

Mais l'histoire ne s’arréte pas
-l4, comme vous Je constaterez
en regardant le Manuscrit de
Louise Maheux-Forcier, le di-

manche 30 octobre, de 20 h 30a
22 h 30 a la télévision de Radio-
Canada.

Le dialogue, trés serré, nous
tient constamment en_ haleine.

Chaque réplique fait rapidement
avancer l’action dramatique, a
laquelle le spectateur prend un
plaisir croissant. Si le phénomé-
ne de la création littéraire peut

parfois se définir par la faculté |

de faire quelque chose de rien,

on peut également le définir par

le pouvoir d'organiser un chaos.
A cet égard, comme a bien d’au-
tres, Louise Maheux-Forcier est

Marc Malenfant et Gis

un maitre.

- Les comédiens, pour leur part,
jouent avec beaucoup de sincé-
rité, de vérité et de talent cette
piéce remarquablement cohé-
rente, d'une psychologie nuan-
cée, ou l'amour prend diverses
formes a travers une action, une
crise dont aucun aspect ne vous
laissera indifférent.

éle Schmidt

Les décors sont d’Alexis Chi-
riaeff, les costumes de Marie-
Andrée Lainé. Assistante: Lucil-
le Leduc; assistant @ la produc-
tion: Yvan Lalonde.

Ne manquez donc pas le Ma-
nuscrit de Louise Maheux-For-
cier, dans une réalisation de
Jean Faucher, aux Beaux Diman-
ches du 30 octobre, de 20 h 30
a 22 h 30, a la télévision fran-
caise de Radio-Canada. “C'est

.un spectacle que vous n'oublie-
-rez pas de sitét.

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