8 le Soleil de Colombie-Britannique, vendredi 29. mars 1996 Chez Michel “Pour vos déjeuners et vos diners” 1373 Marine Dr., West Van. 926-4913 | \Hermitage Cuisine francaise | Déjeuner: Lun-Ven. Diner: 7 nuits sur 7 Stationnement souterrain derriére le restaurant 115-1025 Robson Vancouver, B.C. 689-3237 P PIRES eed haieatat ODEAU PRINCENOIR onte a ceux qui vous disent “qu’ils aiment bien le chocolat”. Car on ne peut se contenter “d’aimer” cette friandise, du bout des Jévres ou de la déguster le frontsoucieuxen pensant a sa ligne. Fi! 4 ces tiédes qui ne connaissent pas la passion que l’on porte a ce séducteur. Les “CHOCOLATRES” le savent bien eux, etils vous diront que pour lui, on s’embrase, ons’enflamme, qu’onle désire passionnémentet6 péchéqu’on se livre corps et 4me comme on se livre 4 l’amour. C’est que le chocolat porte le souvenir des goiits de notre enfance. Celui fondant des bouchées de Noé], celui délicieux des lapins de Paques que |’on dégustait aprés les avoir cherchés dans chaque recoin du jardin et de la maison. Trois fois honte 4 ceux qui en parlentsilégérement, sanssavoir que prononcersonnom c’est déja antici- per l’opulence gourmande d’unetex- ture et d’un ar6me 4 nuls autres pa- reils! Et pitié pour ceux et celles qui ne L’APPRECIENT QUE PEU, cat ils ne connaitront jamais |’élégance, le raffinement, de ce voluptueux prin- ce habillé de velours. Aimé, chéri, le chocolat a traversé les siécles et les - modes. Rares sont ceux qui le bou- dent. La plupart du temps on le féte, on lecélébre, et on peut dire qu’il nous le rend au centuple. LA LEGENDE DUCHOCOLAT Bn? ce. temps la, QUETZALCOATL, leSerpenta Plu- mes vivait tranquillement dans son empire, enseignant aux TOLTEQUES |’ art de la médecine et de l’agriculture. Epris d’existence tranquille il n’exigeait méme pas de sacrifices humains, se contentant d’étre le gardien del’arbre supréme, le CACAHUAQUAHITL, ou cacaoyer. Tout aurait pu durer ainsi, si un jour, dans un moment d’orgueil, QUETZALCOATL, qui révait de devenir immortel, n’avait fait appel au NOIR MAGICIEN, pour lui de- mander de le rendre éternel. Hélas ce magicien-la qui convoitait ]’empire de QUETZALCOATL en profita pour ensorcelerce paisible DIEU. Le pau- vre QUETZALCOATL devint fou, et la légende raconte qu’on le vit partir sur un radeau de serpents entrelacés dans la direction de “la ot sort le soleil”. Heureusement il avait eu le temps, auparavant, de léguer a ses jardiniers|’art decultiver lecacaoyer. En Amérique Latine, les lé- gendes abondent. Alors il en est une autre racontant que ce sont les four- mis qui révélérent aux hommes |’exis- tence de ce “mets des Dieux”. Sait- SIROP D'ERABLE PUR La plus grande sélection de produits de I'érable disponible sur la cote ouest. DISPONIBLE A LONGUEUR D‘ANNEE AU MARCHE DE LiLE GRANVILLE Luc Bergeron (604) 731-4422 asf onjamais? Maison serait plutét porté acroire queles écureuils, les singes et les oiseaux jouérent un réle plus im- portant que les fourmis dans la transplantation du cacaoyer a travers I’ Amérique. Sans doute si les fourmis n’y sont pour rien, les humains avec leurs nombreuses migrations y sont- ils pour quelque chose. LE CHOCOLAT, NECTAR DES DIEUX. C’est au fond de la forét amazonienne, dans ]’Orénoque, que commence la fabuleuse histoire du cacao. Mais de |’arbre poussant a l’ombre humide des sous-bois tropi- caux a la consommation qu’enfirent les premiers Indiens, le mystére de- meure. On peutsupposer, qu’un jour ils eurent l’idée de faire griller quel- ques féves comme ils le firent pour mexicaine” cela ne fait aucun doute, !’étranger quise présente 4 eux, avec sa barbe noire et son armure étincelante, n’est autre quele Serpent a Plumes réincarné qui est de retour, puisqu’il estarrivé ducdté “ou sort le soleil”. Montezuma ne sait pas, hé- las, que cette méprise lui coiitera cher, 4 lui et 4 son peuple. MONTEZUMA II accueille en grande pompe les CONQUIS- TADORES. Les considérant d’essen- ce divineil va desoi qu’ils ont droit au précieux XOCOATL, boisson, que d’ailleurs ils n’apprécient guére. Bien sr, il faut savoir que le chocolat que consommaientles Indiensn’avait rien de comparable avec celui que nous consommons aujourd’hui. Pour pré- parer le xocoatl les Aztéques utili- saient des féves grillées et pilées mélangées 4 de ]’eau, du poivre, du d’autres piment, et graines et autres épi- découvri- ces, puis fai- rent leur S-adae. 0: t arome bouillir cet- particu- te mixture, lier. On pour ensuite sait que, la débarras- déja, les ser de ses Mayas graisses et culti- luiajouterde vaient le la farine de cacaoyer mais jusqu’a dans la obtention presqu ile der uunive du Yuca- “= bouillie tén puis- épaisse. On qu’ils se PH. ROGER-VIOLLET peut com- servaient prendre que de ses fé- les Espa- ves com- gnols aient memonnaie d’échange. Au XIlesié- cle les AZTEQUES venus du Nord envahirent les régions mexicaines et soumirent tous les peuples adorateurs du Serpent a Plumes et du Soleil. Ce fut le début d’une civilisation brillan- te ott le cacaoyer fut presque vénéré comme un dieu. Marchandise et mon- naie a la fois, les féves étaient alors utilisées dans toutes les transactions: “dix féves donnaient droit 4 un lapin...et douze 4 une femme”! Mais ces précieuses graines servaient sur- touta fabriquerune boisson digne des | Dieux. Ce nectarappelé XOCOATL avait le pouvoir dedonner bravoure et intelligence 4 ceux qui le buvaient et i] était réservé aux princes et aux guerriers. Evidemment il va de soi que tout ce qui touchait a cet arbre sacré, de 1’ensemencement 4 la cueillette ducacao donnait lieu a tout un cérémonial religieux. Il est dit que “’empereur MONTEZUMA buvait du xocoatl 4 toute heure du jourdans des vases d’or”. S’il est vrai que le chocolat est aphrodisiaque on peut imaginer ce que cet empereur faisait le reste du temps. LES CONQUISTADORES ET LE CHOCOLAT Le jour ot HERMAN CORTES débarque avec ses hom- mes, ses chevaux etson fidéle chroni- queur CASTILLO dans la capitale de TECHNOCHTITLAN, il est époustouflé de découvrir une ville dont la splendeur égale, au dire de certains desessoldats, celle de Venise. Pour les habitants de cette “Venise BERNAL DIAZ del — pu fairela grimace devant un tel “breu- vage”. Mais privé de vin et n’étant pas, patticuliérement, grands buveurs d’eau, les CONQUISTADORES fi- niront par apprécier cette boisson in- dienne et BERNAL DIAZ dira plus tard “lorsqu’on a buce breuvage, on peut voyager toute une journée sans fatigue et sans avoir besoin denourri- ture”. Le nom xocoatl vient sans doute des mots aztéques “xoc” qui veut dire bruit et “attle” qui signifie eau. Ceci 4 cause du bruit que fai- saient les batteurs utilisés pour faire mousser cette boisson. DU MEXIQUEA L’ ESPAGNE En 1528 lorsque CORTES revient au pays, il rapporte a CHARLES QUINT certes de nom- breuxtrésors, mais aussi des féves de ~cacaoavecle moded’emploi. Devant la découverte de cenouveau produit, ce n’est pas ]’enthousiasme immé- diat, et il faut attendre la fin du siécle pour que les bateauxaménentrégulié- rement des graines de cacao en Euro- pe. Plus tard, lorsqu’il connait la po- pularité, le chocolat devient incroyablementtaxé et ne peut sédui- re évidemment que ceux qui peuvent se le payer, c’est a dire: les nobles et les religieux. Aussit6t on lui attribue des vertus thérapeutiques, entre autres, le pouvoir de soigner la “débilité organique”. Comme le chocolat a, grace aux soins des religieux, perdu ses €pices aztéques pours’ enrichir de sucre et de vanille, les dames de la courtrouvent touta fait appropriéd’en boire durant les offices religieux et + Chocolats de P&ques et oeuts décorés + Géteaux de Paques + Brioche de Paques Gate: Mousses + P@tisseries franc Pains + Croiss SUR COMI Croquembouche + St-Honore 4 3675 10e Avenue O., Ain Ouvert du mara