TABLEAU HISTORIQUE. Le francais comme langue seconde Jévoquerai encore plus briévement la situation de l’enseignement du francais comme langue seconde dans les écoles. Nous pouvons de nouveau considérer trois phases de 1’évolution de la situation historique. Auparavant, le francais était surtout enseigné au niveau secondaire, et fort peu a l’universitaire. Au début des années 1970, la tendance se renversa comme d’ailleurs partout au Canada. En 1971-72, 65% des étudiants suivaient des cours de frang¢ais au secondaire, en 1976-77, cette proportion tomba a 40%. Diverses raisons, fournies par les étudiants eux-mémes, expliquent ce changement: l’absence de francais en Colombie- Britannique, l’absence de personnel qualifié, l’absence de planification ou d’intérét pour les méthodes, l’éloignement du Québec. La raison le plus souvent invoquée est la décision, prise au début de la décennie, par les universités de la province, de ne plus exiger des candidats 4 un dipléme une connaissance minimale de la langue seconde. Par contre, pendant cette période, on assistait A une hausse du nombre d’étudiants apprenant le francais a l’¢lémentaire, . conformément d’ailleurs a celle qui affectait tout le Canada, od l’augmentation fut de 26%. Tout un cortége de théoriciens favorisent d’ailleurs depuis vingt ans l’apprentissage hatif d'une langue seconde et cette théorie, bien que parfois contestée, a manifestement pénétré dans le public. Diverses raisons nous permettent d’envisager une phase nouvelle et prochaine dans les écoles secondaires. L'université de Colombie-Britannique, en effet, a revisé sa politique quant aux exigences linguistiques, politiques sur lesquelles ne s'aligneront vraisemblablement pas les autres universités. A l'Université de Colombie-Britannique, donc, la compréhension de l’oral et de l’écrit d’une langue seconde, qui peut étre d’ailleurs autre que le francais, sera requise des étudiants a partir de 1981. Enfin, il est permis d’espérer que les éléves qui sont formés actuellement a |’élémentaire, du moins ceux qui profitent d’une pédagogie dynamique, auront le goat de continuer leur apprentissage au secondaire. Le gouvernement provincial Le Nouveau Parti Démocratique, pendant son passage au pouvoir en Colombie-Britannique, a fait preuve d’une incompréhension totale des droits et des revendications des francophones. On faisait alors savoir aux organismes francophones que leurs demandes devaient étre présentées au sein du parti, par des membres de celui-ci. Le ministre de l'éducation de l’époque refusa toute aide accrue aux écoles francophones, en déclarant qu'il valait mieux pour les enfants francophones soucieux de leur avenir de fréquenter l’école anglaise et le premier ministre lui-méme se félicita des restrictions antérieures qui auraient contribué a rendre la population plus homogéne. Le parti du Crédit Social aurait vraisemblablement marché sur ces brisées et continué la politique du rouleau compresseur si les pressions conjuguées des francophones et des anglophones, jointes a la crise nationale, ne l’avaient forcé a examiner plus attentivement les choses. D'abord fermé a tout progrés du francais, dont il limitait l’enseignement fort réduit a la 8¢me année dans son programme de base (Core Curriculum), le gouvernement, aprés de nombreuses pressions, sans doute en prévision des futures conférences avec les autres ministéres provinciaux de l’éducation, décida de préparer un rapport, qui fut fort court, car il ne comporta que huit pages, sur la situation du francais dans les écoles. D’un méme souffle, on promit en octobre 1977 de reconnattre le droit des parents a la langue d’enseignement de leur choix et d’ouvrir une classe francaise 1a o& on pourra trouver un minimum de 10 étudiants intéressés. Mesure en apparence généreuse, si l’on considére que l'Ontario et le Manitoba exigent un minimum de 23 a 30 étudiants, selon les circonstances, pour justifier une classe francaise. 13