et Information Chronique Jeux vidéo ou jeu de massacre Une guerre presque «propre»... jusqu’a présent Les reportages sur la guerre dans le Golfe doivent passer, d’un cété comme de l’autre, a travers le filtre de la censure militaire. Is en ressortent épurés en grande partie de ce qui pourrait trop choquer et trop émouvoir les auditeurs et les téléspectateurs. La terminologie utilisée par les porte-parole des forces alliées est émaillée de merveilleux eu- phémismes: les missions ont remporté un succés complet, la plupart des objectifs ont été dé- truits, les voies de commu- ce une voiture?) est passé sur le pont juste 4 temps, et le conduc- teur a di avoir le choc desa vie en voyant, dans son rétroviseur, le pont voler en petits morceaux. Aumoment od j’écris cette chronique, les bombardiers géants B-52 déversent leur cargaison sur les troupes iraquiennes blotties dans leurs abris souterrains. Un vers de la tragédie de Corneille, Le Cid, me revient en mémoire: «A vaincre sans péril, on triom- phe sans gloire.» La campagne des forces alliées, orchestrée par les géné- raux américains, est caractérisée de la dictée de Mérimée, tel qu’il fut publié dans «Le Monde moderne», en 1900. Il y eut, par la’ suite, de nombreuses varian- tes. Pour parler sans ambigui- té, ce diner 4 Sainte-Adresse prés du Havre, malgré les effluves embaumés de la mer, malgré les vins de trés bons crus, les cuis- seaux de veau et les cuissots de chevreuil prodigués par l’amphi- tryon, fut un vrai guépier. Quelles que soient, quel- que exigués qu’aient pu paraitre, acété de la somme due, les arrhes qu’étaient censés avoir données la douairiére et le marguillier, nication et d’approvisionne- ment sont en grande partie coupées. Il est peu question du sort des soldats iraquiens, et aucune mention n’est faite de la possibilité que des ci- vils iraquiens aient pu se trouver au mauvais endroit au Mauvais moment. Un porte-parole an- nonce que les avions améri- lonne de blindés iraquiens qui se dirigaient vers le sud et que 25 tanks ont été dé- truits ou enflammés (excu- Arluison il était infame d’en vouloir pour cela 4 ces fusiliers jumeaux et mal batis et de leur infliger uneraclée alors qu’ils ne songeaient qu’a prendre des rafraichisse- ments avec leurs coreligion- naires. Quoi qu’il en soit, c’est bien a tort que la douairiére, par un contresens exorbi- tant, s’est laissée entrainée s’est crue obligée de frap- son omoplate vieillie. se€Z-moi, mais je ne vois pas la différence); pas un mot au sujet des équipages. Ces tanks étaient- ils téléguidés? Il semble que 1’on veuille nous faire croire que la guerre est devenue «propre». La télévision nous a montré le ciel de Baghdad illuminé par les explosions et les tirs de d.c.a. Un journaliste amé- ricain n’a pu cacher son émer- veillement et s’est exclamé que c’était un spectacle magnifique; son collégue, moins enthousias- mé, nous a rappelé que la capitale iraquienne était bombardée. Nous avons eu droit, a la télévision, 4 des démonstrations de ce que les Américains appel- lent avec fierté les bombardements de précision, ot les pilotes utili- sent un systéme électronique (qui dépasse de beaucoup le quotient intellectuel du cancre en physi- que que j’étais et que je suis tou- jours) qui «fixe» la cible et dirige la bombe avec une précision par-— faite jusqu’a l’objectif. En effet, il faut le reconnaitre, c’est trés impressionnant, mais cela ressem- ble étrangement a des jeux. vidéo. Un porte-parole américain améme jugé bon de faire de 1’hu- mour. Voici, nous a-t-il dit, 1’Ira- quien le plus chanceux. La sé- quence montrait le viseur d’un avion de chasse «fixé» sur un pont. Un motocycliste (ou était- par l’utilisation d’une technolo- gie de pointe, mais, également, par un manque total d’imagina- tionet par l’usage, jour aprés jour, de la force a 1’état le plus brutal. Cen’estnil’arc, nil’épée, mais la vulgaire massue; la stratégie militaire est devenue un jeu de massacre. Jusqu’a présent, la guerre dans le Golfe n’a au- cune chance d’étre qualifiée de page glorieuse de I’histoire mili- ite: ees * * * * * La fameuse dictée de Mérimée Il n’est pas sir que ce texte soit vraiment de Prosper Méri- mée. L’anecdote veut que l’au-. teur de «Colomba» |’ait proposé un soir d’ennui a une noble assis- tance que présidaient 1’empereur Napoléon III et l’impératrice Eugénie, et parmi laquelle figu- raient deux hommes de lettres qui devaient devenir académiciens: Octave Feuillet et Alexandre Dumas. A la correction, Sa Majes- té l’empereur avait fait 45 fautes, Sa Majesté l’impératrice 62, la princesse de Metternich 42, Alexandre Dumas 24, Octave Feuillet 19. Le grand vainqueur était le prince de Metternich avec 3 fautes: Voici donc le texte exact Vendredi 15 février 1991 Deux alvéoles furent bri- sés, une dysenterie se déclara, suivie de phtisie. Par saint Martin, quelle hémorragie!s’écria ce bélitre! A cet événement, saisissant son goupillon, ridicule excédent de bagage, il la poursuivit dans l’église tout entiére. * * * * LE COIN DE LA LANGUE Au cours d’un reportage sur la guerre dans le Golfe, diffu- sé au réseau francais de Radio- Canada, un journaliste a parlé des briefings de \’armée améri- - caine. - Lutilisation de termes anglais dans la langue francaise est généralement un sympt6me d’assimilation ou de snobisme. Le journaliste voulait parler des petites conférences de presse ou des comptes-rendus que donnent des porte-parole de l’armée amé- - Ticaine. es Le terme briefing figure dans le Petit Robert, mais a un sens bien différent. En voici la définition: «n. m. (vers 1945; mot anglais). Aviation. Réunionoi les équipages regoivent, avant de partir en mission, les derniéres instructions. Par extension (1951). Réunion d’information entre per- sonnes devant accomplir une méme action.» Le Soleil de Colombie L’Honorable Claude Courrier Ryan Ministre responsable des Affaires autochtones Assemblée nationale Québec Monsieur le ministre, La Streté du Québec, nous dit-on, va peut-étre acheter trois chars de combat du type employé par les forces canadiennes en Allemagne. Au sujet de l’achat de ces chars Léopard, le président de l’association provinciale de police, J. ocelyn Turcotte a dit: Since the native crisis appears to be endless and repetetive, we need the best armored equipment available, not just patrol cars. (Vancouver Sun, 15 janvier 1991). Si l’on.a pu avoir quelques doutes quant au fait que la Sdreté s’imagine une armée d’occupation dans les communautés autochtones du Québec, il n’y ena plus. Est-ce possible de placer les prétentions militaires de la Siireté sous contréle politique? Nous attendons impatiemment votre réponse. George Ladd Project North Vancouver a prendre un rateau et qu’elle ~ per l’exigeant marguillier sur _ La Fondation André Piolat - Encourage l'étude de la langue francaise par l'octroi de bourses annuelles aux étudiants de Colombie- - Joue un réle dynamique dans le développement des. arts et des‘lettres d'expression francaise dans la Britannique. _ province. Aidez-nous aussi a atteindre ces buts dignes d'intérét! Faites parvenir vos dons, déductibles d'impot, a l'adresse suivante: 1571 7e avenue ouest, Vancouver, C.-B. V6J 1S1 Téléphone: (604) 732-1420 Nom Adresse Ville Province Code postal weg id i — Le Soleil de Colombie Le seul journal en francais la Colombie-Britanni Président-directeur: Jacques Baillaut Gestion, administration, publicité: Jacques Tang Journalistes: Daniel Bélanger, Francois Limoge Réalisation, mise en page: Suzanne Bélanger Correspondant national: Yves Lusignan (Agence de presse francophone) Collaborateurs: Claudine Lavallée, Claudine Letoumeur, Tima Sekkat, Jean-Claude Arluison, Jean-Claude Boyer Collaborateurs Arts et spectacles: Marie-Louise Bussiére, Nigel Barbour Ouverture du journal: 9h 4 17h, du lundi au vendredi Toute correspondance doit étre adressée au Soleil de Colombie, 980 rue Main, Vancouver, BC, V6A 2W3. Les lettres a la rédaction seront publiées a Condition que leur contenu ne soit pas diffamatoire et qu'elles soient signées. Tl: (604) 683-7092 ou 683-6487. Fax: 683-9686. L'abonnement annuel cofite 20$ au Canada, 25$ a l'étranger. 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