nna lll Ces corivains Ones ena) Au bord du Saint-Laurent par Yvon Rivard On s’étonne et on se scan- dalise depuis quelques an- nées de la détérioration des eaux du _ Saint-Laurent. Comment en sommes-nous arrivés a ce point ou une baignade équivaudrait a un suicide si jamais quel- qu'un se souvenait de la présence du fleuve et avait l'idée saugrenue d’en veéri- fier !'existence? Certes, il nous faut blamer la négli- gence des gouvernements. Mais est-ce bien 1a la seule raison qui explique la situa- tion actuelle? J’aurais ten- dance, pour ma part, a cher- cher du cdté de histoire psychologique du Québec la réponse a cette question. Je constate d’abord que le fleuve est quasiment absent de notre littérature alors que les rivieres ont abreuveé plus d'une oeuvre. Prenons, par exemple, le cas de Louis Fréchette, poéte a qui l’on reconnait un certain sens du paysage américain. Dans La voix d’un exilé, le poéte dit adieu a son pays. Le fleuve ne pése pas bien lourd dans ses regrets: «Mon _ fleuve harmonieux, mon beau ciel embaume!» Dans La légende d’un peuple, le «grand fleu- ve», le «colosse» permet tout au plus un éloge de Jac- ques Cartier et de ses mate- lots. Au contraire, lorsque Fréchette célébre la décou- verte du Mississipi, il se laisse fasciner par le «reptile immense au soleil engour- di». Chez Félix-Antoine Sa- vard, ce qu’on pourrait ap- peler le refus du Saint- Laurent est encore plus fla- grant, du fait que l’auteur a vécu toute une partie de sa vie pres du fleuve. Or Menaud maitre draveur est une interrogation amoureuse de: la forét, des riviéres et des lacs qu’aucun reflet du fleuve, pourrais-je dire, n’obscurcit! ll faudrait, bien str, citer L’ode au Saint-Laurent (édi- tions du Jour) de Gatien Lapointe qui constitue l'une des principales exceptions a cette loi que j’essaie de défi- nir de fagon trés impres- sionniste, je l’avoue. Mais ce long poeéme, qui se veut une entreprise d’enracine- ment en terre américaine par la seule vertu d’une parole amoureuse, semble au départ voué a _ |l’échec, sinon a une nostalgie qui menace la réalisation d’un tel projet. Dés la premiére page, le poéte s’exclame: «O que je m’embarque sur la mer verte et bleue», et sa parole du méme Coup atteint peut-étre au lyrisme d’E- luard, mais elle doit renon- cer a la genése de ce monde qu'elle voulait instaurer. Comment pourrait-il en étre autrement puisque = «la marche du fleuve» que le poéte veut suivre l’entraine hors de son projet? En effet, il ne faut pas oublier que le fleuve coule vers l’est, qu'il est en quel- que sorte un rappel de I’Eu- rope et une voie sans cesse ouverte vers celle-ci. Main- tenant que j'ai fait me petite enquéte auprées de quel- ques amis, je peux bien avouer quej ai longtempscru ~ que le Saint-Laurent coulait en sens inverse. Je croyais étre le seul: heureusement ce n'est pas le cas. J’attri- buais mon erreur a mon ignorance en matiére de géographie physique: je crois qu’il n’en est rien. Encore aujourd’hui je dois corriger -mentalement ma premiere perception qui s'entéte a inverser le courant du fleuve. Pourquoi en est-il ainsi? Voici mon hypothése: les premiers colons _ frangais ont été plus ou moins reje- tés de la France, ou bien ils ont choisi consciemment de venir s'établir ici, c’est-a-dire de relever le défi de l'incon- nu. La tentation du retour a do €tre la plus grande diffi- culté a surmonter au début de la colonie. Apres la con- quéte, méme scénario: partir ou rester. Peu a peu s'est donc développé un parti-pris ou un amour de ce sol que le Saint-Laurent, par son mouvement méme, semblait condamner. Ajoutons a cela la fameuse flotte francaise qui n’est pas venue: décep- tion amére dont le fleuve a da porter !’odieux. Si bien que la formation de ce pays a exigé qu'on détourne notre regard de ce fleuve qui fut toujours comme une porte laissée ouverte au milieu d'un monasteére. LE RO! DU ROCK Que diriez-vous de recu- ler de quelques années en arriére pour vous retremper dans vos bons souvenirs de ‘jeunesse’ ? Il suffit de. vous procurer dés maintenant I’histoire il- lustrée de la vie et de la carriére d’ELVIS PRESLEY, intitulée “LE RO! DU ROCK”, cet idole encore admiré par les jeunes d’aujourd’hui. Publié par LES PUBLICA- TIONS ECLAIR LIMITEE, ce volume de 132 pages de Paul-Henri Goulet vous fait revivre l’épopée de ce per- sonnage unique qui a enre- gistré plus de 600 chansons, vendu plus de 300 millions de disques et accumulé une fortune évaluée-a $100 mil- lions. Vous y retrouverez égale- ment sous les différents cha- pitres une multitude de détails et statistiques qui forment l’oeuvre de celui. qui cristallisa le mouvement ‘Rock ‘N’ Roll’. “LE RO! 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