| LAppel de la Fédération des Franco-Colombiens éditorial par Roméo Paquette APRES LA CONFERENCE DE VICTORIA... L’examen superficiel de la ‘¢ charte constitutionnelle 71’’, sortie de la conférence fédérale-provinciale de Vic- toria, suscite quelques ques- tions assez inquiétantes sur l’avenir de notre pays. A quoi faut-il attribuer la crainte maladive des pro- vinces les plus éloignées du Québec, qui ont finale- ment convaincu M. Tru- deau de ne pas les obliger | A reconnaftre le francais? En quoi le Frangais est- il si dangereux, dans une Amérique totalement domi- née par l’impérialisme an- glophone des Etats-Unis?... L’on pourrait facilement se dire que la protection de 1’u- nilinguisme anglais dans les provinces. visiblement diri gées par l’arriére-garde du “loyalisme impérial’’ a été troquée contre quelques con- cessions aux demandes du Québec. Cette conclusion pourrait se justifier du fait que la plupart des provinces anglophones se sont Oppo- sées carrément au désir du Québec d’assumer ses pro- pres responsabilités en ma- tiére de législation sociale. Cette opposition a pu étre atténuée devant 1l’hésitation manifestée par M. Bourassa concernant sa propre poli- tique linguistique pour la province de Québec. Il se- rait donc raisonnable de pen- ser que certains compromis ont été acceptés en regard des préoccupations - québé- coises en matiére de politi- ques sociales contre le sta- tu quo en matiére d’unilin- guisme dans les provinces de 1’Ouest, moins le Mani- toba. De toutes facons, les Fran- co-colombiens peuvent se demander comment se tra- duira, en pratique, leur ci- toyenneté canadienne. Les services fédéraux se résu- ment 4 bien peu de choses. Ce sont des ‘‘services de secours’’, sinon des obli- gations de la part du cito- yen. Il y a l’assurance chd- mage et le service de la main d’oeuvre ; ce sont 14 des services de derniére instance dans la plupart des cas. Il y a le rapport an- nuel d’impdt, auquel le cito- yen de langue francaise est astreint comme les autres, méme si sa seule consola- tion consiste a pouvoir le fai- re sur un formulaire en fran- ¢ais - s’il en fait la deman- de expresse, car tous les citoyens sont présumément de langue anglaise s’ils ne réclament pas leurs droits d’étre autre chose. Pourtant, le citoyen, c’est aussi celui qui vit tous les jours de l’année, qui doit envoyer ses enfants 4 1’éco- le ou étre pénalisé, mais qui n’a pas le choix de la langue d’enseignement. Comment peut-on prétendre au titre de pays démocrati- que et libre alors que tout un peuple y perd sa dignité au nom du ‘‘majority rule’’ et que sa seule liberté est celle d’accepter la loi du plus fort ? Que faut-il alors souhai- ter7... Que le Québec donne encore l’exemple et conti- nue d’accorder tous les pri- viléges A sa minorité anglo- phone? Que la belle province qui, au cours de son histoire, a toujours vécu de J?illu- sion que ‘‘ l’exemple en- trafne ’’ continue de donner l’exemple jusqu’au_dernier Canadien francais? ... et, peut-étre méme jusqu’au dernier Québécois ¢ Ce quisera surtout intéres- sant, ce sera de savoir de quelle fagon vont réagir les francophones des trois - plu- tOt quatre, puisqu’il y aaus- si la Nouvelle-Ecosse - pro- vinces récalcitrantes. Vont- ils accepter l’aliénation per-, pétuelle quileur est imposée. Ou, vont-ils se ressaisir et affirmer leur personnalité et leurs besoins ¢ Car, en fait, il ne faut pas se le cacher, il n’est pas vrai que ‘‘tout vient 4 point pour qui sait attendre’’. Tout vient A point pour qui sait se défendre. C’est cet art que les Canadiens d’expres- sion frangaise devrontap- prendre. Cette défense consistera 4 faire preuve d’originalité et de détermi- nation collective. Est-ce que cela demeure possible 4 une époque dominée 4 tel point par le fonctionnarisme com- mercial et matériel ? Maillardville au musée La Coquitlam Historical Society semble plus intéres- sée A la préservation du francais, 4 Maillardville, que les Canadiens-frang¢ais de Maillardville eux-mé- mes. En effet, au cours d’une réunion tenue jeudi soir dernier, les membres de cette société ont manifes- té le désir de convertir le poste de pompiers situé a l’angle sud-est du parce Blue Mountain, et qui doit bien- tot @étre évacué, en musee ‘historique de la présence frangaise 4 Maillardville. La présidente de cette so- ciété avait invité la Société biculturelle de Maillardvil- le A déléguer un représen- tant afin de pouvoir discu- ter avec un groupe représen- tatif de l’opportunité de poursuivre un tel projet. Malheureusement, mesda- mes Pierrette Paquette et Amélie Gareau, membres de Vexécutif de la Société Bi- culturelle, n’avaient aucun mandat pour faire plus qu’ exprimer leurs opinions personnelles. Toutefois, il en est découlé les jalons de pensée sui- vants : a) Il ne faudrait pas que ‘cette initiative soit prise sans une participation ac- tive de la communauté fran- cophone de Maillardville ; b) il serait de mise que l’initiative ne prenne pas Vapparence d’un musée commémoratif A l’honneur d’une communauté mouran- te, mais qu’elle s’inspire de la culture vivante cana- dienne frangaise ayant son prolongement 4 Maillardvil- € ; c) qu’advenant un réveil en- core possible de la commu- nauté francophone de Mail- lardville, le contenu d’un tel musée puisse étre démé- nagé dans un centre cultu- rel qui serait d’initiative _canadienne frangaise. - Le Scoutisme francophone En Colombie britannique, le mouvement Scout de langue frangaise a ses assises 4 Maillardville, depuis 16 ans. Cet éditorial du Franco Al- bertain a toute son applica- tion dans nos milieux. C’est le mouvement des Scouts et Guides qui a été, avec les écoles paroissiales, les seuls cadres sociaux en me- sure de maintenir une cer- taine motivation canadienne- francaise chez les jeunes. EDITORIAL DU FRANCO- ALBERTAIN du 9 juin 1971. REPONDREZ = VOUS. A LEUR APPEL ? Si les représentants de I’ | Association. des Scouts du Canada qui nous visitaient cette semaine n’ont pas eu de mal A nous convaincre de l’importance et de 1’uti- lité de ce mouvement inter- national, ils n’en ont pas moins soulevé un point qui nous porte A la réflexion. En effet, alors que les prin- cipes de base pour la forma- tion des jeunes sont A peu prés les mémes partout, dans toutes les langues, il faut considérer que cette formation doit se poursuivre dans le cadre de la forma- tion compléte des jeunes auxquels on s’intéresse. Présentement, dans les provinces de 1l’Ouest, le scoutisme existe enfrang¢ais dans quelques cas et en an- glais dans la majorité des endroits. On pourrait en dé- duire que la situation est parfaitement normale en proclamant que l’élément anglais est beaucoup plus nombreux. Pourtant, cette proportion est justement anormale si |’ on songe que dans la pro- vince d’Alberta, il n’y a qu’une meute de louveteaux et un poste de pionniers frangais, les deux se trou- vant 4 Bonnyville. Durant la plus grande par- tie de 1’année, de nombreux parents se soucient de faire apprendre le frang ais 4 leurs enfants A 1’école. Pourtant, lorsqu’arrivent les moments de loisir, ce souci envers le frang ais semble disparaitre. Les jeunes apprécieraient pourtant toutes les activités si intéressantes attachées au scoutisme, et la possi- bilité de pouvoir participer A une unité de langue fran- cgaise leur permettrait, sans aucun doute, de progresser beaucoup plus rapidement vers la maftrise de la lan- gue, A un point que l’école ne pourra jamais leur don- ner. Il ne faut pas se faire d’illusion ; c’est en la pra- tiquant qu’on peut arriver A maftriser complétement une langue. De par leur nature, la plu- part des jeunes sont préts A adhérer 4 des mouvements congus pour eux. Toutefois, il est un autre probléme qui demeure toujours diffi- cile 4 résoudre. C’est celui de trouver les personnes qui sont prétes 4 se dévouer pour assurer la bonne mar- che du mouvement. S’il n’y avait qu’une infime fraction de ceux qui se plaignent qu’il ne se fait jamais rien qui décidaient de se consa- crer aux jeunes, nous au- rions trop de chefs. Mais les gens d’action sont rares. Ils existent tout de -méme, car nous les voyons se dévouer pour aider le sport mineur ou dans d’au- tres occasions du genre. Mais ce sont toujours les mémes qui se dévouent. II serait temps qu’un nouveau groupe se décide 4 faire sa part, et le scoutisme dans des unités francophones pourrait leur donner une oc- ‘casion d’accomplir une oeu- vre vraiment valable. De plus, l’Association des Scouts du Canada offre Aces personnes désireuses de former de nouvelles unités francophones ou d’y tra- vailler, des cours de forma- tion de chef qui se donnent a St-Roch-de-Mékinac au Québec. Toutes les dépenses de transport de ces parti- cipants sont payées grace a un octroi de la Direction de la Santé et du Sport Ama- teur du gouvernement fé- déral. Les jeunes francophones de l’Alberta peuvent avoir be- soin de VOUS. i ppndrezs vous A leur appel ! André Collin Guides en Excursion LES GUIDES ET JEAN- NETTES EN EXCURSION. Des Jeannettes, au nombre de 41, et onze Guides, tou- tes de Maillardville, moins Mme Annette Houle, de Montréal, trésoriére natio- nale des Guides Catholiques du Canada, section frang¢ai- se, se sont payé une ex- cursion A l’He Salt Spring, sur le traversier qui fait la navette entre le continent et les fles Galiano (Stur- dies Bay), Maine (Village Bay), Pender (Otter Bay) et, enfin, Salt Spring, au quai Long Harbour. C’était une sorte de récom- pense pour le dévouement des Jeannettes et des Gui- des lors d’un ‘‘tag-day”’ ré- cent. . Les heures furent aussi agréables sur le bateau que sur 1’Ile puisque le méme temps fut passé sur l’eau que sur l’fle. Profitant de l’aménagement en parc a proximité du port, toutes piqueniquérent sur un site enchanteur. Puis, ce fut la cueillette des coquilla- ges et des fruits de mer sur un rivage particuliérement riche en-vie aquatique. Etoi- les de mer en abondance, huftres, crabes, escargots, etc..., entrérent dans des sacs de plastique qui ne mas- quérent pas totalement 1’ odeur plutét impressionnan- te qui accompagna les sou- venirs. Fait étrange, le soleil bril- la toute la journée, donnant Vimpression que l’archipel des Golf Islands faisait ex- ception sur le plan climat plutdt humide qui ne nous laisse pas. “AV, LE SOLEIL, 25 JUIN 1971 some