6 Le Soleil de Colombie, Vendredi 8 Juillet 1977

Radio-Canada

par-de

les Rocheuses

. Dans la derniére parution de votre journal, Jacques
Baillaut mentionnait que jusqu’en 1967, le Franco-
colombien vivait dans un univers francophone totale-
ment isolé. Cet isolement était d‘ailleurs accentué par
existence - depuis la fin des années 30 - d’une station
anglaise de Radio-Canada 4 Vancouver. Manifestation
du progrés technologique, cette station avait le sérieux
inconvénient de ne montrer 4 toutes fins utiles que le
visage anglophone du Canada, entrainant ainsi les
Franco-colombiens a connaitre leur pays par le biais
d’une langue qui n‘était pas la leur. La naissance en
1958 du “Soleil de Colombie’’ a suscité un regain de
vitalité chez les communautés francophones de la
Colombie-Britannique, et leurs espoirs n‘ont pas été
vains puisqu’ils bénéficient depuis décembre 1967
d‘une station de radio de la chaihe francaise de Radio-
Canada, 4 Vancouver, (CBUF-FM), a laquelle s‘est
ajoutée le 27 septembre 1976 une station de télé-
vision (CBUFT).

Voici la deuxiéme partie de I‘article de Jacques
Baillant, tel que paru dans la revue In Search/En quéte,
vol. 4, no-1, du ministére fédéral des Communications.
(Monsieur Baillaut a été un des premiers collaborateurs

la

dix ans, Félix Leclerc y
chantait pour une poignée
de paroissiens dans un sous-
sol d’église; aujourd’hui, il
joue a guichets fermés dans
un théatre de la ville, tout
comme. Pauline Julien,
Renée Claude, Charlebois,
ou méme Gilbert Bécaud.

Il est d’ailleurs important
de souligner que les anglo-
phones bilingues sont de plus
en plus nombreux a se préci-
piter au guichet dés qu’un
artiste québécois se produit
a Vancouver.

Quand on s’ouvre a I’au-

‘Un autre aspect bienfai-

y

@ en plein air, avant d’assister

Au lendemain de cette
Se mémorable, le jour-

nal de la région publiait une
ae spéciale, titrant en gros
Caractéres et dans les deux
langues: ‘Les Francais pren-
nent Terrace’.

Et I’on dansa toute la
nuit...

Plus de 600 personnes
avaient dévoré a belles dents
les quartiers de boeuf rdtis

spectacle de variétés
de deux heures organisé par
les habitants eux-mémes,
avec la participation de ta-
lents locaux. Tout ce monde
dansa jusqu’aux petites heu-
res du matin; et, depuis,
le maire anglophone de la
localité proclame chaque
année une journée officielle
des Canadiens-francais, a
‘occasion de la Saint-Jean-
Baptiste.

Cest alors un défilé
monstre a travers les rues
de la ville; puis, 4 nouveau,
la rdtisserie en plein air et
la danse autour des feux de
joie allumés sur la place
publique.

Par Radio-Canada, Terra-

it vogue la galere!

LE CANADA POSSEDE MAINTENANT DES
GLISSOIRES D’ETE

descendre lentement en cing
bonnes minutes.

En raison du succés rem-
porté par la glissoire d’été
du mont Cascades et de la
popularité de cette activité
en Allemagne, ou elle a été
introduite en 1972, on pro-
jette d’en installer de nom-
breux autres au Canada en

Par Tony Sloan
La premiére glissoire d’été

du Canada a été inaugurée
le 7 aodt 1976 au mont
Cascades (Québec), 4 envi-
ron 24 km (15 mi.) au nord
d’Ottawa, ot une pente de
ski a 6té transformée en agréa-
ble passe-temps estival. A la

fin de la saison, en octobre, 1977.
on a enregistré plus de Au mont Cascades les tarifs
90,000 glissades. s‘établissent comme _ suit:

$1.50 pour un adulte ou
$5. pour quatre personnes, et
$1. pour les enfants; les
enfants de six ans et moins
sont admis gratuitement. Pour
ce prix, le télésiége vous em-
portera en oscillant douce-
ment jusqu’au sommet de la
pente d’oii vous pourrez ef-
fectuer une descente vertigi-
neuse, 4 moins que vous ne
soyiez un fléneur ou tout
simplement un __ poltron.

Déja trés répandu en Eu-
rope, la glissoire est formée
d’une piste ou d‘un couloir
d’amiante et de béton sur
lequel glisse un trafheau en
fibre de verre. La machine
rapelle le bobsleigh, ou mieux
la luge, sauf que ta personne
s‘asseoit dessus au lieu de
s‘installer a plat-ventre.

Un frein permet de régler
la vitesse de descente, qui

sant de la présence de Radio- ce a rejoint le reste du
Canada en Colombie-Britan- Canada d’expression frangai-
nique aura été la découverte se et y puise un nouvel élan.

peut atteindre 32 km/h
(20m/h). On peut ainsi

La saison commente le ler
mai et se termine fin octobre.

CREED EFR DARD La ba Pi Te 4.5,"

du “Soleil de Colombie). NOLR

Une présence réconfor —
tante

Mais, revenons au rdle
véritable de Radio-Canada
auprés des Colombiens fran-

cophones. Ce qu’elle offre,
c’est un moyen de commu-
nication, puissant et rapide,
qui établit un solide lien
national permanent entre le
Québec, bastion de la culture
francaise en Amérique du
Nord, et les francophonies
satellites parsemant tout le
Canada.

Ce lien, source d’une fier-
té culturelle retrouvée, a
libéré le Canadien franco-
phone de la Colombie-Bri-
tannique du sentiment de
découragement et d’isole-
ment qui l’animait. Radio-
Canada le met en contact
direct, dans sa langue ma-
ternelle, avec l’événement
régional, national ou inter-
national, au Moment méme
ot il se déroule. II lui suffit
de tourner le bouton de son
récepteur pour entendre les
échos d’une culture qui lui
est chére. . . chansonnettes,
théatre, littérature, musique,
développements sociaux ou
politiques; il n’a que l’embar-
ras du choix grace a cette
réconfortante présence quo-
tidienne.

En outre, CBUF-FM offre
aux Colombiens quarante
heures d’émissions locales
par semaine. Réalisées en
Colombie-Britannique, a pro-
pos de la Colombie-Britan-

SUMMIT INE

nique, ces émissions s’a-
dressent aux résidents de la
province. A |'échelle régio-
nale, elles respectent les
mémes normes que les émis-
sions nationales de la société.

Si elle informe le francopho-
ne des sujets qui le préoccu-
pent, elle met également les
ondes a son service pour lui
permettre d’en dialoguer.

Un dialogue ouest-est.

La radio est partout.
Qu’ il s’agisse d'une réunion
de la commission scolaire,
de l’assemblée générale de la
Fédération des Franco-Co-
lombiens, ou méme d’‘une
campagne électorale, la radio
observe, écoute, interroge et
met en relief tous les aspects
de la vie colombienne.

Elle cueille également et
séme a tous vents l’informa-
tion communautaire, facili-
tant ainsi la tache des indi-
vidus et des organisations.
Grace 4 elle, les initiatives
locales ne passent plus ina-
percues. De méme, les trou-
pes théatrales, locales ou de
passage, bénéficient mainte-
nant d’un public conforta-
ble, alors qu’auparavant, par
voie d’affiche, elles n’attei-
gnaient qu’un nombre limité
de paroissiens et les parents
des acteurs.

Il en est résulté |’éclosion
de nombreux centres cultu-
rels, clubs et associations de
toutes sortes.

L’Ouest se sent vivre, et
V'Est vient le visiter avec
moins d’ aaah He ‘ m a

See ey

ee Series

par le Colombien anglopho-
ne d’un autre volet de la
culture canadienne et la re-
connaissance d’une présence
francaise dans sa province.
ll faut admettre, cependant,

que cette reconnaissance ne
~ se traduit pas encore par une

acceptation unanime. Mais
la fiévre a gagné presque
tout le monde.

Au fur et a mesure que
s’étend le réseau de Radio-
Canada a travers la province,
de nouvelles collectivités
francophones se_ révélent.
C’est ainsi qu’en juin 1974,
lors de l’inauguration du
poste de relais CBWK de
Terrace (4 quelque 700 mil-
les au nord de Vancouver),
les représentants de la Socié-
té furent surpris, en se ren-
dant sur les tieux, de {’im-
portance de la population
de langue francaise qu’ils
y découvrirent. Alors qu’ils
avaient envisagé une mo-
deste réunion de notables
locaux pour marquer I’évé-

nement, il se virent con-
traints de louer fle stade
municipal.

Ce n’est qu’un début.

Par la méme voie, la vie
francaise de Colombie se
révéle au reste du pays qui,

simultanément, découvre des

valeurs culturelles insoup-
connées: qu’il s’agisse du
jazz au son trés particulier
a la région ou des échos
de la riche.culture indienne
de la cédte du Pacifique.

Radio-Canada offre ainsi
aux Francais, un moyen de
se rejoindre et de converser
entre eux, tandis qu’une
portion de plus en plus im-
portante de la société anglo-
phone se met a dialoguer en
francais. C’est la un phéno-
méne nouveau, présage d’es-
poir pour l’avenir d’une plus
grande unité canadienne.

Mais I’aventure ne fait
que commencer. Depuis le
27 septembre dernier, par
ouverture d’une station de
télévision francaise a Van-
couver, les voix francopho- ¥

nes ont maintenant un vi- =

sage.

la vie de l’ensemble des

APFHQ.

Au fil des semaines, nous publierons dans cette
section des articles et des chroniques concernant

Québec. || sera question de sujets vitaux touchant
la plupart des communautés, de méme que de
chroniques traitant de langue, de tourisme et de
services offerts aux citoyens par le gouvernement
- fédéral et ses agences. Cet espace est acheté par le
Secrétariat d’Etat, et les textes qui s’y trouvent
sont publiés simultanément dans les 14 journaux
hebdomadaires et bimensuels
l’Association de la presse francophone hors Québec,

Gérard J. Gagné, directeur
Direction des groupes
minoritaires de langue
officielle

Secrétariat d’Etat

Ottawa

francophones situés hors

faisant partie de

Pek ecal item ata tetas eta pe its

eV WEA

DAE Pa ta a a ke

dévaler la pente de 600 m
(2,000 pieds) en moins de

Pour tout renseignement

touristique sur te Canada,

deux minutes une fois qu'on priére de communiquer avec

a maitrisé l'art de négocier {'Office de tourisme du
les virages par l'extérieur. Canada, 150, rue Kent,

Les flaéneurs peuvent aussi Canada, K1A OH6.

Pa igo die ed HA A aK fe fe ae ake

:LE MOT DU JOUR:

SHES EE EE ECE IEE tobickette
TELEVISION ET TELEDISTRIBUTION

Sil est vrai que la langue, c’est Phomme, c’est-a-dire
puisqu’elle refléte la réalité sociale dans laquelle vit
Pétre humain, notre francais d’aujourd’hui doit donc
pouvoir s’adapter au rythme accéléré de votre société ot
régne la vitesse. En fait il y réussit en admettant par
exemple lapocope, c’est-a-dire la suppression de fin
des mots trop longs pour les modernes locuteurs toujours
si impatients. Du mot télévision on a donné vite un
raccourci: télé. Alors que TV est l’abréviation américai-
ne, c'est télé qui se dit en francais. Le terme télévision
a donné dautres dérivés: téléviseur, téléspectateur.
Mais n’oublions que télé signifie “loin”. Ce préfixe
grec a donné également des dérivés directs: télédistribu-
tion qui signifie “distribution au loin”, sans que celle-ci
s’applique uniquement 4 la télévision. C’est la radio-
diffusion et la télévision par cable. ;

Pour conelure, il y a deux familles de mots dérivés
de télé. Ceux dans lesquels le préfixe télé a gardé son
sens de “loin”: téléphérique, téléphone, télédistribution
et ceux qui viennent du premier élément de télévision:
télécran téléspectateur, télé-couleur.

(tiré de la publication ‘‘Le mot du jour”, éditée
par l’Office de la langue frangaise du Québec et
préparée par Louis-Paul Béguin, linguiste).

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