oll Fe es 4 ¢ Naa ee te Le Soleil de Colombie, vendredi 28 mars 1980 Pére Hector-L. Bertrand, s.j. Président-fondateur de |'A.P.F.H.Q. De tous les moyens de communications écrits au Canada frangais, la presse hebdomadaire est de loin celui qui vit le mieux DANS et DE la communauté qu'il dessert. Dans les dix-neuf portraits qui paraissent dans ces pages, vous trouverez, outre la petite histoire de chacun des hebdomadaires membres de l’Association de la presse francophone hors Québec, une description pano- ramique de la diversité des communautés qui ont non seulement voulu se donner un journal, mais aussi investi leur argent et leurs énergies pour le faire vivre. Nous espérons donc que L’ensemble de ces dix-neuf tableaux permettra aux Canadiens francais de mieux connaitre les communautés qui ont voulu se rattacher au réseau de la presse écrite. : ece Il importe de souligner que les dix-neuf hebdo- madaires existants, loin de se croire en situation de monopole, désirent s'adjoindre un 20e, un 25e, un 30e membre. A la lumiére des expériences vécues de 1910 a 1980 par les membres actuels du réseau, nous espérons éveiller, chez les chefs de file des communautés les plus en mesure de relever le défi, 1a volonté de se joindre a nous pour atteindre notre objectif principal : une presse écrite a la hauteur des aspirations des Canadiens fran- cais, c’est-a-dire une presse libre, rentable, ancrée dans son milieu, et capable de promouvoir le développement linguistique, culturel, économique, scolaire, social et politique des francophones de la région ou province. ee? Les membres du conseil d’administration de lV’Association de la presse francophone hors Québec souhaitent que, suite a la parution de ces pages, un bon nombre de ceux qui oeuvrent déja pour la presse écrite, ou qui nourrissent des projets de fondation, donnent signe de vie et entrent en relation plus étroite avec eux. etal. + ied E i oe we See S| Monsieur André Piolat est le président du conseil d’administration de la compagnie Le Soleil de Colombie Ltée (17 actionnaires) et le directeur de l’unique journal francophone de la Colombie britannique, qu’il a fondé le 28 avril 1968 A Vancouver. Le Soleil de Colombie sert de lien écrit de com- munication entre les quelque 18,000 Franco-colombiens de toute provenance (de plusieurs provinces canadien- nes, de France, de Belgique, de Suisse et d’autres pays ou le frangais est langue courante ou culturelle) qui utili- sent encore le francais au foyer. A cette clientéle s’a- joute un nombre croissant de concitoyens anglophones qui apprennent le francais, plus particuliérement 4 Van- couver et banlieues, Ses lecteurs fidéles sont dispersés dans une province immense qui, a l’encontre de toutes les autres, n’a pas de communautés ou d’agglomérations francophones d’envergure. La distribution du Soleil se fait donc sur- tout par la poste: 3,200 exemplaires sur 3,600. En outre, 200 écoles recoivent de 1 a 35 Copies par semaine et les enseignants s’en gervent pour l’enseignement en francais et du francais. Voila pourquoi le directeur- fondateur du journal accorde depuis 1968 des prix an- nuels pour encourager |’étude et utilisation du frangais: par exemple, en 1979, la Fondation Le Soleil de Colombie a donné un prix de $1,000 a l’éléve qui a obtenu les meilleures notes 4 l’examen frangais de 12e année. Les informations contenues dans Le Soleil portent d’abord sur la Fédération des Franco-colombiens et autres organismes francophones provinciaux, et sur les activités que lui communiquent les secrétaires des associations régionales et locales a travers la province, mais l'information générale provient de_pigistes bénévoles, de communiqués de presse, des services d’in- formation gouvernementaux- Toutes les informations recues sont publiées selon leur ordre d’importance dans le contexte de la Colombie britannique, compte tenu de lespace disponible dans les pages réduites au strict x \_ minimum ... & Cause des cotits postaux a la hausse et C.P. 838, Station ‘‘B” Ottawa (Ontario) K1P 5P9 Tél.: (819) 777-3350 La presse hebdomadaire canadienne-francaise d’un marché publicitaire extrémement restreint. Car un hebdomadaire francophone a distribution provinciale en Colombie britannique dépend surtout de l’information- publicité des gouvernements fédéral et provincial, les rares marchands francophones “‘locaux”’ n’étant guére intéressés a utiliser ce journal. En dépit de circonstances difficiles, souvent péni- bles, le personnel du Soleil tient le coup et s’acharne a défendre auprés du gouvernement provincial les droits et les revendications des Franco-colombiens, a mousser la cause de |’éducation en frangais, a encourager l’enseignement du francais dans les salles de classe et les cours d’immersion, a promouvoir les organismes qui cherchent énergiquement a créer, partout ou il y a des francophones, une ambiance socio-culturelle valable. Le journal hebdomadaire franco-albertain a été la propriété des Oblats de 1928 a 1975. En cette année 1975, ils le vendirent (ainsi que leur imprimerie) ‘‘pour une somme nominale” a ]’Association canadienne-francaise de l’Alberta, dans le but d’assurer la continuité de leur oeuvre presque cinquantenaire. Il est vrai qu’un simple changement de propriété (des Oblats a l’ACFA), de nom (de ‘‘Survivance” a “Franco-albertain”) et de personnel (désormais laic a 100 p.c.) n’a pu briser jusqu’ici le cercle vicieux si bien connu des éditeurs de la presse francophone hors Québec, et si-typique des hebdos d’envergure provin- ciale, a savoir: le nombre restreint d’abonnés et de lecteurs qui attire peu de revenus publicitaires, ce qui permet difficilement d’engager, de bien rémunérer et de garder un personnel suffisant et compétent. Mais tout derniérement, soit le ler décembre 1979, lors de l’assemblée du Conseil général de l’ACFA, on a adopté un plan d’action visant cing objectifs suscep- tibles de faire du Franco-albertain un organe efficace d’information francophone: 1. Rejoindre le maximum de francophones et de francophiles en. Alberta; 2. couvrir les différentes activités francophones provin- ciales et régionales; 3. Devenir une entreprise finan- ciérement viable; 4. Promouvoir les droits des Franco- albertains; 5. Refléter, développer et affirmer la présence francaise en Alberta. I] est vrai que le Franco-albertain a une clientéle potentielle de 100,000 Franco-albertains, mais ceux-ci sont dispersés en petits flots sur toute la grandeur du ter- ritoire provincial. Par conséquent, tres peu de com- - mercants locaux (ceux-la mémes qui devraient étre les annonceurs les plus réguliers) font des affaires a la grandeur. de 1’Alberta. Quant aux entreprises et organismes nationaux, ils cherchent a placer leurs an- nonces dans les journaux a tirage élevé. C’est donc pour remédier a une situation aussi peu encourageante que les responsables du journal ont lancé leur programme d’action. Entre autres solutions, ils mettront dorénavant l’accent sur la ‘“‘régionalisation’’ du marché et la “‘spécialisation” du contenu du journal. D’abord, ils ont partagé la province en cing régions, la ot sont concentrés les francophones, soit celles de: Edmonton; Calgary, Red Deer et Lethbridge; Morin- ville, Legal, Saint-Albert et Vimy; Saint-Paul, Bon- nyville, Plamondon et Lac-la-Biche; et enfin, celle de Riviére-la-Paix. Chaque région cible, grace a un réseau de correspondants polyvalents, deviendra la source de nouvelles et d’informations locales et régionales, de recrutement de nouveaux abonnés-lecteurs, et de sous- “marchés publicitaires probablement plus attrayants pour les marchands de ladite région. Ensuite, grace a des cahiers culturels ou spécialisés visant l’ensemble de cinq marchés, davantage orientés vers la promotion des droits des Franco-albertains, et reflétant la vitalité et la visibilité de la présence francaise en Alberta, on tentera d’intéresser les 75,000 lecteurs francophones potentiels, et aussi un nombre grandissant de francophiles. M. André Paquette Président actuel de !'A.P.F.H.Q. Y~BAY YIVE Le journal francophone de la Saskatchewan a sou- vent changé de nom au cours de son histoire: Le Patriote de l’Ouest nait a Duck Lake le 22 aoiit 1910; le 23 avril 1941, on fusionne les deux journaux de la Saskatchewan et du Manitoba en un seul, a Winnipeg, sous le nom de La Liberté et le Patriote; quelque 30 ans plus tard, les Fran- saskois reprennent leur journal et lui donnent son titre actuel, L’Eau Vive, traduction francaise du mot indien Saskatchewan. De tels changements laissent soup¢on- ner les difficultés qu’il a fallu franchir: clientéle infime d’abonnés, personnel incomplet, marché insuffisant de publicité, etc. Heureusement, l’Association provinciale (1’ACFC) prit la chose en main pendant quelques années, pour en- fin confier 4 M. Rolland Pinsonneault la tache ardue de recruter des Fransaskois préts a investir des capitaux dans un journal commercialement rentable. Dés qu’un groupe de quelque 25 convaincus promirent de tels in- vestissements, une réunion des ‘“propriétaires en puissance”’ fut convoquée a Saskatoon, au cours de la- quelle les décisions suivantes furent prises: changer les promesses en chéques, confier a un avocat la tache d’in- corporer Les Publications Fransaskoises Ltée, élire un conseil d’administration, lancer un concours de can- didatures au poste de directeur. : Quelques mois plus tard, L’Eau Vive recommence en bonne et due forme. Depuis, les initiatives du prési- dent, le travail ardu et compétent du directeur et la col- laboration empressée des membres du personnel font que le journal répond de plus en plus aux attentes et aspirations de la communauté fransaskoise. Le ler février dernier, des membres du conseil d’ad- ministration ont étudié les points suivants, en vue d’assurer plus solidement les bases d’un progrés crois- sant: achat d’équipement électronique, politique éditoriale et du personnel, échelles salariales, réseau de correspondants polyvalents, examen du bien-fondé de Vachat d’une imprimerie et, éventuellement, option d’achat et deménagement. Tout cela prouve qu’on a adopté la formule permettant a L’Eau Vive d’asseoir l’entreprise sur une base com- merciale, de garantir son développement, de multiplier ses abonnés-lecteurs, et de valoriser systematiquement le potentiel de son marché publicitaire. Li = LIBERTE L’hebdomadaire La Liberté a été fondé par les Oblats en 1913. Durant les 28 premiéres années, ils en confiérent la rédaction a deux éminents journalistes laics, MM. Hector Héroux (1913-1923) et Donatien Fré- mont (1923-1941), qui ont contribué a tous les débats politiques et scolaires et collaboré avec les chefs de file de la communauté franco-manitobaine. De 1941 a4 1970, des Oblats prirent la reléve et batirent sur les fondations que leurs prédécesseurs avaient solidement établies, contribuant ainsi au développement des deux. communautés franco- manitobaine et fransaskoise desservies pendant toutes _ ces années par La Liberté et le Patriote. Les deux com- munautés ont alors fourni jusqu’a 12,000 abonnés an- nuels. , Vers la fin des années 1960, les Oblats de 1’Ouest crurent le moment venu de mettre fin a leur réle de suppléance en ce domaine de la presse écrite, et donc remirent le journal aux laics. C’est ainsi que, pour une somme nominale, le journal est devenu la propriété de Presse Ouest Ltée. Les responsables de Presse Ouest Ltée ont vite con- staté que la publication hebdomadaire d’un journal s’adressant a une communauté dispersée en petits flots sur un trés vaste territoire comporte une charge finan- : Suite a la page suivante neat gsi ILENE TN RRS i: Ces textes sont commandités par le Secrétariat d’Etat Le