— — L’eau sous controle Aprés les inquiétudes soulevées au mois d’avril par la publication du rapport annuel sur la qualitédel’eau du district du Vancouver métropolitain, le débat sur |’eau potable refait surface. Le comité chargé du dossier de l’eau dans la région de Vancouver a décidé d’avaliseruneétudede 165 000dollars pourvérifiersi oui, ounon, un parasite responsable dela cryptosporidiosis, une maladie causantdes diarrhées et des vomissements et pouvant étre mortelle pour les personnes au systéme immunitaire affaibli, se proméne dans les tuyaux. La base de Chilliwack et les mesures d’urgence Mike Harcourt vient d’annoncer qu’un groupe detravail allait étudier les impacts dela fermeture dela base militairede Chilliwacksurles moyens de réponse du gouvernement face a une situation d’urgence, comme un tremblement de terre. Les coupures dansle budgetdela défenseannoncées parle fédéral lors du précédent budget ont mené 4 la fermeture de la base militaire pendant les quatre prochaines années. Le député de Chilliwack, Bob Chisholm, fait campagne depuis pour que les mesures d’urgence en cas de catastrophe soient maintenues. Il a déja obtenulesoutiendenombreuses municipalités a travers la province. Kemano: Tobin réagit @ annonce de la C.-B. Brian Tobin, le ministre des Péches et Océansa réagial’annonce, par Mike Harcourt, de la conclusion d’une entente entre le gouvernement dela C.-B. et Alcan, quanta l’achévement du barrage Kemano. «A premiére vue, cette entente vise bien plus drépondre aux besoins d’énergie d’Alcan qu’a protéger le poisson. Qu’il soit clair que le gouvernement fédéraln’apas été consulté ni invité a étre signataire de cette entente» a-t-il expliqué. Et c’est reparti pour la Pour ceux quis’adonneraientencore Alachasse, le gouvernement provincial vientde publierles nouvelles réglesa suivre pour'la saison 1995-96. Il rappelle parexemple qu’ilestinterdit de tirer les canards, les oies et les cygnes au plomb (eh oui, ga fait souffrir...), et que les amendes pour quiconque chasserait un grizzli doublent cette année. Au chapitre des nouveautés, |’interdiction detuer l’ours noir dans quatre régions proches de Powell River, et celle de chasser du haut de véhicules tout terrain pendantcertaines heuresdela journée dans les Cariboo. Des petites choses bien élémentaires, ma foi... Del’aide pour les éditeurs Le ministre du Patrimoine, Michel Dupuy et le ministre de la Petite entreprise Bill Barlee, ont annoncé que les éditeurs de livres de la province recevrontunappui financier dans le cadre de |’entente Canada- Colombie-Britannique sur les industries de la culture et des communications, pourleur permettre d’établirun réseau de communication informatisé. Le coat total du réseau baptisé Publishers Information Exchangeestestimé a 1,02 million de dollars. L’ententecontribuera jusqu’a 550 000 dollars. Tant que le poisson frétille... Le saumon est au plat du jour médiatique, c’est le moins que l’on puisse dire. Encore cette semaine, les nombreux intervenants du dossier ysontallés de leurs commentaires. Le Gouverneur del’ Alaska a proposé un plan, vite repoussé par les pécheurs de Colombie-Britannique, mais & étude pour le momentau ministére des Péches et Océans. Les Canadiens, toutcommeles autochtones, exortent ala prudence!’ Alaska quis’avance sur un terrain glissant, et somme toute, dangereux. PAR JOHANNE CORDEAU Le débat a commencé il y a déja deux semaines lorsque Brian Tobin, ministre des Péches et Océans, a annoncé une réduction de 50% des prises de saumons chinook en Colombie-Britannique cette année. Une réduction, on se le rappellera de 127,000 saumons. Cette entente a d’ailleurs été approuvée par les clans autochtones de Colombie-Britannique et les états américains de Washington et de ]’Orégon. Iln’yaen fait quel’ Alaska, qui avec des prises de |’ordre de 230,000 chinooks annuellement, s’entéte 4 refuser les coupures demandées par les pécheurs de la céte du Pacifique. Pour 1995, il est déja trop tard pour les pécheurs britanno- colombiens, puisque |’Alaska maintiendra ses 230,000 prises, siles saumons sont en nombre suffisant, évidemment. L’enrouage du «profit avant toute chose» a pris d’assaut une quelconque éventualité de négociation. Un peu plus et on afficherait: «Vente de liquidation. Péche de 230,000 chinooks ou jusqu’a épuisement des stocks». Iln’yapas que les entreprises de péche britanno-colombiennes qui crient 4 l’injustice. Les pécheurs autochtones voient également d’un trés mauvais oeil les péches surabondantes des Alaskains. Le président du conseil du clan des Nisga’a du nord-ouest de la Colombie-Britannique, Joseph Gosnell, a mis en garde le gouverneur de ]’Alaska, Tony Knowles, contre le danger d’une surpéche du saumon. Selon Gosnell, environ90% des chinooks de |’Alaska ne proviendraient pas de cours d’eau alaskains. De plus, 60% des saumons coho péchés par les entreprises de ]’Alaska viendraient directement de cours d’eau du nord de la Colombie- Britannique. Ce qui pousse Gosnell a commenter que:«Les entreprises de péches du sud-est de l’Alaska doivent leur prospérité a nos mesures de prévention, de conservation et de gestion du saumon.» Les Nisga’a savent de quoi ils parlent quand il s’agit dusaumon. Le ministére des Péches et Océans leur a d’ailleurs décerné tout récemment une _ distinction honorable pour leur programme de gestion de la péche de la riviére Nass. «Etant donné que l’Alaska bénéficie depuis maintenant plus de 100 ans des ressources naturelles provenant des _ territoires amérindiens et canadiens, nous demandons a !’Alaska de faire un effort concerté, afin de protéger et de sauvegarder les espéces menacées» a demandé Gosnell au Gouverneur Knowles. Le plan proposé par!’ Alaska a provoqué le mécontentement des pécheurs de la Colombie- Britannique, surtout au niveau de la clause demandant |’évaluation des programmes de conservation des saumons chinook et coho par une tierce partie. Cette exigence peut sembler raisonnable au premier abord, mais tombe vite dans l’inacceptable, pour Jes principaux intéressés, quand il s’agit de choisir leprogrammede]’Alaska ou celuidu Canada et de ses alliés. Le ministre Tobin a refusé de commenter le plan de Tony Knowles, mais des déclarations viendront sirement faire mousser le dossier au cours des prochains jours. = Le choix des femmes Suite de la Une avortements effectués dans les hépitaux et les cliniques au Canada ainsi que sur les avortements effectués légalement aux Etats-unis sur des canadiennes, n’a cessé d’augmenter, avec une hausse de 5,9% entre 1992 et 1993. En 1993, il était de 26,9 avortements pour cent naissances vivantes, contre 25,6» pour cent en 1992 et 23,6 pour cent en 1991. Celasignifiequ’il yaeuplus de 104 400 avortements en 1993, contre 102 085 en 1992. De toutes les provinces, c’est en Colombie-Britannique que les femmes avortent le plus. Viennent ensuite ]’Ontario, le Québec et la Nouvelle-écosse. Pour cent accouchements, i] y a eu 23,5 avortements sont pratiqués dans la province. «J’y vols au moins deux raisons. Nous accueillons de nombreuses femmes d’autres provinces et d’autres pays et la religion n’a pas autant d’ importance ici que dans les autres provinces, comme dans l’est par exemple» poursuit la conseillére de la clinique Elizabeth Bagshaw. La présidente du mouvement pro-vie de Vancouver, Betty Green, invoque pour sa part d’autres raisons. «Le NPD fait de la propagande. Il a investi des millions de dollars dans Vindustrie de l’avortement. Cela a un effet certain sur les gens, souvent originaires d’ailleurs, donc déracinés, qui ne peuvent obtenir le soutien de leurs familles» explique t-elle. Trois cliniques 4 Vancouver En dix ans, la proportion des avortements thérapeutiques 4 l’h6pital a baissé pour les femmes de moins de vingtans (de 25,59a 19,7%) et pour celles de 20 4 29 ans (de 53,5% a 52,3%), en méme temps qu’elle augmentait pour les femmes de 30439 ans (de 19% 425,2%). «les femmes jeunes obtiennent plutét un avortement en clinique oii la totalité des données sur l’age ne sont pas disponibles» explique Statistiques Canada. «Nous avons des femmes de toutes les tranches d’age, mais la majorité de nos patientes ont entre vingt et trente ans» commente t-on en effet 4 la clinique pour femmes Elizabeth Bagshaw de Vancouver. Selon le rapport de Statistiques Canada, la hausse du - taux annuel d’avortements 4 compter de 1989 est principalement attribuable aux augmentations du nombre d’avortements pratiqués en clinique. Sur l’ensemble des avortements, le nombre pratiqué en clinique a grimpé 430,2% du total en 1993, alors qu’il était de 24.6% en 1991 et de 8,9% en 1989. «Les femmes préférent généralement s’adresser a une Des négociations ardues Les négocations entreprises entre le gouvernement fédéral et les Nisga’a, au sujet de leurs revendications territoriales, ont été brutalement interrompues. Lerefus d’ Ottawa d’émettre une offre financiére concréte a poussé les Nisga’a, et le gouvernement provincial, a prendre du recul, Comme dans tous les cas de négocations territoriales les sons de cloches sont bien différents. D’un c6té nous avons le gouvernement fédéral qui se dit réaffirmer son engagement .4 l’égard des négociations avec les Nisga’a, et de l’autre cdté, le gouvernement d’Harcourt qui accuse Ottawa de mettre en péril les prémices d’entente mises en place par la Colombie- Britannique. ; En fait c’est une question de gros sous. L’entente préliminaire convenue avec les 5400 membres du conseil des Nisga’a comprend 175 millions de dollars (comptants) et 1 900 kilométres carrés de territoire. Tandis que Victoria acquiesce 4 une telle somme, Ottawa évalue la valeur 4 140 millions. Les deux paliers gouvemementaux ont donc du mal 4 s’entendre au départ, ce qui améne les commentaires pessimistes de ~ clinique ow l’accueil sera souvent plus chaleureux et ow elles pourront étre conseillées. Il y a aussi une question médicale. Les hépitaux proposent en général des anesthésies générales alors qu’en clinique,nous offrons des anesthésies locales, toutes aussi efficaces mais moins contraignantes» explique t-on a \a clinique Elizabeth Bagshaw. «// y a d’abord une question d’attitude. Les femmes se plaignent souvent de manquer d’appui face a leur choix lorsqu’elles se rendent a 'hépital» explique Sonja Hébert, de Réseau- Femmes Colombie-Britannique. En Colombie-Britannique cependant, seules trois cliniques pratiquent des avortements et elles sont toutes basées 4 Vancouver. A ces cliniques s’ajoutent des h6pitaux, dont il a été impossible d’obtenir le nombre exact. Surtout des célibataires Les jeunes célibataires constituent toujours 63,7% des femmes pour lesquelles on pratique des avortements thérapeutiques dans les hdpitaux. 22,4% étaient mariées et 11% séparées, divorcées, veuves ou conjointes en union libre. Au cours des dix demiéres années, la proportion d’avortements effectués sur des femmes ayant déja accouché une fois a augmenté. Elle John Cashore, ministre des Affaires aborigénes de Colombie- Britannique. «Nous avons établi un ensemble de propositions juste et équitable, mais sans offre financiére du gouvemement fédéral, nous ne pouvons pas arriver 4 une entente.» Chezles fédéraux, la chanson n’est pas laméme. Ronald A. Irwin, ministre des Affaires indiennes et du Nord canadien, résume ainsi les *derniers jours des négociations. «Je trouve encourageant les progrés que les trois parties ont réalisés depuis quelques mois 4a la table des négociations. Un certain nombre de représentait en 1993, 45,3% des femmes, une hausse par rapport a 37,5% dix ans plus tot. De méme, 28% des femmes avaient eu aumoins un avortement, soit une augmentation de 17,6% par rapport 41983. « Une proportion croissante d’avortements sont pratiqués en début de grossesse. «La part des avortements effectués sur des femmes enceintes de moins de treize semaines est passée de 87,6% en 1983 a 91,7% en 1993. C’est peut- étre la une des raisons de la diminution des complications liées al’avortement, de 2,1% du nombre total des avortements en 1983 a 1,3% en 1993» lit on dans le rapport de Statistiques Canada. «Je suis contente de constater que les femmes nese plient pas aux pressions sociales qui existent contre l’avortement. Ce service leur est offert, elles ont raison de l’utiliser. Leur choix refléte ce qu’elles ont dans le coeur» conclut Sonja Hébert de Réseau-femmes Colombie-Britannique. N’en déplaise aux opposants fanatiques de l’avortement, ces récentes statistiques prouvent que les partisanes d’ Oriana Fallaci, la célébre porte-étendard italienne de l’avortement, n’entendent pas renoncer 4 leur droit, chérement acquis, de disposer d’elles mémes. problémes subsistent, cependant, et j’invite la province 4 abandonner son délai arbitraire et 4 continuer de collaborer avec nous pour les résoudre.» Mémesile30 juin était la date retenue pour parvenir 4 une entente entre les Nisga’a et les gouverne- ments provincial et fédéral, Mike Harcourt a fixé le 15 juillet comme nouvelle échéance possible. De toute évidence, i] devra y avoir un autre délai pour des négociations débutées il y a plus de deux ans. Mais les contribuables sont patients... J. | }