Le Soleil de Colombie-Britannique, vendredi 14 avril 1995 - 10 La musique des gitans Latcho drom (Bonne route) | PAR RICHARD BEAMISH ®) Des couleurs vives, de Ly la musique triste et gaie, .des chansons qui parfois ressemblent 4 une longue plainte mélancolique, Latcho Drom est un portrait musical du peuple gitan, portrait qui comprend son histoire, sa souffrance et bien entendu, sa joie. Le tout commence en Inde ou plusieurs Gitans voyagent, avec des charrettes, dans un vaste et trés beau désert. La destination n'est pas du tout évidente (trés peu dans ce documentaire est évident), pourtant, ilssemblent marcher vers un mariage ou vers une cérémoniesemblable et, toutau long du voyage, ils chantent, ils dansent, ils battent des mains et toutspectateur qui aime la musique commence a apprécier la culture de ce peuple, malheureusement peu connu, dontI'histoire, d'aprés ce film, semble parfois un long voyage sans fin a travers plusieurs continents. Les robes sont trés belles, les paysages sou- vent specta-culaires, et la musique, qui change et s'adapte aux différents pays ou s'‘établissent les gitans, donne une cohérence a ce film peu ordinaire, qui exige une certaine indulgence de la part des ‘spectateurs, car Latcho Drom n'est pas une histoire précise, avec un début et une fin, mais un ~ ensemble de moments qu'on doit savourer autant qu'on peut. Oncomprend aussi, a travers les chansons, l'histoire souvent malheureuse des gitans, surtout en Europe de I'Est, ot 500 000 gitans sont morts pendant la persécution nazie et en Roumanie, ot ils ont souffert sous l'ancien régime de Screen, Eric et les expériences Eric Rosenzweig et deuxautres Québécois, Willy LeMaitre, qui joue de la caméra vidéo et Phil Giborski, qui est «mixeur» et rythmiste, font de la musique. Dans un vieux batimentde Gastown, leur rythme étonnant tient du vidéo, de!l'ordinateur et du génie... PAR NIGEL BARBOUR Je monte des escaliers sans fin, dans ce PN batiment branlant, désert et abandonné de la rue Hastings. Enfin, j'aboutis 4 un espace énorme, vide, sinistre sous les combes, ot m'a promis l'aimable Eric Rosenzweig, rencontré 4 un concert de jazz, que je trouverai dela musique originale. Eric est la qui me présente a deux jeunes Québécois : Willy LeMaitre, qui joue de la _caméra vidéo et Phil Giborski, qui mixe des rythmes. Pour meubles, on retrouve une caméra vidéo, des ordinateurs étranges, des instruments électroniques dontj'ignore lenomet un écran énorme. Une guitare et un hautbois me rassurent. Eric m'assoit devant l'écran et me montre trois petits films. Ce que font les jeunes membres de Screen, aidés par une bourse du Conseil des arts, c'est de la symbiose. La lumiére; croient-ils, est musicale; la musique est visuelle. Nous avons, de nos jours, la possibilité technique d'en faire la symbiose. Je voyais des images qui produisaient des sons, des sons qui produisaient des couleurs... et aussi, m'‘a-t-on décrit, la possibilité d'une interaction, d'une intervention spontanée des artistes dans. le déroulement d'un film ou concert sur écran. Un poéte peut faire apparaitre ses mots, qui modifieraient la couleur du fond, ce qui changerait la clé de lair musical re-influencée par un saxophoniste présent lui-aussi... Passionnantes, ces idées! Ce sont des idées siexpérimentales que ce n'est qu'aprés trois années de travail que Screen commence 4 percer: une tournée dedeux congrés, le Congrés international de musique, a Banff et I'Art par ordinateur 4 Montréal, avant Toronto, Montréal, Vancouver en septembre. Qu'est-ce que ¢a donne? Crest joli, c'est étrange, c'est de la musique. Ce sont, dans une technique trés disneyesque d'avant- garde, des «puces» Flea-botics qui se déplacent,qui déplacent des bouts de chiffons, qui changent de forme, suivant les changements de la musique. Une autre forme, Patterns, est moins a point. Ai-je bien compris les explications techniques que]'onme © fournissait? Non, pas trés bien. L'idée est passionnante, le résultat est musical, joli, digne de trés grands intéréts. C'est ravissant 4 voir et a entendre. Les Screen sont voués 4 I'harmonie. S'il faut pour cela jouer d'un ordinateur, d'une caméra vidéo aussi bien que d'instruments et des paroles d'un poéte, je n'en suis que plus fasciné. Un mini-récital du groupe Screen auralieu au Western Front, 303, 8e rue Est, le 24 avril a 20h. Renseignements 876-9343. Ceausescu. Aujourd'hui, encore, les gitans vivent des moments difficiles " en Europe de l'Est. Lefilmsetermineen Espagne, ou des Gitans (du moins ceux du film) vivent dans des immeubles trés modestes et bien qu'ils dansent le flamenco, ils n'ont pas I'air de se sentir espagnols. Critiquer un tel film est fort — difficile, car Latcho Drom est un beau film excentrique et difficile 4 saisir, et le metteur enscénea fait du bontravail, bien queses objectifs ne _ soient pas totalement clairs. Sil'onest patientetsion aime la musique, cela vautle coup de voir cefilm. Akk'A Waiting for the Parade de John Murrell est 4 l’affiche depuis le ler avril jusqu’au 29. Cing femmes ordinaires doivent prendreen mainleur vie, car leurs hommes sont 4 la guerre. Ce spectacle utilise l">humour pour présenterleur vie, leurs conflits. On y présente diverses facettes de]’€poquede la deuxiéme Guerre mondiale avec de vieilles chansons du genre de «Lily Marlene», ainsi que d’autres succés populaires des années 1940. Réservations et billets au 873-3311. L’histoire de l’oie, de Michel Marc Bouchard, sera présentée au Vancouver East Cultural Centredu 25 au 29avril. L’auteur y raconte |’histoire des enfants de familles pauvres et religieuses a outrance vivant dans la campagne québécoise des années 1950. Mauriceest éduqué dans la terreuravec des coups de régle ou de courroie de cuir. Il se réfugiedans unmonde imaginaire pour échapper 4 son sort. Ilse soumeta la loi dela violence familiale eninventant un réve et s’imaginant que chaque coup fait partie des épreuves qu’il doit traverser. En anglais, le spectacle s’appelle The Tale of Teeka. Teeka est une oie qui réve de voler pour échapper a son sort comme pour Maurice qui, lui, veut devenir Tarzan et trouver la liberté. Le spectacle réunit une distribution intéressante : Yves Dagnais ou Stéphane Théoret dans le role du jeune Maurice, Alain Fournier, Normand D’Aoust ou Paul-Antoine Taillefer et les marionnettes Patricia Leeper, Lise Gascon et France Mercille. La représentation du mercredi 26 avril est en frangais. Si vous désirez planifier a l’avance cette sortie, vous pouvez faire vos réservations dés maintenant au 254-9578. . téléphonant au 736-9806. Venez féter Paques au Café A Table! Vous vous demandez quoi faire le dimanche de Paques? Si vous étes gourmet et que vous aimezla compagnie, le Centre culturel francophone de Vancouver a Ia solution a votre probléme. Le chef Antoine, qui décidémentne manque nid’ imagination ni de talent, vous propose de partager son brunch gourmand au café A Table. Si vous voulez vraiment vous faire plaisirsans dépenser une fortune, ne ratez sous aucun prétexte cette occasion unique de féter entre amis ouen famille. Aumenu, Séve du Printemps (Cham-pagne et jus d’ orange), Assiette Cabane asucre (pommes de terre, féves au lard, jambonal’érable, omelette etlégumes), désert, café ou thé. Le prix estde 12 dollars par adulte et de 8 dollars par enfant. Il est prudent de réserver en POUR QUE LE MONDE TOURNE - PLUS JUSTE pe we. / \) DEVELOPPEMENT ET PAIX i | | } } | [2 COS Palo ae