10 Le Soleil de Colombie, vendredi 21 mars 1980. ( eprroRIAL En cette Année Internationale de 1’Enfant, plusieurs d’entre nous se sont sirement posé cette question, sans toutefois y répondre précisément. Méme les adultes, qui appartiennent au groupe dominateur de notre planéte, ne s’entendent pas sur ce point. (Faut dire qu’il s’entendent trés rarement sur quoi que ce soit). Revenons un peu en arriére. Vous souvenez- vous de cette journée spéciale ot on nous a de- mandé de revétir quelque chose représentant des enfants? Oui? Donc vous vous souvenez certaine- ment que la majorité d’entre nous ont choisi soit des suces, des bouteilles de bébé, des couches, des poupées, des petits camions, pour se mettre a l'image des enfants, transformant, par la méme occasion, |’école en garderie ou en maternelle. Pourtant, si on avait suivi les critéres de l’Année Internationale de |’Enfant, personne n’aurait eu a changer sa tenue (sauf peut-étre quelques professeurs . . .): jusqu’a l’age de 19 ans, nous sommes tous des enfants. D’un autre cété, on nous dit depuis l’A4ge de 13 ans que nous sommes des adolescents, des grands enfants, ou des jeunes adultes. Qu’est-ce qu’un adolescent? D’aprés le Petit Robert p. 23, c’est un ‘‘jeune garcon ou jeune fille a l’Age de l’adolescence.”’ Clair et précis, n’est-ce pas? L’adolescence, toujours d’aprés le Petit Robert p. 23, est ‘‘l’Age qui succéde a |’enfance Mars 1980 . . . et déja ce sera la fin du pro- gramme Participation Jeunesse I, premier projet d’envergure nationale qu’aura entrepris la FJCF dans le but d’engager une communication conti- nue entre ses associations-membres, tout en ap- portant un appui certain dans leurs initiatives de Ses See communautaire auprés de leur clientéle jeunesse. Rendu possible a la fois par une contribution du ministére fédéral d’Emploi et de Main- d’oeuvre, a travers la Compagnie des Jeunes travailleurs (CJT), et par une subvention du Secrétariat d’Etat (Direction ‘des Jeunes travailleurs (CJT), et par une subvention du Secrétariat d’Etat (Direction des programmes aux minorités de langues officielles), le pro- gramme Participation Jeunesse représentait un déboursement de $400 000 environ, ce qui a permis a plus de 150 jeunes franco-canadiens de travailler en frangais dans leurs communautés a la largeur du pays, de Labrador Cité (Terre- Neuve), a Powell River (Colombie-Britannique). Il reste a mesurer les retombées socio-culturelles de cet investissement dans la jeunesse franco- phone du pays, tant ont été nombreuses, pertinen- tes, et riches en expérience diverses, les activités a court et a long terme rendues possibles par les projets PJ. Les seize projets d’été démarraient des le 7 mai 1979. Parmi les réalisations de l’été ou se sont formés aux méthodes de travail au-déla de 80 étu- diants des niveaux secondaire et postsecondaire, on note l’animation d’un camp pour la jeunesse franco-manitobaine; la production et l’animation d’une émission jeunesse aux ondes d’une radio privée dans le nord ontarien; l’organisation et l’animation de camps de jour pour jeunes, a Terre-Neuve et en Colombie; un apprentissage au Seance écrit auprés des hebdos de langue rancaise en Acadie du Nouveau-Brunswick; des voyages a caractére historique pour les jeunes Acadiens de I’Ile-du-Prince-Edouard et .de la Nouvelle-Ecosse; la recherche, la publication et la diffusion d’un A pes spécial sur les mou- vements coopératifs, dans la région de Nipissing (moyen-nord ontarien); l’organisation et l’anima- tion de camps de leadership en Saskatchewan; une enquéte sociologique auprés de la clientéle jeunesse en Alberta. La période de l’hiver (septembre 1979 a mars 1980) a permis aux associations-jeunesse provin- \. ciales de consolider leurs structures permanentes .. Sommes-nous des enfants? (environ de 12 a 18 ans chez les filles, plus précoces, et de 14 a 20 ans chez les garcons), im- médiatement aprés la crise de puberté. Pour moi, les auteurs du Petit Robert n’ont jamais été adolescents. Voulez-vous une vraie définition? Un adolescent, c’est une personne mal 4 l’aise dans la société: il n’est pas maitre dans sa maison, car il s’avére que ses parents habitent chez lui; il l’est encore moins a l’école, ‘‘parce que si tout le monde faisait comme lui ¢a ne marche- rait pas” (j’ai pris cette citation dans tous mes cours depuis ma premiére année scolaire . . .) C’est une personne trop jeune pour boire, pour faire l’amour, pour voter enfin, pour faire les vices préférés des adultes, mais qui est assez vieille ou mature pour savoir ce qu’elle a a faire. Les ‘‘grands enfants” sont désignés ainsi par les parents trop scrupuleux pour avouer que leurs enfants sont puberts. ; -Exemple: “‘J’ai pu rien que des grands en- fants a la maison”’.- : Quant aux ‘‘jeunes adultes”, c’est une sorte d’adolescent. En fait c’est un adolescent mature: tout ce qui l’empéche de faire sa vie c’est son age, ses parents, l’école, la loi! Essayez donc de vous débrouiller avec ¢a! Bonne chance! Julie Léger Participation jeunesse - et d’entamer des projets a caractére plus perma- nent, entre autres:.un regroupement des campus postsecondaires francophones en Ontario, et la mise-sur-pied d’un mensuel provincial pour les jeunes du secondaire au Nouveau-Brunswick, deux des dix projets ou plus de 60 jeunes fran- cophones ont pu s’intégrer au marché du travail en cette période de sous-emploi a |’échelle na- tionale. Aux dires des associations provinciales, jamais elles n’avaient recu un pareil “‘coup de pouce” par le passé. Ou auparavant elles devaient souvent composer avec ‘‘les moyens du bord” et s’organiser a la largeur de leur province avec un personnel et des budgets nettement insuf- fisants, elles ont pu enfin entreprendre une animation concertée dans des régions cibles, et commencer a répondre aux besoins les plus pressants des jeunes francophones dont elles avaient l’orientation 4 coeur: c’est ainsi que des clubs jeunesse ont pu prendre naissance dans cer- taines localités; que des jeunes se sont associés au leadership adulte pour apprendre les rouages de l’organisation communautaire; que se sont découverts et formés, dans le partage et l’action, plusieurs jeunes pour qui s’impliquer dans un pro- jet d’action communautaire représentait une lére expérience de travail, en compagnie de confréres et consoeurs de langue francaise par surcroit. Mais, comme l’attesteront plusieurs, l’ex- périence n’a pas toujours été facile. Le travail nous confronte souvent avec des lacunes de for- mation; il révéle parfois des insuffisances finan- ciéres, matérielles ou physiques qui empéchent de pleinement réaliser les beaux objectifs du départ; il rappelle, a travers les relantons de travail quotidiennes, la nécessité de communi- quer le fond de sa pensée et d’étre attentif a lécoute de l’autre, afin de mieux comprendre la consigne entamée, |’intention de chaque membre de l’équipe, le réle que chacun joue dans la pour- suite d’une réussite commune. f Et pour combien une participation a ‘‘Parti- cipation Jeunesse’’ n’aura-t-elle pas donné un avant-goiit d’une carriére a considérer a l'avenir; pour combien cette participation n’a-t-elle pas amené une retrouvaille avec l’A4me des ancétres, et un gout de s’affirmer davantage comme étre humain et de revendiquer leurs droits en tant que francophones dans un contexte minoritaire? Il faudra chercher parmi les leaders de demain pour retrouver les ‘“‘diplémés” de PJ-I!... Si la vie vous IWtERE tye . Les universitaires Associés depuis toujours aux éléves du secon- daire, la FJCF et ses organismes-membres cons- tatent de facon de plus en plus aigiie la nécessité de continuer leur appui auprés de leur clientele, au fur et a mesure que celle-ci gravit les échelons de l’éducation supérieure. L’absence quasi-totale de structures et de services, a l’ensemble du pays, pour les étudiants du niveau postsecondaire, est une réalité que ne peut plus ignorer la FJCF. Les demandes d’aide au secteur postsecondaire se font plus nombreuses et plus pressantes. Réunis en une communauté fraternelle, créée a la largeur du pays, dans le partage de luttes paralléles pour la revendication de droits scolaires (Explosion Jeunesse, en 1978, en est un exemple) et dans diverses manifestations socio- culturelles pour féter leur identité propre (Festival historique de Batoche; Jeux d’Acadie), les étudiants franco-canadiens pour la plupart, vi- vent l’indifférence ou la non-conscientisation dés qu’ils entreprennent leurs études collégiales et universitaires. irae SUS sh gieeeiies Méme en Ontario et au Nouveau-Brunswick, les deux provinces les mieux munies pour offrir certains cours ou programmes en frangais, il n’existe aucun regroupement formel des campus francophones a se pencher sur la qualité de la vie frangaise en milieu académique. La situation est encore plus flagrante, cela va de soi, dans les ins- titutions mixtes, ou anglophones unilingues ou l’on retrouve des il6ts de francophones. Pour ce qui est du milieu académique propre, on a souvent discuté a plusieurs niveaux d’une université franco-canadienne unique, qui regrou- perait des campus spécialisés:dans chacune des provinces. Mais n’a-t-ton jamais pensé obtenir avis des premiers intéressés la-dessus, les col- légiens et les universitaires? .. . Non, pour la sim- ple raison qu’il est en ce moment impossible de repérer et de s’adresser a la clientéle visée en bloc, faute de regroupement. Et la ot la FJCF et ses associations-membres ressentent le plus durement l’absence des col- légiens et des universitaires, c’est dans la con- tribution dynamique et la pensée sociale réfléchie _de ce secteur actif de la communauté dont les énergies ne sont pas canalisées au profit de ensemble de la collectivité franco-canadienne, toujours faute de structures et de moyens. Pour ces raisons, la FJCF s’engage a mener une consultation suivie auprés des collégiens et universitaires, au cours de l’année 1980-1981, afin de connaitre leurs besoins spécifiques en matiére d’éducation postsecondaire dans un contexte mi- noritaire, et afin de mieux cerner leurs soucis et leurs volontés dans l’organisation d’une vie com- munautaire franco-canadienne plus étroitement liée a leur réalité quotidienne. Il n’est pas impossible que cette premiére consultation nationale auprés des collégiens et universitaires francophones débouche éventuelle- ment sur un Colloque national. D’une voie unie et forte, les milliers d’étudiants francophones pourront-ils enfin s’exprimer sur les solutions a apporter aux problémes multiples qu’ils vivent chacun a leur fagon, dans l’isolement? Entre- _ temps, ils s’immiscent inexorablement dans la vie canadienne et subissent, bien malgré eux, le cooptage subtil de l’assimilation. saeenseepn ante lita ies 4.0.5 ve We Past Loe, Sab aes PRS Ag r sidetotasee tron evar WOOSD AINIGT Berita eeses rear erm erer er dere \__ Ces textes sont commandités par le Secrétariat d'Etat_ a