6 — Le Soleil de Colombie, vendredi 20 mai 1983 Les Allemands : mieux vaut s’assimiler Suite de la page 1 diale secoue la communauté mais sans les extrémes de la précédente. Il est clair a l’€po- que que la grand majorité des Canadiens allemands est loya- le et des milliers de jeunes servent sous l’uniforme cana- dien. Ce fut surtout la révéla- tion des atrocités nazies en Europe qui créa un trauma- tisme au sein de la commu- nauté. Ignorance profonde “Certains ont changé leur nom, remarque Baldwin Ackermann. Beaucoup ont da faire face a l’ignorance pro- fonde du reste de la popula- tion. Pendant la guerre, sur le chantier de l’Alaska High- way prés de Dawson Creek, des Allemands de Tchécoslo- vaquie qui avaient fui le pays annexé par Hitler se sont fait traiter de nazis par leurs ca- marades de travail!” Ces immigrants de l’aprés- erre — qui constituent plus de 50% de la communauté — se sont donc contraints 4 une assimilation rapide. Quittant un monde fini, ils étaient préts a renaitre dans les terres pleines de potentiel de Colom- bie britannique. Comme le dit le directeur du Paztfische Rundschau, “il n'y avait plus rien en Allemagne aprés la guerre.” Ces immigrants ont donc reconstruit dans la province leurs vies et leurs réves bri- sés. Pour la majorité, l’essen- tiel était de travailler dur pour mettre de l’argent de cété et pouvoir vivre confortablement dans sa maison, avec une voiture et tout le confort matériel. La Canadian way of life et ce qu'elle implique comme choix et comme libertés, exer- ¢a une attraction toute par- ticuliére sur les Allemands ayant quitté des pays devenus communistes. Disséminés de- puis le 12éme siécle en Europe de l’Est, beaucoup abandon- nent aprés la Seconde Guerre Mondiale l’Allemagne de l'Est, la Hongrie, la Tchéco- slovaquie, la Pologne et la Yougoslavie. Parmi ceux-la, la plupart viennent directe- ment en C.B. Ajoutant a ces contingents les émigrants de Russie et des Pays Baltes, Baldwin Acker- mann estime a 50% la part des Allemands venus de pays communistes. La plupart sont comparativement plus quali- fiés, avec davantage de mem- bres des professions libérales et de l’intelligentsia. Ces qua- lités encourageront pratique- ment l’intégration rapide de ces individus. En fait, les particularismes de ces Allemands de 1’Est disparaissent sous ceux de la communauté dans son ensem- ble. Car c’est la langue commu- ne, et non l’origine, qui fonde cette communauté. Nul jour national n’est fété, car lequel choisir? Celui de la fondation de la République fédérale ou celui de la création de 1’Alle- magne de l'Est? La féte des Allemands des Sudétes (1) ou la date de fondation de la République de Weimar (2)? La diversité extréme d’ori- gine, les coupures entre géné- rations sont généralement sur- montées par une attitude de large ouverture de la part de chacun et des principaux clubs. Le plus gros, le Van- couver Alpen Club, a coutu- me de dire que parmi ses 1500 membres, un quart viennent du sud de l’Allemagne (Au- triche-Hongrie), un quart du nord (URSS, Pologne), un quart de l’est (Tchécoslova- quie) et le dernier d’Alle- magne méme. Bref, pour étre adhérent, il suffit de parler allemand. Le particularisme germani- que est parfois volontaire- ment réduit a la dimension linguistique. Baldwin Acker- mann s’exclame: “beaucoup de Latino-Américains parlent allemand. Ils font bien €évi- demment partie de la commu- nauté. Ils connaissent mieux l’Allemagne et les clubs que bien des natifs!” A SUIVRE (1) Bordure nord-est de la Bohéme, en Tchécoslovaquie, ou les Allemands constz- tuaient une partie importante du peuplement. (2) C'est @ Weimar que fut rédigée la Constitution de 1919, qui donna a l’Allema- gne le régime républicain. © Philippe Petit : entre ciel et terre Suite de la page 1 qu’elles seraient les plus hauts — immeubles sur la planéte ” explique Philippe Petit. Mais déja avant cet exploit qui devait lui valeur toutes les premiéres pages des journaux du globe terrestre, Philippe Petit s’était fait remarquer, il avait “attaqué” les deux tours de l'église Notre-Dame de Paris. “La, j'ai mis quatre mois pour préparer ce coup. Jai pris des photos afin de déterminer oi je pouvais bien tirer mon fil. J’ai fait faire des fausses clés et, la nuit, avec des copains, j'ai porté mon. matériel.” Au petit matin dune belle journée de |’an 1971, devant des Parisiens et des touristes ébahis, et devant une police impuissante, il a marché entre ciel et terre a quelque 69 métres. A son arrivée, la police l’a entrainé au poste le plus proche puis I’a relaché. A New York, rien de semblable. La police présente Car, tout comme a Paris, a Sydney en Australie od il a marché entre deux piliers du pont le plus grand au monde, et a New York, Philippe n’avait demandé aucune auto- risation. Et a chaque arrivée, la police était 1a. “A New York, aprés ma promenade dans les airs, j'ai été enfermé dans la prison la plus terrible de la ville —peut étre du pays —. On m’a fait passer des examens psychiatri- ques. Et j'ai fait face a de nombreuses accusations. Le tribunal m’a alors proposé un marché. On m’enlevait toutes. les accusations si je donnais un le — gratuit - dans - . . : Central Park. J'ai tout de suite décidé d'installer mon fil au dessus du lac. Les autorités n’étaient pas trés d’accord, mais je l’ai fait devant 15 000 personnes”. Depuis, Philippe vit & New York. “Mais je retourne souvent en France, mais a titre de jongleur des rues. Je jongle toujours devant les cafés, comme celui de Flore ou la Coupole 4 Montparnas- se. J'ai également fait de la magie et jonglé sur la place du Kremlin a Moscou, aux Indes également. Les forces de l’or- dre me font toujours circuler, car la plupart du _ temps jobstrue les trottoirs” raconte Philippe. En fait, Philippe Petit a deux métiers — ou deux assions — complétements différents: celui de jongleur de rue et celui de funambule; sur un fil d’acier tendu, il jongle, roule en monocycle, ou marche “tout simplement” dans les airs. A 16 ans Pour son coup de New York, Philippe l’a préparé pendant dix ans. A lage de seize ans, il avait décidé qu'il accomplirait cet exploit. ~ Tour a tour déguisé en ouvrier, en coursier, en jour- naliste, avec de faux papiers et fausses lettres, il a monté ses deux tonnes de matériel. Peu de place pour la peur “Je sais trés bien que c’est , Mais j'ai une telle passion pour ce métier qu'il n'y a aucune place pour la peur " de répondre Philippe. Mais malgré ce refus de la peur, les chutes sont parfois 1a. En 1975, alors qu'il était la vedette du cirque Barnum, ! Philippe est tombé. L’avenir? Et bien de Van- couver, il s'est envolé vers Australie, ot il prépare — depuis neuf ans — une mar- che d’un kilométre de long (avec permission cette fois-ci) entre l’Opéra et le pont de Sydney. Cela se passera vers la fin de l'année. Ainsi pour la somme de un million de dollars américains, Philippe marchera sur un fil a plusieurs centaines de métres dans les airs, devant les télévisions du monde entier. Il leur a vendu lexclusivité. Ensuite il pense aller découvrir la Chine, en jongleur des rues. Au Grand Echiquier — Philippe Petit vient de signer un livre qui sortirait en automne prochain “Trois coups clandestins” ou en an- glais “Three crimes” ow ses trois exploits sont expliqués appuyés de photographies ex- ceptionnelles. Pour les fétes de Noél, l’émission de grande notoriété francaise “Le Grand Echiquier” animée par Jac- ques Chancel présentera aux télespecteurs de l’hexagone, ce jeune acrobate dans une rue de New York, mais a plusieurs dizaines de métres du sol. Expo 86 Quant a Vancouver, c’est _ presque sir, Philippe posera son fil d’acier, en 1986, pour Expo 86. “J’ai été faire un tour en hélicoptére pour reconnai- tre les endroits les plus appro- priés (et plus spectaculaires)’ : le pont Lions Gate, I'1m- meuble Sears en ville, l'inté- rieur du stade couvert... Cette fois-la tout sera en régle! Suite de la page 1 cours d'immersion et du pro- gramme cadre de francais de faire valoir leurs connaissan- ces de la langue de Moliére. 29 éléves, de la 2@me 4a la 12@me année représentant 22 écoles, de Vernon, dans la vallée de 1l’Okanagan a surprirent les membres du jury et l’auditoire avec leurs talents d’orateurs. Catégorie — 2e - 3e année: Lmmerston au primaire ler. Robert Watson, Ecole élémentaire Alberni, Port Al- berni. “La baleine bleue”. 2éme. Leela Chinniah, école Glenayre, Coquitlam: “Lélectricité. Suzanne Hunter, école Hjorth Road, Surrey: “Les plantes’’. Stéphanie Fell, €cole Kennedy Heights, Delta: “Les Jeannet- tes” Sumi Goold, école Centennial Park, Abbotsford. ‘‘Les pion- niers”’. Jessica Campbell, école bilin- gue, Vancouver. Catégorie 4e - 5e année — Limmersion au primaire ler Ngat Croal, école River- dale, Surrey: “Einstein”. 2éme. Robert Janke, . école Alexis Park, Vernon: “Un long sommeil”. Loutse Hazemt, école Hill- crest, Coquitlam: ‘“‘La bombe m ire a Sees Kevin O’Cain, école Cleve- land, North Vancouver: “Collectionner des timbres”. Catégorie 6e - 7e année - Limmersion au primaire ler. Heather Middleton, éco- Le Québec et la francophonie — “Tout Sommet francopho- ne ou communauté organi- que francophone- — peu im- porte le nom qu’on lui donne- ra — ne saurait étre envisa- gé sans la présence active du Québec”, a déclaré le Vice- premier ministre et ministre des Affaires’ intergouverne- Morin, devant la Société qué- bécoise de droit international le 28 mars dernier. Dans son allocution, M. Morin a souligné que le gou- vernement canadien se faisait une “conception politique” du projet de communauté fran- cophone et voudrait la res- treindre aux chefs d’Etat avec l'arriére-pensée d’en écarter le Québec. Selon lui, la future communauté doit “s'intéresser avant tout a la culture au sens large, c’est-a-dire dans toutes ses manifestations, y compris la langue, les communications et les nouvelles technologies.” Dans cette perspective, M. Morin suggére que le Sommet francophone soit construit “sur le fondement déja solide” de l’Agence de coopération culturelle et —_— technique (ACCT) qui comprend quel- que 40 Etats dont le Québec a titre de gouvernement parti- cipant. Une telle solution évi- terait, a son avis, “la politi- sation du projet et le Sommet pourrait s’attaquer aux pro- blémes urgents de la Franco- phonie, lesquels sont avant tout liés a l’impact des nou- veaux moyens de communica- Alberni, sur l’tle Vancouver, . Devant tant de talents, ce, HEBDO-QUEBEC mentales, M. Jacques-Yvan — n'est pas sans difficultés que les juges — Paule Macdonald, Bernard Saint-Jacques, Flo- rence Wilton, Patrick David, Jack Ethier, Juliette Luu- Nguyen, Anne-Marie-Ange Wauthy — choisirent les ga- gnants. j { La soirée débuta par quel- ques mots de bienvenue pro- noncés par le Dr Jaap Tuinman, Doyen intérimaire de la Faculté d’Education et par le professeur André Tous les résultats le K.B. Woodward, Surrey: “Jacques Cousteau”. zéme. Candace Poole, école Kilmer, Coquitlam: “Les ré- ves”. Catégorie 2e a 4e années - Programme-cadre de francais ler. Alexandre Morelli, Ecole K.B. Woodward, Surrey: “Tenzing Norgay”. 2. Laura Stringer, école Ken- nedy, Delta. “Litle aux hérons’”’. Catégorie 5e a 7e années - Programme-cadre de fran- ¢ats. ler. René Hayden, école K.B. Woodward, Surrey: ‘“‘Cicé- ron”. 2éme. Carol Overend, Ecole Alexis Park, Vernon: “Ce que c'est d’avoir 12 ans”. Catégorie 6e année — L*tm- merston a lintermédiaire ler. Roger Watts, école Alexis Park, Vernon: “Les jeux vi- déo”’. 2eme Sarah Kurrein, école K.B. Woodward, _ Surrey: “Notre voyage en Angleterre”. Briana Wafer, école Black- lock, Langley: “Les livres”. Catégorie 7e année — L’tmmersion a l'intermédiazre 1 on au secondair ler. Catherine Inles, € De Vernon a Port Alberni Obadia et fut agrémentée par. la chorale francaise de l’école K.B. Woodward, de Surrey, dirigée par M. Walker. Au cours des prochains mois, les dirigeants de la Fondation Le Soleil de Co- lombie et de la revue Contact de l’Université Simon Fraser se rencontreront pour coordon- ner leurs efforts et faire de ces concours d’art oratoire un événement annuel. ler. Gregory Stvucha, école Parkland, Coquitlam: “Le nouveau stade”’. 2éme. Tauno Bilsted, école General Gordon, Vancouver: “Le Ku Klux Klan”. Shelley Ross (prix d’originali- té), école Blacklock, Langley “Les déchets nucléaires”. Cowan McQuarrie, école Sun- nyside, Surrey: “La natation” Catégorie 8e a 9e années — Limmersion au secondatre ler. Tamar Turner, €école West Whalley: “L’immersion francaise”. 2éme. Rémy Quinter, école Churchill, Vancouver: “L’in- telligence”’. Dantel Kogan, école Maillard Junior, Coquitlam: “La crise au Moyen-Orient”. Catégorie - — Programme- cadre au secondaire. lére. Karen Baillard (et ler prix de diction), école West Whalley, Surrey. “Les armes nucléaires”. Catégorie 10e a 12e années —__ Lmmersion au s Maillard Junior, Coquitlam: “Qu’est-ce que c'est “étre canadien”. 2é@me. Dan Granirer, €école Churchill, Vancouver. “L’in- quiétude nucléaire”. tion sur la culture et la langue.” 6,1 millions $ de bénéficie net pour Bombardier en. 1982 La compagnie Bombardier Inc. a réalisé un bénéfice net de 6,1 millions $ en 1982 comparativement a des pertes - de 18,5 millions $ en 1981 et 5,7 millions $ en 1980. - Lentreprise attribue ce re- dressement financier a une augmentation —_ substantielle des livraisons de la Divi- sion des transports en com- mun et de la Division du matériel logistique (véhicules militaires). Selon M. Laurent Beaudoin, président du conseil et chef de la direc- tion de Bombardier, le ryth- me de livraison et les marges bénéficiaires de ces divisions se sont avérés conformes et méme supérieurs aux prévi- sions de l'entreprise. Par contre, la Division des pro- duits récréatifs (motoneiges) et celle des équipements in- dustriels ont enregistré de mauvais résultats en raison de la récession économique qui affecte le marché des biens de consommation et les secteurs de l’activité miniére, fores- tiére et pétroliére. Dans l'ensemble, les ventes de Bombardier ont progressé de 22,8% en 1982, passant de 448,8 4 551,1 millions $. Au 31 décembre dernier, le car- net de commandes de la compagnie avait une valeur de 1,5 milliard §, incluant le contrat pour la construction de voitures de métro pour la Ville de New York. Mime: du 30 mai au 4 juin 1988, la Ville de Montréal sera l’hétesse d'un festival international de mime qui réunira des artistes de la France, du Danemark, de la Belgique, des Etats-Unis, du Québec et des autres provin- ces canadiennes. Cinéma — “Souvenirs de guerre” du cinéaste Pierre Hébert, vient de remporter le prix du meilleur film d’ani- mation au Festival de Tem- pere, en Finlande. Ce film est un plaidoyer pour l'avenir de "humanité et il nous montre que les fruits du labeur de "homme ne servent plus que la guerre. Produit par l’Office national du film, il allie trois techniques: le papier décou- pé, la gravure sur pellicule et les prises de vue réelles. Publication récente: “L’herbe de tendresse” d’Yves Thériault, 1983, 244 pages. L’auteur nous dans ce recueil quatorze récits ‘habités par le théme de la liberté. Entremélant la tradi- tion orale et l’imaginaire, il nous fait redécouvrir l’Amé- rindien et l’Esquimau, peu- ples qui se débattent tragi- quement au milieu des élé- ments déchainés de la nature. “Les récits de L’herbe de tendresse sont un appel a la liberté intérieure, ala force de l'amour, a la sagesse des dieux qui nous conseillent et que nous ne savons plus écouter _(...), note Jean Royer, criti- que littéraire du quotidien Le Devoir. Il y a dans ces pages encore, non pas du pittores- que, mais de la vie...”. eit ay Tait as tr A Oc Bee es Mae présente — a te -—~- PIN, SERA Speen RA as de ae Met ged oh