gee) pele Loisirs ee Voyages 13 Pelerinage au Cap Comorin Céte sud-ouest de 1’Inde, ' 10mars 1985. Dans 1’autobus qui _™’améne a Mangalore, un An- --glais squelettique a la téte rasée ' Me raconte ses «expériences trans- _ cendantales» dans des ashrams _ (monastéres groupant des disci- _ Ples autour d’un guru) de Poona _ et de Pondichéry. Ses propos 1é- _ gérement nébuleux me rendent -plus conscient, pour ainsi dire, de ma propre conscience. En arri- ~ vant a destination, au milieu de _ Vaprés-midi, mon Britannique ' achéve de porter aux nues les «vrais» héros. modernes, dont ~ mére Teresa et Jean Vanier, l’ap6- tre des handicapés mentaux. Ah! cette chaleur, toujours cette cha- leur! Sacs au dos et en bandou- _ lire, je me rends a la gare pour -. louer une couchette dans le pro- ‘chain train Mangalore-Trivan- | drum. Le guichet no 8, qu’on me _ désigne, ne rouvrira qu’a 16h00. _ Attente patiente et impatiente _ jusqu’a... 16h40. Toutes les __couchettes sont louées. Il reste . cependant quelques places assi- ses. Je reprends mon attente en compagnie de mon baladeur familier. Et c’est un nouveau départ. Aucun des passagers de "mon compartiment ne parle an- ~ glais. Je reste donc enfermé dans «Mon cocon rempli d’airs classi- " ques. Vers 22h00, je commence a multiplier les baillements et a ressentir le besoin de m’allonger. Deux compagnons de voyage se ~~ lévent tout 4 coup pour dégager - complétement la deuxiéme tablette au-dessus de ma téte. Jen’encrois pas mes yeux: chacun m’invite maintenant par un sourire, un geste- _ de la main et des mots incompré- -.hensibles a prendre mes aises, 1a- haut, prés des deux ventilateurs grillagés du plafond qui tournent a toute vitesse. On y monte méme mes deux sacs avant que j’aie le temps de réagir. Indian people, I love you! Trivandrum Tét, le lendemain matin. J’ai dormi raisonnablement, mal- gré quelques réveils en sursaut dans des «bavardages de pou- lailler». Qu’elles sont donc bel- les, ces montagnes verdoyantes, et ces étendues fertiles! Nous sommes dans le petit état du Ke- rala (39,000 km2) qui ne compte pas moins de... 23 millions d’ha- bitants, alors que la population du Canada, a peine supérieure, oc- cupe un territoire de 10 millions de km2! Du monde, «en voulez- vous, en v’1a!», comme on disait dans mon patelin. Enfin, derniers cliquétements vers la gare de Trivandrum - la capitale, entou- rée de collines 4 la végétation luxuriante. Coup d’oeil 4 ma montre, petit calcul: 16 heures de train. Nous devons remettre nos billets aux contrdleurs, qui ne les ont pas vérifiés au cours du voyage. ‘Le temple de Kanyakumari. Plus tard, en tentant de monter dans |’autobus pour Ka- nyakumari (ou Cap Comorin, ala pointe sud du sous-continent), je dois a la fois attaquer et me défen- dre - mon sac 4 dos devient bou- clier - comme un aventurier de jungle urbaine. (Cela me rappelle les invasions épiques dans le métro de Mexico aux heures de pointe.) Toute cette peine pour s’entendre crier: «Ceux qui n’ont pas de sié- ges doivent attendre le prochain autobus». Profondes respirations, histoire de ne pas exploser. Je fais, disons, une «dépense d’éner- gie vitale» avec deux jeunes Alle- mands qui proposent d’aller sur-le-champ réserver des siéges pour le départ de midi. La chaleur écrasante réussit maintenant 4 me faire envier le sort des esqui- maux. Autre départ. Le chauffeur n’en finit pas de jouer du klaxon. Assis prés d’une fenétre grande ouverte, je laisse bientét le vent chaud caresser violemment mon visage en sueur. Deux heures et demie de trajet, et nous voila aux confins sud de |’Inde (Tamilna- du), 14 ot un seul regard circu- laire suffit pour embrasser a la fois la mer d’Arabie, l’océan Indien, la baie du Bengale et les espaces infinis des cieux. J’ai V’impression d’étre parvenu a la derniére extrémité du monde. UnIndien semble m’atten- dre a l’arrivée de l’autobus. Pour 2roupies (20 cents), ilme conduit a un hétel propre et bon marché, dont toutes les portes de chambre donnent sur une cour intérieure. «Dommage, dit-il en me quittant, que tu aies manqué, la semaine derniére, le rendez-vous du soleil couchant avec la pleine lune. C’est le seul endroit en Inde od il suffit de tourer la téte 4 gauche et a droite pour les contempler.» Dommage, en effet. Je dévore quelques provisions et m’allonge ensuite, laissant a la fatigue et au bruit monotone du ventilateur le soin de me précipiter rapidement dans le sommeil. Jean-Claude Boyer + Taxes eihes* | MONTREAL 39 g $ ALLER-RETOUR + Taxes 249$ ALLER SIMPLE 2 vols directs par semaine le LUNDI & le JEUDI MINIMUM SEJOUR: 4 JOURS MAXIMUM SEJOUR: 1 AN HORAIRES: Dép. Vanc. 10h50, Arr. Mont. 1840 Dép. Mant. 6h40 Arr. 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Solution de la semaine derniére Vil a ss : S©SeAA MN BW NY = — S Horizontalement 1- Passer a table 2- Fleur- Dans une nuit 3- A mettre dans le panier - Le petit de l'ane 4- En Oregon 5- En téte d'apprentis - Capi- tale arabe - Article 6- Lettres de Blanche-Neige - A moitié ivre - Plante odo- rante 7- Ancien champion de tennis australien- Passage 8- Le «Moi» - Légume 9- Etendu - Election 10- Allai de I'avant - Montre qu'on n’a pas tout dit - Dans X- Mariées - Un étranger Verticalement LJ ay Deer Elo |u| - Tubes digestifs Ill- Refuserd'avouer-Donna 2] A|T |? | E sa voix IV- Fanée - Deux romains 3 VU E Eg V V- Article espagnol -Donner 4] C | E | P E VI- Pronom réfléchi - Fleuve de France - Eclose 5 O = S VII- Qui sied 4 tout le monde 6 N U ViII- Notre-Dame - Elle est sombre ey | A S IX- Au Brésil - Qui en court deux @ la fois, n'en attrape 8 mM U aucun! ; 9 az. E ‘10}E |S R Grille 19 TTT > | Hy Meo)! U Le Soleil de Colombie Vendredi 30 novembre 1990