6 - Le Souen pe Cotomsic, venpredi 28 mai 1993 Point de vue Le suicide assisteé : un probleme moral complexe La situation de Madame Rodriguez est sans doute déja connue du public de Colombie- Britannique. Rappelons que cette résidente de Victoria est atteinte d’une maladie dégénérative conduisant 4 une paralysie musculaire totale, mais laissant la lucidité intacte. Les médecins lui donnent environ un an a vivre. Considérant les ravages ultimes dela maladie comme une indignité, madame Rodriguez souhaite pouvoir choisir le moment de sa mort. Prévoyant le moment ot elle sera incapable de choisir pour elle-méme, elle aura donc besoin de l’aide d’un médecin pour accomplir son geste. Au Canada, le suicide est décriminalisé depuis 1972 mais pas l’aide au suicide. En conséquence, madame Rodriguez demande a la Cour Supréme, qui entendra sa cause le 20 mai prochain, d’autoriser un médecin a lui fournir ce genre d’assistance. Le “suicide assisté” n’est toutefois passeulement une affaire juridique, c’est aussi une question morale. Notre propos n’est pas ici dogmatique ou polémique ; il consiste 4 explorer la complexité de ces problémes qui nous laissent souvent perplexes. Un geste charitable Que ferait-on si un proche nous demandait de l’aider a se suicider ? L’injustice de telles maladies et de leurs conséquences sollicite notre compréhension, notre gé€nérosité, notre compassion et notre indulgence. De plus, le respect des volontés d’autrui s’impose si elles sont exprimées librement et en toute lucidité, surtout quand il s’agit de la qualité des derniers moments d’une vie. Enfin, l’exemple de courage qu’exprime une telle demande nous incite a faire preuve du notre dans une décision difficile. Ces valeurs morales seraient, a premiére vue, suffisantes pour engager notre responsabilité et acquiescer4 cette demande. Les devoirs professionnels Cependant, c’est par TP intervention d’un médecin que, dans le cas de madame Rodriguez, cette demande peut étre satis faite. Or, un médecinadhére aux valeurs inscrites dans le Serment d’ Hippocrate qui sont d’aider, de soulager, de guérir et de veiller au bien-étre des malades d’une part, de ne pas attenter 4 la vie et de tout faire au contraire pour la sauver, d’autre part. La déontologie médicale précise aujourd’ hui davantage ces devoirs, et réglemente les actes médicaux pour en garantir la qualité. De plus, dans toute décision médicale impliquant le consentement éclairé de la malade, le médecin n’est qu’un des partenaires. Ce contrat “médico-social” découle non seulement des obligations d’un professionnel, mais aussi des droits des malades basés, notamment, sur le principe de l’autonomie, de la volonté et du droit a l’autodétermination. Mais face 4 ces nouvelles maladies incurables, la capacité des médecins et de la technologie a remplir ce contrat professionnel rencontre des limites, sans que, pour autant, le volet social ait changé. D’oi, le dilemme d’une demande de suicide assisté qui met en contradiction le rdéle traditionnel du médecin “guérisseur” et ce nouveau role ou il deviendrait “1’instrument” de la mort. On comprend mieux alofs ies réserves, sinon la crainte, que peut susciter ce nouveau réle (non seulement pour le médecin, mais pour les corporations, institutions et le public en général) et aussi la nécessité de poursuivre la réflexion dans ce contexte. L’éthique en contexte institutionnel Les comités d’éthique hospitaliers constituent un lieu privilégié pour mener une telle réflexion, puisqueleurcomposition pluridisciplinaire se conjuge au pluralisme de notre société. En plus du médecin (et d’un théologien par exemple), un éthicien - nouveau personnage - pourrait étre amené 4 faire une distinction entre un acte public et son intention privée, ou entre conséquences et buts visés. Cette distinction est plus facile dans le cas ou l'on dispose d’un élément objectif, comme pour!’utilisation de produits pharmaceutiques différents - (potassium ou morphine). Cependant, lors d’une demande d’aide au suicide avec une substance létale, cet élément d’objectivité n’est pas suffisant pourstatuersur la motivation de la personne aidant une autre a se suicider: est-elle respect de la liberté (en en fournissant les moyens), ou volonté de faire mourir (selon d’autres buts) ? Il faudra donc que la présomption positive d’altruisme et de professionnalisme soit considérée avec autant d’attention que la présomption négative d’intéréts plus ou moins personnels ou institutionnels. Alors, commeil est d’usage dans notre société encas de conflits de valeurs ou de positions, on sollicitera I’ opinion juridique d’un avocat qui en référera a |’ article 241 “Suicide” du Code Criminel interdisant l’aide au suicide, passible de quatorze ans d’emprisonnement. Mais est-il “raisonnable” et suffisant de régler un conflit de valeurs par une solution légale ? Sil'on entend par “raisonnable” les raisons susceptibles d’étre partagées, il est possible d'en douter. Le raisonnable et le déraisonnable En effet, est-il raisonnable de contraindre un citoyena choisir entre sa conscience et la légalité ? Est-il raisonnable de maintenir un dilemme entre!’ agirdans la légalité (et priver les malades d’une mort digne et du respect de leurs droits etlibertés) etl’ agirdans|’illégalité (et compromettre sa vie, ses proches, sa réputation, la crédibilité du corps médical auprés des usagers) ? Et la peine prévue a Varticle 241 est-elle raisonnable compte tenu du fait que les nouvelles maladies risquent d’augmenterle nombre de ce genre de demande ? La loi doit protéger les plus faibles et les plus démunis, certes ; mais il y a d’autres alternatives que de décriminaliser le suicide assisté : régulariserles actes d’ aide au suicide selon des paramétres Stricts et précis (comme aux Pays- Bas), ou mettre en place un systéme pour statuer rapidement et efficacement sur un cas (pour éviter des dépenses “déraisonnables” aux malades et a leur famille). Mais dans tous les cas, il sera toujours nécessaire de mener une réflexion pour pouvoir répondre - dans la limite du raisonnable - a la question “Que ferais-je si un proche me demandait de l'aide pour se suicider ?” Quelles que soient la décision de la Cour et celle de madame Rodriguez, il nous reste a lui souhaiter autant de courage que celui qu’ elle a déja démontré. André Duhamel et Nicole Guillemet respectivement chargé de cours en éthique et étudiante a la maitrise en philosophie, a l’Université de Sherbrooke, Québec. Immigration En arrivant ici, l'immigrant est confronté 4 des chocs culturels : l'acquisition d'une nouvelle langue (minorité audible), la perte de statut professionnel, la perte de Ja famille élargie, la solitude et répercussion des valeurs de la société d'accueil sur la relation du couple entre autres. La deuxiéme mort de l'immigrant c'est de voir ses enfants adopter une nouvelle culture. La communication est entravée a cause de la situation linguistique. Le choc des valeurs des parents peuvent paraitre désuétes aux yeux des enfants. En plus, il yala perte d'autorité sur les enfants. Quelques problémes affectent seulement certaines catégo- ries de nouveaux-venus : la difficulté d'intégration des femmes au marché du travail et le racisme qui frappe les membres des minorités visibles. Les associations des communautés culturelles permettent aux immigrants de se retrouver entre eux. Ils aident leur intégration dans le sens oW elles atténuent la portée des chocs culturels et leur permettent d'y trouver de la solidarité dans leur communauté. Confronté a toutes ces expériences et ce dépaysement, l'immigrant développe une culture immigrée et une vision relativiste des cultures. Le Canada a choisi le multiculturalisme et non pas la ghettoisation ou l'assimilationnisme. Ce modéle se caractérise par son libéralisme. Chaque communauté a le droit de perpétuer les valeurs de sa culture et d'élever son enfant dans la langue de son choix. Lensemble de ces cultures forment ce qu'on appelle la mosaique canadienne. La culture canadienne étant ainsi théoriquement definie par les cultures qui la composent, sans oublier toutefois que la culture anglo-saxonne de la majorité a une force d'attraction incontestable. Dans nos interactions avec des immigrants ou des immigran- tes, nous risquons souvent de réagir de fagon indue par manque de compréhension de Ja situation. Patience et ouverture d'esprit sont ici de rigueur. AVIS DE RECHERCHE Eugene Evans Bonjour Benoit (Ben) Mon nomest Rita Beaudry. Je vis au Nouveau-Brunswick et je suis une de tes soeurs biologiques. Si tu lis ceci, j’espére que tu vas comprendre le fond de ma pensée, oi que tu sois, appelle-moi. Je parle au nom de toute la famille. Tu as trois soeurs, deux fréres et moi je les connais et j’aimerais te connaitre toi aussi. Cela fait longtemps que je te cherche mais sans résultat. Aujourd’hui, je prie Dieu pour te retrouver. Ceci est ma derniére ressource. ‘ Je te donne les informations que j’ai regues : ton nom a ta naissance, Beaudry Benoit; ton pére biologique, Alfred Beaudry; ta mére biologique, Léona Grenier. Tu es né le 17 avril 1948 et baptisé 4 Balmoral, N.-B. Tu as été adopté par Clément Arsenault et sa femme. Ils habitaient 4 Richardville dans le temps. Ils ont ensuite déménagé 4 Montréal. Tu as été marié a Deborah Lenoy le 15 juillet 1972.4 l’ Eglise Suzanne Pierrefond. J’ai réussi 4 savoir que tu vivais 4 Vancouver. Tu sais, Benoit, la vie a voulu que !’on soit séparés étant petits. Dans la vie, il y a des choses que l’on ne peut pas changer, on doit l’accepter. Aujourd’ hui, Benoit, je frappe a la porte de ton coeur et j’espére que tu vas comprendre. Personne n’est 4 l’abri des épreuves, alors donne de tes nouvelles. On est tous impatients de te connaitre et de t’aimer. Etant jeunes, la vie nous a séparés. Aujourd’hui, il faut nous rapprocher |’un et |’autre. Il faut pardonner. Si tu lis cette avis de recherche, appelle-moi, s.v.p. _P.S. : Tu es libre de choisir si tu veux nous connaitre ou non, laisse le moi savoir. Si un ou une ami(e) connait Benoit Beaudry ou Benoit Arsenault, laissez-lui savoir. Je ne te connais pas, je ne sais pas quel nom tu portes. J’espére que Dieu entendra nos priéres. J’attends de tes nouvelles trés vite, avec impatience. A tantét. Ta petite soeur, Rita Beaudry 13 Malcom #1 Campbelton, N.-Br., E3N 2S3 Tél. : 759-7677 ou 759-8124 of he WWEST___ ! | a Billet ouvert un an MONTREAL eeoticce 2408 oc 15695 ALLER RETOUR ALLER SIMPLE 3895 Vol direct. TO RO NTO a partir d 299 $ vrs ] 398 vrcres POT OS ALLER RETOUR ALLER SIMPLE Boeing ae