arco eg me Ia SRO tA ee ONT NRA tee VOYAGES Le Soleil de Colombie, vendredi 28 juillet 1989 - 11 Récit d’un tour du monde Un dimanche a Dublin Par Jean-Claude Boyer Dublin («mare noire»), capitale de l'Irlande, 1er septembre 1984. J’arrive du Havre (France) en bateau puis en train, fatigué mais heureux. L'ISAAC (acrony- me d’un entrepét converti en auberge privée - 4$), a proximité de la station Connolly, se montre fort accueillant. Le préposé me trouve sage de venir visiter Son pays en ce temps-ci de l'année. Nous’ vantons mutuellement nos accents. Je me couche peu aprés le soleil, ce soir-la, conscient de devoir, commedit le proverbe, ménager ma monture. Le lendemain, dimanche, je me fais réveiller t6t par le passage d’un train dans... le petit dortoir. Cette voie ferrée longeant |’auberge me rappelle: Rose-Annade BONHEUR D’OC- CASION (Gabrielle Roy) qui comprit tout a coup la raison du prix dérisoire de son nouveau loyer. Je tourne la téte vers mon voisin: il dort encore, et avec ses lunettes! Une petite surprise miattend dans la douche: il faut presser un bouton toutes les 30 secondes pour que l'eau se remette a couler! Mais, Dieu merci, elle est chaude. Petit déjeuner dans un MacDonald aux tables... .vertes. En sortant, je vois du vert partout: pont, pantalon, porte, voitures (qui ne circulent pas du bon cété, bien entendu), sac a main, lampadaire, cravate, boite aux lettres... Commentles - Irlandais font-ils pour voir la vie en rose (or think in pink)? Il me ® prend la fantaisie de poursuivre journal et correspondance en vert. Je me procure donc un «green pen» ainsi que plusieurs cartes postales. Ces cartes que l’on trouve partout, elles me serviront souvent a choisir les sites et curiosités a ne pas manquer. Je compte «m’en envoyer».une grande quantité au cours de mon périple afin d’en garder le ‘souvenir plus vivant. S'il le fallait, j’achéterais volontiers dix cartes postales plut6t que de consommer une biére: l’alcool s’envole, les cartes restent.. Suit une promenade au hasard dans les jeux d’ombre et de soleil. Bus a deux étages. Mes pas me meénent a |’église protestante St. Mary (XVlle s.). Al’intérieur, apparence austere, belles boiseries. Troncs pour fleurs et... foyers uniparentaux. En sortant, j’apercois une vingtaine de personnes agées a bicyclette, déterminées, j’ima- gine, a dépasser le cap des cent ans. Plus loin, j’entends une sonnerie d’alarme provenant d’un établissement commer- cial; son inquiétant, agagant, interminable. Coup d’oeil dans une autre église ou je remarque un confessionnal pour malen- tendants. Des. cloches sonnent a toute volée. Je marche, marche, marche. Grand-rue O’Connell, jalonnée de monuments com- mémorant les luttes pour l'indépendance de _ |’Irlande. Tiens, un prétre en soutane. Sur un trottoir, un Botticelli aux longs cheveux roux dessine a la craie une splendide naissance de Vénus. A-t-on idée d’investir un tel talent dans une oeuvre aussi éphémére. Joli pont piétonnier Ha’penny, arc gra- cieux au-dessus de la Liffey. Une clocharde en manteau d'hiver transporte dans un vieux landeau gringant une charge de précieux déchets. Je me retrouve maintenant dans la _ vaste cathédrale gothique Saint-Patrick, de culte protestant. C’est ici que fut inhumé Jonathan Swift, l’auteur des VOYAGES DE GULLIVER. Une visite guidée est surle point de commencer. Je me méle aux visiteurs, avide d’apprendre et d’admirer. Ne mentionnons ici que peu de détails. L’église primitive fut fondée au Xlle s. Les verriéres ont été détruites lorsquel’édifice servit d’écurie a Cromwell - aprés avoir servi d'université! C'est dans le choeur qu’avaient lieu les cérémonies d’investiture des chevaliers de |’ordre de Saint- Patrick. Leurs banniéres pen- dent toujours au-dessus des stalles. Nombreux monuments funéraires. J’aime |’épitaphe que Swift rédigea lui-méme, en latin: «/l git 1a ou les fureurs de Lindignation....ne....déchireront plus son coeur. Va ton chemin passant et imite, si tu le peux, celui qui fut au meilleur de lui-méme | inflexible défenseur de /a liberté.» Devant une porte «de la réconciliation», percée d’un trou, le guide nomme deux comtes qui s’y sont donnés la main aprés des années de disputes et de trahisons, sans avoir toutefois a se rencontrer! De 1a l’expression «to chance one’s arm», risquer le tout (pour ‘le tout). La visite se termine sur ce petit commentaire ironique: «Les deux cathédrales de Dublin échappent au culte catholique!» C'est l’heure de la grand- messe dominicale. Chaque chaise, décorée d’un blason différent en tissu, sert égale- ment de prie-dieu. Un feuillet détaille la cérémonie intitulée: «Messe du 17e dimanche de la Trinité». — Entrée solennelle. Manécanterie en aubes bleu ciel. L’officiant tourne le dos a l’'assemblée, comme autrefois. Apres la quéte, les corbeilles sont déposées_ sur |’autel. J’écoute avec ravissement le sublime «Ave verum Corpus» de Mozart. L’office terminé, on éteint’ aussit6t les lumiéres, avant méme que s’évanouisse \’écho des grandes orgues. De retour au soleil, jelis sur un mur de briques: «St. Patrick's Cathedral Choir Schoo! founded - 1432 A.D.». Chorale fondée avant la naissance de Christo- phe Colomb! On a donc célébré derniérement son 550e anniver- saire. Coincidence: je viens de participer, a St-Malo, a la célébration du 450e anniversaire du premier voyage de Jacques Cartier au Canada, et a Oberammergau (Allemagne), au 350e anniversaire de la présen- tation du Mystére de la Passion. Repos sur un banc public pres d'un élégant lampadaire orné de tréfles. Un «Dubliner» vient s’asseoir. ll engage la conversa- tion, entreprend un monologue coloré, devrais-je plutét dire. Des diverses caricatures qu’il dessine avec une verve d’habi- tué des pubs, je ne retiens que quelques esquisses: «Les Ccu- rés? Ce sont tous des petits papes en mal dautorité... En Irlande, il y a autant de chevaux que d'irlandais... Les femmes ici sont souvent considérées comme inférieures aux che- vaux... Les familles sont trop’ nombreuses et les enfants tous mal, élevés... Le lait ne codte rien... Le tiers du pays [un million] vit a Dublin... 23% de chémage, «sim! Crest une catastrophe... Les hommes passent leurs soirées au pub et violent leurs femmes en retournant chez eux... Les étrangéres, au moins, ne vont pas se plaindre au curé ou ala police...» (Ce passage de mon journal est suivi d’une note énigmatique: «Cours intensif a \’école de la vie».) Cet aprés-midi, je me rends a la «Christ Church Cathedral» (l'autre cathédrale, également protestante), qui a été sauvage- ment..«restaurée». au X1IXe_s., souligne un dépliant. Je fais d'abord le tour - devant le monument en pierre grise - des fondations d’une importante cité viking, parait-il. Ne gardons de ma visite qu’un détail nouveau: beaux gisants dont celui, tronqué, d’un... «demi- enfant». Ce petit gisant rappel- le, selon une légende, qu’un pere coupa son fils en deux parce qu'il le trouvait |[Achement peureux! Revenu a l’auberge, en début de soirée, je fais la connaissan- ce de Michael Wright, un Australien, qui a tdét fait de m/inviter a passer une semaine chez lui - a Sydney! Puis je rencontre quatre Frangais, dont Semence certifiée. Grains de grosseur optimum et peuplements uniformes. Isabelle et Cathy Sénégas, deux soeurs, qui elles aussi s’offrent a m/’héberger - a Toulouse. (Nouvel échange d’adresses.) Je découvre, au fil de la conversation, qu’un des profes- seurs d'lsabelle est le pére de Rémi Ducellier, un jeune fort sympathique dont j'ai. retenu le nom dans mon journal lors de mon voyage en. Scandinavie (1979). Petit monde quelenétre. Ces étudiants me racontent plus d'une anecdote. Au cours d’une randonnée a bicyclette, par exemple, alors quiils s’étaient arrétés prés d'un cimetiére pour en admirer les croix celtiques, des gamines, debout sur des pierres tomba- les, leur ont lancé des injures et des... pommes. Laissant la leurs vélos, ils ont réussi a attraper le chef de la bande pour lui donner une bonne fessée. Elles auraient eu leur legon, ces Transports Canada Groupe de gestion des aéroports ‘polissonnes, a en juger par les cris hystériques de la délin- quante en herbe. Un autre jour, deux «vieux vicieux» ont voulu abuser des_ jeunes filles, profitant de |’absence de leurs amis. Ces trop bons vivants ont appris de que! bois Isabelle et Cathy se chauffent... Le long bavardage s’étend ensuite a l'Irlande, puis aux anglicismes, au théatre et au cinéma, en passant par les camps de concentration, la religion et nos philosophes de la vie. Ils ont l’esprit vif et avisé, ces jeunes Francais. Vient |’heure du grand repos. J’attends lesommeil, |’imagina- tion au galop. Quel mystére que lavie! Quelle infinité de choses fascinantes a découvrir! Je m’endors en songeant qu’a l'aube le train repassera, impitoyable, dans le petit dortoir. Transport Canada Airports Authority Group APPEL D’OFFRES OCCASION D’AFFAIRES AUX AEROPORTS CONCERNANT LES CONCESSIONS DE LOCATION DE VEHICULES Dans le cadre d'un appel d’offres national, Transports Canada demande des offres distinctes pour chaque aéroport en ce qui a trait 4 la possibilité d’exploiter une concession de location de véhicules aux aéroports suivants: e Castlegar e Penticton e Quesnel © Terrace e Comox e Port Hardy = Sandspit e Victoria e Kamloops @ Prince George e Smithers e Williams Lake Les soumissionnaires doivent présenter leurs offres en les accompagnant de renseignements sur leur société, leur mode d'exploitation et leurs stratégies de marketing. L’appel d'offres comportera une seule étape. Les soumissionnaires choisis concluront des ententes avec Transports Canada pour une durée de cing ans, a partir du ter janvier 1990. Les parties intéressées peuvent obtenir les documents d'information en s’adressant a: Services du matériel et des marchés Transports Canada Salle 742, 800 rue Burrard Vancouver, C.-B. V6Z 2U8 Téléphone: 666-5661 Des séances d'information seront tenues aux dates et aux lieux suivants: Pour les aéroports de Comox, Port Hardy, Sandspit, et Victoria, mardi, le 15 aodt 1989 a 10h00 heure locale, a: Colwood Room, Victoria Conference Center, 720 Douglas Street, Victoria, B.C. Pour les aéroports de Castlegar, Kamloops, et Penticton, jeudi, le 17 aodt 1989 a 10h00 heure locale, a: Firehall Training Room, Penticton Airport _ Pourles aéroports de Prince George, Quesnel, et Williams Lake, _ lundi, le 21 aodt 1989 4 10h00 heure locale, a: Firehall Boardroom, Prince George Airport Pour les aéroports de Smithers et Terrace, jeudi, le 22 aoGt 1989 4 10h00 heure locale, a: 747 Air Cadet Squadrom Boardoom, Terrace Airport Les soumissions présentées dans une enveloppe scellée, seront acceptées jusqu’a 11h00 heure locale, mercredi, le 20 septembre 1989 et devront étre acheminées a |’adresse susmentionnée. NI LA SOUMISSION LA PLUS ELEVEE NI AUCUNE AUTRE SOUMISSION NE DOIT ETRE RETENUE : Le directeur général régional Canada