‘LE MINI-QUOTIDIEN D DE LANGUE FRANCAISE DE LA COLOMDIESTITANNIGUE VOL. 14 No 16 VENDREDI 25 SEPTEMBRE 1981 Les Franco-colombiens et la télévision : SECOND CLASS MAIL COURRIER DE 2iemeCLASSE No. 0046 Payante...mais bilingue ! Laurent Deboise ii if} i hd Nouveau coordinateur FJ Ci Michel : l'expérience - Laurent Deboise Depuis toujours, Michel » Gervais a fondé, animé ou dirigé des associations de jeunes francophones. II est donc particuliérement qualifié pour succéder a Séverin Gaudet au poste de coordinateur provin- cial de la Fédération Jeu- _nesse Colombienne. Michel Gervais a 24 ans. Tlest né a cété de la ville de Hull au Québec. Encore adolescent, il.fon- de et dirige une Coopéra- tion de jeunes” dans cette région de I’OQutaouais. Une région majoritaire- ment francophone, mais ou les problémes linguisti- ques ne sont pas absents. Lersqu’il quitte le Qué- bec, Michel Gervais légue aux nouveaux responsa- bles son dynamisme. Aujourd’hui, la “Coopéra- tion des jeunes de |’Ou- taouais” compte prés de 5 900 membres de 18 a 25 ans, et autofinance ses activités 4 90%. En 1977, Michel Gervais se rend 4 Saskatchewan et devient agent de déve- loppement communautai- re de l’Association Jeu- nesse Fransaskoise. Deux ans plus tard, il est ‘romu directeur. Mais bien vite, Michel réalise que l’Association, comme beaucoup d'autres re- groupements francopho- - nes hors Québec, n’est qu'une “association cham- vignon”: un pesonnel nombreux, peu de mem- bres. Pour accélerer le recrutement, le jeune di- recteur préconise donc des activités locales, et non provinciales. Un retour 4 la base. Quatre ans plus tard, |’Associa- tion Jeunesse Fransaskoi- se est forte de 500 mem- bres suite page 2 — Ce jeudi 24 septembre, au centre des conférences de Hull, au Québec, une partie va se jouer, qui conditionne Yavenir de la télévision au Canada. Le Conseil de la Radio-diffusion et des Télé- communications Canadien- nes (CRTC), examinera en effet 28 demandes de licence de télévision payante. De- puis, trois ans le secteur privé faisait pression: en av. ril dernier, le CRTC a enfin appelé des compagnies a déposer leurs dossiers de candidature. Quand le CRTC aura rendu aa sa décision finale, les Canadiens francais sau- ront si cet organisme fédéral reste fidéle au. bilinguisme jusque dans ses rapports avec le secteur privé .. Car Yenjeu culturel de la télévi- sion payante est complexe, bien que le principe techni- satellite et du cable. Une entreprise de cablo-diffusion sert d'intermédiaire: en rece- vant les signaux émis par satellite, puis en les dirigeant 4 son tour par éable jusqu’au récepteur de l’abonné. Cofit probable de |’abonnement pour le citoyen canadien: entre 10 et 15 dollars. Reste 4 connaitre le conte- nu des programmes d'une future télévision payante. C’est Yenjeu culturel des choix du CRTC. Chacun est conscient de l’immensité de cet enjeu. La preuve? Certains Ministres provin-. ciaux des Taiseonacennies: tions réclament d’ores et déja le contréle des licences de télévision payante a diffu- sion provinciale. 21 des 28 compagnies proposent en ef- fet une diffusion provinciale. Le Ministre fédéral des Télé- communications, Franis Fox, qualifie cette revendication de “logique”. _euite page 16 Qu’est-ce que eee H.H.Stern Dans une classe type d’im- mersion en francais, la totali- té ou la majeure partie des cours d'une école anglaise sont. dispensés en frangais aux enfants dont la langue familiale est l'anglais. Leur professeur est un Francopho- ne ou quelqu’un qui posséde "une connaissance totale du . francais et enseigne dans -cette langue les principales matiéres du programme. Le but est un apprentissage actif et pratique du frangais, sans qu'il fasse l'objet d’un enseignement 4 part. I s'agit en somme de faire d'une pierre deux coups: étudier un sujet et appren- “dre une seconde langue. en méme temps. Le principe de l'immersion peut s’appliquer 4 tous les niveaux, du jardin d’enfants a la fin de la scolarité, et méme a luniversité ou dans le cadre de l'éducation per- . manente. Le prototype en la matiére est le programme d™“ immersion précoce” qui commence a la maternelle ou en premiére année du primai- re. L’enseignant(e) méne sa classe entiérement en fran- cais, ce qui fait que les enfants s’en imbibent auditi- vement sans méme pouvoir Yutiliser oralement. Dans Vidéal, il ou elle, devrait étre bilingue de facon a s ‘adapter aux besoins de l’enfant qui, dans un premier temps, s’exprimera en anglais ou en francais Cette rencontre avec la lan- gue- nouvelle doit done se faire en douceur, mais Sire totale, c’est-a-dire que tout ce que fait ou dit l’ensei- gnant doit l’étre en francais. Cette méthode se poursuit au cours de la premiére et deuxiéme année du primaire, Yenfant apprenant 4 lire et a écrire dans sa langue secon- de. Tous exposés qu'ils le sont au frangais langue se- conde, les enfants continuent évidemment 4 vivre et a jouer en anglais. Ce dualisme de l’apprentis- sage d'une langue dans la vie et d'une .autre a Tlécole constitue un véritable ensei- gnement bilingue. L’immer- sion précoce se poursuivant aux niveaux supérieurs, !’en- seignement devient de plus en plus bilingue, certains sujets étant traités en fran- cais et d'autres en anglais. La proportion des matiéres dis- pensées dans l'une ou !’autre langue peut varier au cours des années, au fur et a mesure que l'enfant avance dans le primaire. Nombre de systémes scolaires offrent aux “ex-immergés” un pro- gramme de francais enrichi ou plusieurs cours en fran- cais a titre de suivi. Ce concept peut comporter des variantes, l’immersion se faisant parfois dés le départ — en temps partagé: le matin en frangais, l’aprés-midi en anglais. Elle peut aussi étre introduite plus tard dans le cours des études, en troisié- me, quatriéme ou cinquiéme (immersion moyenne) ou en sixiéme, septiéme ou huitié- me (immersion tardive), voi- re au secondaire (école secon- daire bilingue) et s’appliquer ~ pendant un, deux, ou trois ans, 4 plein temps ou en temps partagé. . On peut ainsi distinguer trois stades dimmersion: précoce, mo- yenne ou tardive, et deux formes: totale ou partielle. 25 CENTS Les trompettes du néant Arthur Malebranche La nouvelle direction politique et la nouvelle direction administrative de la Fédération des Fran- co-Colombiens rivalisent d'ingéniosité. Pas pour proposer des actions con- erétes-loin de la-mais pour dérouter les meilleures volontés francophones, et les journalistes les plus objectifs. Qu’on en juge. Les élus du “Congrés de mai” enavaient fait grand battage, et Radio-Canada Tavait seriné tout un dimanche: la premiére rencontre entre le nou- veau directeur général Fernand Gilbert, et les membres du conseil géné- ral pendant quatre jours au Delta River Inn de Richmond, était impor- tante. Les participants de la réunion révéleraient des directives futures, des orientations 4 venir, et patati et patata... Or, seul un flou générali- sé fut jeté en pature aux membres et aux journalis- tes. Le président René Chenoll: “Nous avons dis- sipé la pagaille”. Le directeur Fernand Gil- ~ bert: “Nous réglerons les problémes de communica- tion par une gestion ou- verte”. Le conseiller général Rosaire Trem- blay: “C’est fantastique, la FFC sera vraiment nous, et pour nous”. Passe encore que ces trois affirmations soient floues. Il y a pire: elles sont fausses. Un membre dela FFC, John Condit, l’a appris 4 ses dépens. , suite page 2 Annie Granger “Tour de Vancouver, i ici Oscar, Juliette.... Roger a vous”. Tout cela en an- glais; dans le ciel de Vancouver,la langue par- lée est l'anglais, méme si le pilote est francophone. Une lumiére clignote, l’avion est maintenant sur radar. Nous sommes a 2,000 pieds d’altitude, au- dessus du détroit de Geor- gia, nous nous dirigeons vers Vile Pender. Aux commandes du “Beaver”: Charles-Emile _ Polard, pilote de la compagnie Air BC Pendant toute la jour- née, cet hydravion va amerrir, déposer un cou- ple au port de Bedwell, ' encore amerrir sur une plage de Galiano pour y ramasser 3 personnes et un chat. Charles Polard est né en Saskatchewan de pére breton et de mére pari- sienne. Depuis 1966, Charles est pilote d’avion a hélice: Beaver, Otter etc. Sa passion pour ces joujous commence lorsqu’ il est dans le nord et qu'il aide a décharger les Charles, pilote avions. Il décide de deve- nir pilote et travaille quatre ans dans les puits pétroliféres en Alberta pour payer ses études. Ensuite il choisit la Co- lombie Britannique, son beau-frére y est déja pilote. Celui-ci se tuera dans |’écrasement de son avion sur Grouse Moun- tain en 1966. Charles commence a voler dans le nord de la C.B. sur des avions chaussés de skis. “J’aime l’aviation a ski, on décolle et atterrit sur la neige et la glace; c'est toujours un défi, les condi- tions y sont trés difficiles suite 6