Septembre 1966 L’APPEL page 7 LE PERE MAILLARD EST DECEDE EN FRANCE Le prétre qui donna son nom 4 Maillardville est décédé le 8 aoitit, a l’Age de 86 ans, au Col- lége Franco-Canadien de Lyon, en France. Le Pére Edmond Maillard fut le premier pasteur RAPPORT BEAUPRE ... (suite de la page 6) du Canada anglais. Le contraire serait plu- tot vrai si l’on interpréte bien les paroles de Mer Johnson, archevéque de Vancouver, quand il qualifiait de “sage” notre décision de sé- parer le probléme de l’enseignement frangais de celui des écoles catholiques. Il faudrait, de plus, savoir gré aux autorités catholiques d’a- voir omis de mentionner le cas des écoles bilin- gues existentes dans l’archidiocése. Le contrai- re aurait eu don de compliquer davantage un probléme qui l’est déja suffisamment. Seule voie réaliste Toutes ces considérations n’éliminent pas d’un seul coup l’état de confusion qui régnera encore longtemps dans les esprits. Une tradi- tion deux fois centenaire qui est celle des Canadiens francais se déracine difficilement. Méme si tout ce qui vient d’étre dit est logique et que la plupart des ndtres s’accordent sur le principe. Le fait est que nous serons appelés, dés octobre, au niveau des paroisses, 4 participer 4 Vélection de trois commissaires pour le vica- riat forain de New Westminster et de cing pour celui de Vancouver. Cette représentation ne tiendra pas compte des paroisses nationales ou bilingues. De plus, nous serons invités a titre de catholiques & nous cotiser pour le soutien des écoles catholiques. Nos curés continueront, puisque c’est leur devoir, 4 rappeler a leurs ouailles leur obligation morale de donner une éducation chrétienne 4 leurs enfants. Ce qui est d’ordre 4 favoriser Vhésitation eest le fait que du-cété confessionnel comme du cété national il s’agit d’un droit et d’une aspiration légitimes. D’autre part, il faut réa- liser que ce sont deux droits qui ne peuvent se défendre conjointement. Il faut comprendre qu’en matiére de droits nationaux l’évolution va i la faveur d’une reconnaissance officielle des deux langues. En matiére de confessionna- lité nous avons a faire face au pluralisme grandissant. Le probléme de l’éducation chré- tienne dans les écoles publiques ne se réglera pas au niveau des gouvernements mais au ni- veau des diverses confessionnalités elles-mémes qui devront, tét ou tard, présenter un front commun. ; Il est encourageant de constater, cependant, que les deux autorités, religieuse et gouverne- mentale, reconnaissent la distinction qu’il fant faire. Nous sommes assurés que nos curés sau- ront bien, le temps venu, expliquer qu’il faut consentir 4 un sacrifice temporaire puisqu’il s’agit, ici, de Vépanouissement méme de la personne humaine. Quelques années de priorité a la langue des Canadiens frangais ne peut que favoriser et l’Eglise et la nation. de Maillardville, au moment de sa fondation, en 1909. Tl est quelque peu étrange et méme ironi- que que Maillardville porte son nom ear il n’y demeura que deux ans. Toutefois, cette ville lui était chére. C’est du moins ce qu’affirme le Pére G. Riser, o.m.i., supérieur du Pére Maillard au Collége Franco-Canadien. Dans la lettre ot il nous apprend la mort du Pére Maillard, il nous dit que celui-ci pensait souvent 4 Maillardville, mais qu il n’aimait pas en parler car cela le faisait souffrir. Il est fort probable que le Pére Maillard ait été lune des inévitables victimes des malaises dune Eglise en croissance. Le supérieur du Pére Maillard, Mgr Donten- will, fut élu supérieur général de la congréga- tion. Mgr Neil McNeil, venu d’un diocése de Terre-Neuve, lui succéda. C’est lui qui ren- voya le Pére Maillard de Maillardville. Le Pére Maillard nous raconte lui-méme cet épisode de sa vie dans une lettre écrite en 1959, & Voccasion du cinquantiéme anniver- saire de la fondation de Maillardville. “En 1909, arriva 4 Vancouver, comme ar- chevéque, Mgr MeNeil. Il fit bien des voya- ges 4 la nouvelle colonie (Maillardville) qui Vintéressait beaucoup ... “En 1911, un certain jour je faisais le tour du village pour quéter pour l’école. On me dit quw’un prétre me cherchait. C’était l’abbé Pel- letier, porteur d’une lettre dans laquelle Mgr McNeil me disait que ce prétre était nommé curé de la paroisse - avouez que le coup fut rude. “Le soir méme je rentrais 4 New Westmins- ter.’ Deux ans aprés son renvoi de Maillardville, on demanda au Pére Maillard d’y retourner. II refusa et fut nommé supérieur des missions du Caribou ot il resta douze ans. C’est au successeur de Mgr McNeil, devenu archevéque de Toronto, que nous devons le choix du nom de Maillardville. Selon le Pére Schmidt de la paroisse francis- caine de Notre-Dame de Lourdes, le succes- seur de Mer McNeil, e’est-a-dire le Pére BE. Ga- rone, aurait entendu dire qu’on voulait donner le nom de “Cargo” a l’établissement 4 cause des cargos qui y venaient. La-dessus, il suggéra le nom de Maillardville. Il y eut dautres suggestions. Pourtant, le nom de Maillardville, suggéré par le Pére Ga- rone, fut choisi 4 la fin. Le Pére Maillard termina sa vie sacerdo- tale au Collége Franco-Canadien. Selon le Pére Riser, supérieur du Collége, le Pére Maillard mourut en disant que de tou- te sa vie il n’avait eu qu’un désir: d’aimer le Seigneur et de Le faire aimer. R. P. Schmidt