ame eae hh omeeEE, CT go a Membre de la S.H.F.C. AVANT-PROPOS: Avant d’entreprendre des recher- ches sur le Fait Frangais en _ Colombie britannique, il est bon de connaitre l’origine de ce vaste territoire qui est devenu, par un long chemi- nement, notre belle province de Colombie britannique. Aux époques les plus recu- Iées de son histoire, cette _ province ou plutét cette im- mense terre sans nom était habitée par des aborigénes, erronément appelés Indiens, venus d’on ne sait ot, pro- bablement par la Russie, le détroit de Béring et l’Alaska. Ils occupaient de preie: rence la céte ouest de l’ac- tuel Canada, pres des riva- ges plutét que la partie continentale, qui n’était que foréts, lacs, cours d’eau, montagnes, animaux, le tout dans un cadre luxuriant, mais tout de méme entié- rement sauvage. Quels furent les premiers hommes blancs qui foulérent cette région cétiére ou conti- nentale? Plusieurs préten- dants sont en lice: les An- glais sont les plus préten- tieux... rien qu’a consulter la majorité des ouvrages de leurs explorateurs. Ils signalent Sir Francis Drake (1540-1596). qui aurait touché un point de l’lle de ‘Vancouver, vers 1579, ce qui est déja une époque bien lointaine. Drake est ce valeureux marin qui lutta contre les Espagnols; il aurait donné au point précité le nom de “New Albion”. Albion était le nom désigné par les Anciens pour l’Angleterre, a cause de ses falaises blan- ches (alba, en latin, signifie blanc). Ce fait demeure obscur dans l’histoire. On mentionne un autre homme blanc, en la personne du navigateur Juan de Fuca (1592), né Apostolos Vale- rianos, de I’'Ile de Céphalo- nie (Gréce), qui s’était mis au service du vice-roi du Mexique et crut bon d’adop- ter un nom espagnol. Des historiens vont jus- qu’a contester son existence méme: le fait est, que chargé de mission, il aurait exploré un détroit qui porte son nom, depuis 1787, grace aux: bons soins du Capitaine ’ Charles William Barkley qui le traversa a bord de son navire “Imperial Eagle”. Juan de Fuca poursuivit son chemin a la recherche du fameux passage nord-ouest ’ Pacifique-Atlantique, obses- sion des amirautés europé- ennes. Puis une trés longue pé- ‘riode de silence ou’ histori- quement obscure plane sur cette vaste terre, 4 moins que l’explorateur danois Vitus Bering ou Behring (1680-1741) n’ait fait escale quelque part sur notre céte, qui précéda la découverte du détroit qui porte son nom. Nous arrivons 4|’ére espa- gnole, la plus percutante, avec le commandant Juan Perez, de la marine espa- gnole, qui, en 1774, toucha un point de la céte ouest de l’actuelle Ile de Vancouver, a l’époque sans nom, qu'il nomma San Lorenzo, changé en Nootka Sound par le capitaine Cook, quatre an- nées plus tard. Continuons sur cette re- cherche des hommes blancs. De 1775, ce furent encore des Espagnols avec Juan Francisco de la Bodega y Quadra et Francisco Mau- relle, trois ans avant les Anglais Cook et son jeune mousse George Vancouver. Toujours la vaste région BAAR? de notre actuelle Regard sur le passé Origine de la province de Colombie britannique | ase _ Recherches d’A. SPAGNOLO topographiques, repéré les points d’accessibilité des fleuves, etc. On cite que Simon Fraser a pu délimiter une vaste portion de notre vaste terri- toire en lui donnant le nom de “New Caledonia” (Nou- velle Calédonie) avec Fort St James comme capitale. Caledonia est l’ancien nom romain de!’Ecosse: il a voulu ainsi honorer la mémoire de sa mére, née Catherine Mcdonnell, d’origine écossai- se. Simon Fraser n’a jamais vu ce pays, puisque né aux Etats-Unis d’Amérique, mais il avait été impres- sionné par les récits enchan- Simon Fraser et ses anges itants descendant le fleuve qui portera son nom [1808]. province n’avait pas de nom de baptéme. L’anse de Nootka en était le “nombril”. Entre-temps, il y avait des va-et-vient d’Espagnols ve- nant du Mexique ou de Cali- fornie et des Russes par l’Alaska. Tout ceci ne constitua pas de réelle possession territo- riale diment reconnue, ni de quelconque hégémonie, ni de prépondérance marquée. Puis histoire de ce vaste territoire — deux fois la France, commenga a se cor- ser par les expéditions de trois importants explora- teurs venus par voie de terre de ]’est canadien: Alex- ander Mackenzie (1764-1820) — David Thompson (1770- 1857) — Simon Fraser (1776- 1862), les trois attachés a la puissante North West Com- pany, et, par ]’implantation’ des deux sociétés tentaculai- res pratiquement propriétai- res de la plus grande partie du pays, non par esprit politique ou autre, mais bien par un lucre souvent éhon- té, il s'agit de la Hudson Bay Company et de la North West Company. Laissons ces deux compa- gnies, rivales d’ailleurs, a leur commerce portant es- sentiellement sur les fourru- res, pour nous occuper du trio qui a réalisé ici des développements marquants: des ‘trading posts” — vil- lages — effectué des relevés teurs de sa mére, férue de poésie et littérature gaéli- ques. Jadis l’Ecosse était peu- plée de Pictes et de Scots venus d'Irlande qui formé- - rent un seul royaume au XIe siécle, sous le nom de Cale- donia et les habitants, Calé- doniens. Jusqu’a présent, le nom de Calédoniens est adopté dans certaines circonstances ro- mantiques ou poétiques. D’autre part, tant Mackenzie que Thompson ne furent pas inactifs, leurs ‘explorations figurent dans les plus belles pages de notre histoire écrite rien que par des écrivains anglais... Des années durant (envi- ron 30), le nom de Nouvelle- Calédonie demeura en vi- gueur, lorsque la France se ravisa, souleva des objec- tions au sujet de cette ap- pellation, du fait de sa pos- session, depuis 1853, dans Océan Pacifique; d’un archi- pel du méme nom, d’ailleurs découvert, en 1774, par le Capitaine James Cook, qui, lui aussi mi par un senti- ment maternel, sa mére_ étant d'origine écossaise, lui donna le nom de Caledonia qui lui était cher. La protestation de la France eut son effet sur la Reine Victoria qui admit que cette duplication eréerait une confusion. On chercha un autre nom, comme New-Hanover, New Cornwall ou New Georgia, lorsque Edward George, Earle Bulwer Lytton (1803- 1873), homme d’état anglais, poéte et critique, marié avec Rosine Doyle Wheele, une grande beauté irlandaise, qui eurent une vie sociale extravagante, terminée par un divorce retentissant, et auteur du fameux roman “Les Derniers Jours de Pompéi” porté a I’écran par les Studios de Hollywood, avec un immense succés; donc Lytton proposa a sa reine que le seul nom pos- sible serait “British Colum- bia” se basant sur des car- tes de l’époque qui mar- quaient le nom de Columbia a cette région, du fait que le fleuve Columbia la traverse. - La encore, il y ale nom d’un pays de |’Amérique Latine... Pour compliquer les choses, des habitants des Etats-Unis d’Amérique ap- pelaient souvent leur céte- ouest, Columbia, du moins en poésie: suivant Lytton, British Columbia serait le nom le plus approprié. La Reine Victoria, en 1858, entérina cette nouvelle appellation par un Acte du Parlement Britannique. On aimerait bien et mieux, les adeptes sont nombreux, Colombie canadienne... patience. Tous les historiens sont d’accord pour affirmer que le nom de Columbia donné au fleuve qui prend sa source dans nos Montagnes Rocheu- ses et se déverse a Astoria (Portland) aprés un parcours de 1800 kilométreés, dont 760 au Canada, le fut par l’explo- rateur-navigateur américain Robert Gray, qui le remonta avee son navire le “Colum- - Fraser 1806-1808” Le, Saleil de.Colombie, vendredi 13 juillet 1979 15 Société - Historique Franco-Colombienne bia Redivida”, d’ot le nom. Evidemment, ces pages de notre histoire sont belles, voire captivantes, mais un fait “chicote” les franco- colombiens, c’est que la trés grande majorité des ouvra- ges en langue anglaise... il n'y en a pas d’autres... mentionnent: “Simon Fraser avec des Indiens et dix, douze ou plus hommes” ou Alexander Mackenzie: aussi bien que David Thompson, citent également “une poi- gnée d'Indiens et x hommes blanes ou européens, ont ef- fectué telle ou telle explo- ration” sans trop mention- ner que les hommes blancs étaient des pionniers, des coureurs de bois, des Fran- cais, héros au petit pied, mais héros quand méme. Alors, les Landry, Dou- cette, Beaulieu, Bisson, Courtois, Beauchamp, etc., cela était quoi? Du bois sec... Toutefois, nous relevons dans un ouvrage de W. Kaye Lamb, intitulé “The Letters and Journals of Simon que Simon Fraser aurait men- tionné le voyageur La Malice, dont il n’eut pas a se féliciter: il méritait, parait-il, bien son nom. Aurait mentionné un Gagnon dit Gagmen, Ga- gnion, méme Gaymon, La Chapelle, D’Allaire, Lacerte, Jean-Baptiste Boucher (dit Wacca), Bourbonné (proba- blement Bourbonnais, un parc a Williams Lake), La- garde, etc. Simon Fraser n’a pas omis le nom de son précieux colla- borateur Jules Maurice Quesnel, alors agé de 22 ans, en des termes élogieux, fils de Joseph Quesnel, le poéte, dramaturge, commergant de Montréal, originaire de St. Malo (Bretagne), pére de treize enfants. C’est actuellement la tache de la Société Histori- que Franco-Colombienne de mettre en évidence, par d’actives recherches, le réle joué par les valeureux Cana- diens-francais venus de l’est canadien, qui peinérent avec . les trois explorateurs. Devenez membre de Ia Société Historique Franco-Colombienne Cotisation annuelle: $4.00 membre individuel $10.00 membre groupe : a/s Mme Catherine Lévesque 9, Broadway Est, Vancouver La Société Historique Franco-Colombienne a emménagé au 9, Broadway Est, a Vancouver [Code postal: V5bT 1V4 Le bureau est ouvert le lundi, le mercredi et le vendredi, de 9h30 a 15h30. La permanence est assurée par la secrétaire de la Société Historique, Mme Catou Lévesque. Tél. 879-3911. Saviez-vous qu'il existait un journal en francais au début de la colonie? Foe LE COURRIER DE LA NOUVELLE-CALEDONIE informait les premiers colons de la Colombie-Britannique Procurez-vous les exemplaires existants du 11 septembre 1858 au 8 Octobre 1858. ECRIVEZ A: SOCIETE HISTORIQUE FRANCO-COLOMBIENNE a/s Mme Catherine Lévesque, ; 211, 46¢me avenue ouest, Vancouver, C.B. V5Y 2X2 PRIX: $1.25 + $0. 25 pour la poste :