ee Information les sermons sont monotones, mais il y a des exceptions. 2 Chronique La memotire et l'oubli Petits héros oubliés devant un mur et fusillé. Il a peut- Sonnerie aux morts, cou- &tre le triste honneur d’étre la ronnes de fleurs déposées au pied plus jeune personne a avoir été des monuments, discours, défilés des anciens combattants; les cé- rémonies du 11 novembre ont été semblables a celles des années précédentes; on s’est souvenu et... on a oublié. On s’est souvenu des sol- dats morts au combat et on a parlé de leur héroisme et de leur sacri- fice, mais on a oublié de parler de V’héroisme et du sacrifice de mil- liers de civils. Pourtant dans bien des pays, des civils ont couru de gros risques en participant aux mouvements de résistance, en cachant des juifs, des prisonniers évadés, des aviateurs anglais et américains. Et que dire de cet aum6nier allemand qui faisait partie des troupes d’occu- fusillée. Ces deux anecdotes figu- rent dans un vieux livre intitulé «Petits héros de la Grande Guerre». * * * * * Le bilinguisme a I’Hétel de ville de Vancouver La municipalité de Van- couver se met discrétement a l’heure du bilinguisme en publiant quelques documents dans les deux langues officielles, et parfois 4 Vheure du multilinguisme, en ajoutant d’autres langues. Quelquefois la traduction laisse 4 désirer, comme dans le cas d’un dépliant qui donnait des informations sur les élections municipales du 17 novembre: «Ce Nous accordons trois étoi- les 4un sermon du Pére Ponti, le curé de la paroisse Our Lady of Sorrows, 4 Vancouver (1’une des paroisses de la collectivité d’ori- gine italienne). Dans ce sermon, le Pére Ponti avait suggéré que l’on change le nom de 1’église pour l’appeler «le club des plus de 50 ans». «Ou sont les jeunes?» avait demandé le prétre. Nous accordons quatre étoiles 4 un sermon du Pére Greg, qui était curé 4 Sturgeon Falls, en Ontario, en 1984. Il avait com- mencé son sermon en s’avancant vers les paroissiens, un petit sac en papier ala main. Je traduis. «Je vois parmi vous des regards hor- rifiés. Certains d’entres vous se disent probablement: son sermon va étre long; il a pation en France et qui a organisé la fuite d’un grand nombre de juifs et de résis- tants? Mais surtout, com- ment peut-on oublier de parler des enfants, au cours - des cérémonies du 11 no- vembre? Voici, par exem- ple, comment sont morts deux garcons de douze ou ‘treize ans, en France, au cours de la Premiére Guerre mon- diale. Une mére avait en- an-Claud Arluison amené son lunch.» Il a sorti du sac une pomme et une orange. «Dieu a créé la pomme et l’orange. Il n’a jamais souhaité que la pomme essaie de devenir une orange, ni que l’ orange es- Saie de devenir une pomme... je vois deux enfants qui les mangent des yeux...Ilenest de méme pour les hommes; n’ essayez pas d’étre quel- qu'un d’ autre, soyez vous- méme.» A la fin de son sermon, le voyé son fils faire des cour- ses dans un village que les Allemands venaient de prendre. En chemin, il a vu un officier et deux soldats allemands qui gar- daient un prisonnier francais bles- sé. Ce dernier a demandé au gar- gon de lui apporter de l’eau. Lorsque le gargon est re- venu, |’officier allemand a ren- versé la cruche et a ordonné a l’un des deux soldats de donner son fusil au garcon; puis l’officier a dit 4 l’enfant de tuer le blessé. Le gargon a épaulé, a visé, s’est retourné brusquement et a abattu l’officier allemand, le tuant sur le coup. Les deux soldats ont tué l’enfant 4 coups de baion- nette. Lorsque des Allemands ont pénétré avec précaution dans un autre village, un officier a apercu un jeune scout et est allé lui demander si des soldats frangais se cachaient dans les maisons. «Non», leur a répondu |’enfant. Quelques minutes plus tard, des coups de feu sont partis d’une maison. Aprés avoir pris d’assaut la maison et tué les soldats fran- gais qui s’y cachaient, les Alle- mands se sont emparés du jeune scout. «Savais-tu que des soldats se cachaient dans cette maison?» lui a demandé l’officier. «Oui,» a répondu |’enfant; il a été conduit pamphlet vous dit ok voter et comment voter si vous n’ étes pas déjainscrit sur la liste des voteurs pour les élections de la ville de Vancouver.» * * Des étoiles inattendues Dans les journaux et les programmes de télévision, les critiques ont l’habitude de décer- ner des étoiles aux films présen- tés. Mais l’attribution d’étoiles 4 une messe d’enterrement, voila qui est surprenant. «Daily Nation» est le quo- tidien de La Barbade. En page 4 de son édition.du 25 juin 1990, une grande place était accordée a un article sur l’enterrement de M. Sealy, un homme de 97 ans, trés connu dans 1’ile. L’article se termine ainsi: «Star awards, with amaximum of four in each category, were: Atmosphere ****, brotherhood **** praise in song ***, sermon ***y_ Une fois de plus, la réalité dépasse la fiction. * * * * * * * X* ll ya sermon et sermon Réflexion faite, l’idée d’ac- corder des étoiles aux sermons n’est pas absurde; cela encoura- gerait les prétres 4 améliorer leurs qualités d’orateurs. Trop souvent, Vendredi 23 novembre 1990 Pére Greg a donné les fruits aux deux petits gourmands. * * * & * Voila du bon langage francais Pourquoi fallait-il que je vous rencontrasse? Est-ce le plaisir que je vous visse Pour arriver 4 Ce que je vous aimasse Et qu’obstinément je m’opinia- trasse Pour qu’a la fin vous m’assassi- nassiez? (Extrait d’un recueil de petites histoires de M. Alexan- dre Spagnolo). * * * * * Un véritable scandale Les touristes anglophones qui descendent dans un certain hétel au Japon restent certaine- ment perplexes devant une carte rédigée en anglais et placée bien en vue dans les chambres: «You are invited to take advantage of the chambermaid» (vous étes invité a profiter de la femme de cham- bre). * * * * * Conclusion Maurice Chevalier s’est plaint un jour aun ami: «Ce que je reproche aux pauvres, voyez-vous, c’est qu'on a beau ne rien leur donner, ils réclament toujours.» Le Soleil de Colombie Courrier De la discussion en francais M. le Rédacteur, Avez-vous remarqué, lorsqu’un groupe de Franco- phones est ensemble a jaser, a discuter et qu’un ou une anglo- phone s’approche du groupe, immédiatement la conversation se poursuit en anglais. C’est un phénoméne que j’ai eu 1’occa- sion d’observer a plusieurs reprises depuis que je vis sur la céte ouest. Au Québec, lorsque deux anglophones s’adressent la pa- role, c’est en anglais tout sim- plement. Le fait qu’ils soient parmi plusieurs Francophones ne change en rien leur compor- tement. Et je crois que c’est tout a fait naturel. Pourquoi devraient-ils changer de lan- gue? Et de plus, ils n’ont aucun remords 4 parler leur langue en toute place. Alors pourquoi nous, Francophones, avons-nous ce sentiment de culpabilité en parlant notre langue? Encore cet esprit de «peuple conquis - cite: glish.» _ nés pour un petit pain», etc. ser’hypocrisie. = Dans un article du jour- a nal «The Province», du 29 oc- André Bérubé tobre dernier, Susan Riley décrit Nanaimo Le Soleil de Colombie Le seul journal en francais de la Colombie-Britannique Président-directeur: Jacques Baillaut Gestion, administration, publicité: Jacques Tang Journalistes: Daniel Bélanger, Francois Limoge Réalisation, mise en page: Suzanne Bélanger Correspondant national: Yves Lusignan (Agence de presse francophone) Collaborateurs: Claudine Lavallée, Claudine Letoumeur, Tima Sekkat, Jean-Claude Arluison, Jean-Claude Boyer ; Collaborateurs Arts et spectacles: Marie-Louise Bussiére, Nigel Barbour Ouverture du journal: 9h 4 17h, du lundi au vendredi Toute correspondance doit étre adressée au Soleil de Colombie, 980 rue Main, Vancouver, BC, V6A 2W3. Les lettres & la rédaction seront publiées a condition que leur contenu ne soit pas diffamatoire et qu'elles soient signées. Tél: (604) 683-7092 ou 683-6487. Fax: 683-9686. L'abonnement annuel cofite 20$ au Canada, 25$ a l'étranger. Le journal Le Soleil de Colombie est publié par Le Soleil de Colombie Ltée. Enregistré comme courrier de deuxiéme classe. No 0046. assez bien la situation et je To me, bilingualism hasn't failed because French- speaking politicians in Ottawa have tried to shove it down everyone’ s throat. It has failed because Francophones have been too polite, too willing - even eager - to switch to En- Eneffet, iln’y a absolu- ment rien d’impoli a parler en francais méme si nous som- mes entourés d’ Anglophones. Ce sentiment d’infériorité est totalement ridicule. Et il me semble que nous sommes les seuls 4 en souffrir. Du moins, je ne connais aucun Anglo- phone qui en souffre. Etre Francophone et étre fier de l’étre c’est bien, mais étre Francophone seulement s’il n’y a pas d’Anglophones autour dénote, 4 mon avis, un senti- ment d’infériorité. Dans cer- tains cas, ce sentiment d’infé- riorité irait méme jusqu’a fri-