"Association des consom- mateurs du Canada a de- mandé 4 ses filiales pro-- vinciales d’intervenir au- prés des Procureurs pro- vinciaux pour qu’ils appuient la présentation d’un projet de loi visant 4 reconnaftre aux groupes de consommateurs le droit d’entamer des pour- suites en justice. Les grou- pes de consommateurs ayant des doléances similaires pourraient intenter une poursuite unique contre la firme fautive, obtenant ainsi la plus large réparation; l’application des lois de pro- tection des consommateurs serait facilitée. NOUS VOULONS UN SER- VICE POSTAL PLUS SOUPLE - Un nombre considérable de guichets de poste sont fer- més A midi, alors que beau- coup de travailleurs vou- draient utiliser les services postaux. L’Association des consom- mateurs du Canada a deman- dé au Ministre des Postes de laisser chaque bureau de poste adapter ses heures d’ouverture aux besoins des usagers locaux. 2 LES RISQUES DU HOCKEY L’Association des consom- mateurs du Canada vous si- gnale qu’actuellement les ligues de hockey junior exi- gent que leurs joueurs por- tent des protége-dents. Les meilleurs sont les pro- tecteurs internes; les co- quilles et grilles extérieures sont maintenues en place par une mentonniére: elles pro- tégent la denture contre les coups directs, mais un coup de bas en haut peut les en- foncer dans le nez, qu’elles blessent. SOYEZ PRUDENT LORS- QUE VOUS DEMENAGEZ ) Projetez-vous de déménager? L’Association des consom- mateurs du Canada vous conseille de vous assurer d’ abord de la bonne réputation des firmes de déménagement que vous avez en vue, en teléphonant au Better Busi- ness Bureau. Si vous démé- nagez loin, renseignez-vous aussi sur le correspondant du déménageur dans la ville de destination, car il pour- rait bien appartenir 4 une autre firme. paie. La prudence LE PERCEPTEUR ARRIVE Le -dernier numéro du Consommateur canadien si- gnale qu’A l’occasion d’une vente de propriété, le ven- deur doit payer un rappel d’impdét sur le revenu cal- culé selon le total des amor- tissements dont il aréclamé la déduction. La seule fagon de l’éviter est de démolir la maison et de vendre le seul terrain; c’est quelque- fois avantageux. Le siége de 1?7ACC se trouve au 100, rue Gloucester, Ottawa. L’ ACADIE On peut sans doute dire delle ce qu’elle dit de sa mére: “C’était pas du monde comme d’autre !” Et pourtant pour de nom- breux Acadiens, Mathilda Blanchard est. une femme qui a voix, qui a visage de l’Acadie. ; Les yeux vifs, percants dans un visage mobile, le cheveux blond légérement en bataille, une voix qui va du murmure a la cla- meur’, cette femme d’une cinquantaine d’années a Vétoffe d’un leader. : Role qui n’est. pas facile au Nouveau-Brunswick, dans cette partie qu’on nomme Il’Acadie, oi se manifeste depuis 1964, as- sure-t-elle, une sorte de réveil, En ce moment, il faut lutter contre le bill sept, “qui permettrait de récupe- rer les taxes des 12 dernié- res années, mais que per- sonne ne peut payer’. Il faut Jutter pour ses droits, pour sa langue. Toutes choses qu'elle explique longuement dans sa petite chambre d’hdtel, a Mont- real, ob elle est de pas- sage. “On ne devrait pas étre oblige de se battre pour obtenir ce qui nous est du. D’ailleurs, dans mon cas, on ne peut pas dire que jai Vespritcombattif, mais pluiot lesprit politi- que.” C’est a la politique d’ail- leurs qu’elle consacrait son temps alors que ses enfants étaient plus jeu- nes. Car pour elle, la place d'une mére de fa- mille est avec ses enfants jusqu’a ce qu’ils soient en age de se suffire. Séparée de son mari de- puis 20 ans, ce qui était plutot mal vu, Mathilda tenait salon de coiffure dans sa maison tout en surveillant de prés ce qui se passait en politique. Plus tard, soit en 1967, elle se presentait au leader- ship de ia province chez les conservateurs. Battue, il va sans dire. “Si une. femme voulait faire de la politique. avant, on la con- sidérait comme une putain ou comme une femme aux femmes. Mais dans le mouvement ouvrier, on t’accepte beaucoup “mieux.” Une syndicaliste C’est donc 14 qu’elle trouve sa place, il y a sept ans. Elle est repré- sentante syndicale de la Canadian Seafood Workers Union qui groupe quelque 10,000 travailleurs franco- phones. Elle assure les services techniques, s’oc- cupe d’organisation, de ne- gociation. Et de traduction faudrait-il ajouter. Car la langue de travail et de né- gociation n’est pas celle des travailleurs. ‘“Com- ment apprendre a un gars a s’intéresser au Syndicat ? Personne - ne peut y participer a fond, c’est en anglais.” _ Et tout en parlant, elle depouille son courrier (elle dit sa “‘malle”’ comme au- trefois): tout -est anglais, ce qui vient du fédéral comme du provincial, des syndicats ou des associa- tions. : Pour son travail, son sa- jaire est & peu prés celui des travailleurs qu’elle re- présente, soit $3,900, d’ow i faut retrancher bien des dépenses qui ne sont pas couvertes par le compte de dépenses. Aussi, de temps en temps, elle re- fait un peu de coiffure. “Je n’aime pas bien ca, jaurais voulu écrire, moi. Mais jusqu’en 1960, chez nous, il n’y avait pas de collége catholique pour les filles. J’aurais bien pu aller 4 un collége protes- tant mais c’était impensa- ble dans mon cas !” En effet, Mathilda vient d'une famille ot il y avait des prétres, un oncle doc- teur ef ministre. “Jai derriere moi trois genéra- tions de gens qui ont un peu d’*éducation.” Le grand-pere a hale sa mai- son sur le campus de 1U- niversité Saint-Joseph pour que ses enfants puissent vy etudier facilement. Mais elle sé montre se. vere a Véegard des “‘élitey”’ qui sont sorties de ces maisons d’education supé- rieure, “On leur enseignait quills étaient une classe supérieure. Ils n’ont ja- mais pu retomber sur le .plancher avec les autres.” Mathilda, elle, fera des etudes secondaires. un cours commercial et ajou- tera la coiffure & ses atouts. Sa connaissance des lois fait d’elle une ex- perte; elle est son propre avocat, ef a deja gagné deux causes importantes, Ses enfants vivent aussi intensément qu’elle le ré veil acadien. Michel, le heros du film “L’Acadie, l’Acadie” expulsé de Uni. versité de Moncton, tra- vaille maintenant au Cran, Louise, arrétée récemment, lors des manifestations de- vant les bureaux de ]’As- surance-Chomage et Jean- Pierre, bachelier en édu-’ cation, perpetuent Vesprit de Mathilda. “Dans chaque petite place, il y en“ a quelques- Mathilda Blanchard, la “passionnara” des Acadiens. aus qui se reveillent. Et, les gens nous supportent.”’ Et defile toute une lita. mie de noms que relient ies memes sentiments, les mémes objectits. “Tout notre peuple se cherche une voix... L’idée de lea- der existe, explique Ma- thilda. On trouve la voix la plus forte et qui pense comme !a population pour Hexprimer.” Souvent, cette voix, c'est Ja sienne. Aux prochaines élections fedérales. Mathilda veut se présenter comme candi- dat indépendant dans son comté. Elle ne croit plus aux partis traditionnels. Pas plus qu'elle ne croit d’ailleurs aux associations feminines. “On f...¢a a la porte, les asseciations de femmes. Dans notre _ est marié ou non ?” ‘un forum organisé par |a syndicat, il y a autant de femmes que d’hommes a la téte des unions locales. C’est fini de séparer les hommes ef les femmes... c’est la religion qui faisait cela,” A Vhotel ot elle est des- cendue, 4 Montréal, ellea fait un petit esclandre en. refusant de _ s’identifier comme Madame ou Made- moiselle. “Je suis Ma- thilda. Blanchard, ca de- vrait suffire. Est-ce gi’on demande a un homme s’il Mathilda repartira sans doute ce soir pour Cara- quet, pour sa grande mai- son entourée d’arbres. Elle était de passage a Montréal pour participer a Tribune Indépendantiste. IV, LE SOLEIL, 14 AVRIL 1972 sc a