A 4,000 pieds a bord d’un CESSNA. Perché sur Vaile, pres de la porte en combinaison, casque, lunettes, altime- tre, chronométre, parachute dorsal et ventral bien sanglés, un mordu de la chute libre attend le signal du pilote pour s’élancer. Loin en-dessous, la terre a l’air d’un de ces jeux de construction miniaturisés pour enfants. “Go!” Le pilote a fait signe et hurlé le commandement reglementaire. Le parachu- tiste lache l’avion, se déploie en croix et plane a 140 mailles - a ’heure au dessus de la D.Z. (Dropping zone). ‘Le jeu, c’est de tenir le plus longtemps possible, tout en évoluant au dessus de la zone ‘de réception, jusqu’a la limite de sécurité de 800 pieds. A cette altitude, d’un coup sec, il ouvre le dorsal. Le grand parapluie blanc se déploie avec un claquement sec. Maintenant, il s’agit de se choisir le meilleur terrain pour atterrir et de contrdler la direction de la chute par trac- tions successives sur le har- nais. Soudainement, c’est le choc brutal réparti en roulé boulé, sur les deux pieds joints bien a plat, la fesse droite ou gauche et le dos. Encore un peu titubant aprés tant d’é- motions concentrées en un laps de temps de quelque vingt secondes, notre mordu de la chute libre se reléve et plie son parachute. Quand il aura enlevé le casque et les lunettes, si vous étiez présents, vous auriez reconnu |’ex-enfant gatée de Radio-Canada, en_ blonde, brune ou chatain selon l’hu- meur du mois: Jocelyne PASCAL! A 19 ans: La Place des Arts! 22 ans, dont quatre ans de métier et déja toute une car- riere démarrée sur les cha- peaux de roue a 18 ans, grace a un premier disque enregistré a New York avec une chanson de Claude Nougaro: ‘‘Doc- teur’’. Un an plus tard, elle réus- sissait le tube de la saison: “Parce que tu es noir’ de Gilles Brown et Jocelyne réalisait dans la foulée, un autre disque 4 succés: ‘‘Au ‘bord de la mer’’ de Marcel Lefebvre et Pierre Nolés. Paralellement, elle appa- raissait 4 Radio-Canada dans Vémission ‘‘Variétés’” de Denis Harbour avec Gilbert Bécaud. A 19 ans, Donald Lautrec la présentait a la Place des Arts. En 1968, une série d’émissions de 50 minutes réparties en deux mois, réalisées par Pierre Letourneau, pour Radio-Canada la consacrait comme une révélation. En fin, l’année derniére elle - passait systématiquement a toutes les émissions de télévi- sion célébres: ‘‘Zoom, les Beaux Dimanches, Jeunesse d’Aujourd’jui, le Rideau s’ou- vre et Donald Lautrec Chaud.” Bref, une valeur sure qui, en 1970 devrait s’affirmer et prendre sa place définitive dans le peloton de téte. Quels sont vos projets, Jocelyne? —Je viens de sortir un nouveau disque: “La Di, Da, Da, Di, Dom’’, composé par mon gérant Donald SEWARD, Pierre Sidor et Eric. Il démarre trés fort et tout laisse prévoir que ce sera un tube. C’est une chan- son tres jeune, pour jeunes et tres gaie.” “La Di, Da, Da, Di, Dom” est un refrain qui exprime la joie de vivre. Fin janvier, je retourne au ‘‘Do- nald Lautrec Chaud,” un peu avant a ““Bonsoir Copains”’ au canal 7 CHLT-TV et puis, a “Jeunesse d’aujourd’hui’’, début février. Objectif sui- vant: récitals et si possible, la Place des Art. Quant 4 ma carviere, pour- suit Jocelyne Pascal, elle est en pleine évolution. Je suis une chanteuse de Jazz. Or, le 7, Le Soleil de Vancouver, 2 octobre 1970 NOS ARTISTES CANADIENS FRANCAIS 1970: I'année Jocelyne Pascal? Ca n’est certes pas impossible. ““VOLER M’A REMIS LES DEUX PIEDS SUR TERRE...” Jazz se cherche continuelle- ment. C’est pourquoi, avec mon manager Donald Seward, nous avons décidé de prendre un peu de recul et de repartir doucement. De suivre, ou si’ vous voulez de précéder mon public dans ses gouts, d’une courte téte. “C’est ainsi, précise-t-elle que je prépare un nouveau disque qui marquera, aprés “La Di, Da, Da, Di, Dom,” qui est un disque de transi- tion, un changement complet de style. Ce sera en quelque sorte un retour aux sources, aux blues, au Jazz classique, un jazz au rythme plus lent, qui demande de trés bonnes paroles et une interprétation en profondeur. Avant tout: Un travail quotidien Je me suis ensuite longue- ment entretenu avec Donald Seward et j’ai été frappé du réalisme de ses visions en ce qui concerne la carriére de ocelyne, Une vision basée sur des principes de marketing, suivant de tres prés l’évolu- tion du marché et élaborée sur un plan de cing ans. Une chanteuse jeune, qui a compris que son meéetier n’était pas d’étre l’étoile d’un jour mais qu’il exigeait un travail quotidien, selon un planning bien établi. Une chanteuse qui ne pourra que nous donner beaucoup et pendant lontemps. Lorsqu’elle achéve en sou- riant, apres avoir évoqué quelques-unes de ses aventu- res parachutistes: “De voler, ¢a m’a mis les pieds sur ter- re’, ce n’est pas un simple bon mot. é Bien d’autres chanteuses ont.et la chance du “‘Go!”’ de départ. Sauter, c’est facile: seulement Jl’arrivée! Par manque de technique, elles. Vont ratée. Un reproche qu’on ne pourra pas faire 4 Jocelyne Pascal. ; Jean BRAT Nos rues, nos routes, ne sont pas des dépotoirs Servez vous des poubelles PARFAITE EN VENTE PARTOUT