12 , Le Soleil de Colombie, Vendredi 15 Avril 1977 Moins de zéros en orthographe par René MOUGEOLLE Ce n’est pas la révolution; méme pas cette réforme de l’orthogra- phe, combattue par les érudits et les puristes, attendue par... tous les autres. Mais enfin, ce catalo- gue de “tolérances grammatica- les ou orthographiques” publié hier par le Journal officiel a quand méme une petite allure d’événement, a quatre mois de la grande période des examens. Les difficultés de la langue francaise constituent un sujet de discussions vieux comme la France elle-méme: Et toujours actuel, méme si notre société pressée parle plus qu'elle n’écrit, - écoute et regarde plus qu’elle ne lit. Quoi qu’on dise, la dictée figure toujours en bonne place dans les programmes scolaires, et l'orthographe reste un sujet de préoccupation pour les ensei- gnants comme pour les éléves et, d'une facon générale. pour tous ceux qui font profession d’écrire. Les journalistes eux-mémes en ont le souci, méme quand, appa- remment, leurs intentions sont trahies par les techniques mo- dernes... Encore faut-i] avouer qu’utili- ser le mot “souci” pour parler de l’orthographe et de la grammai- re frangaises, c’est passer assez loin du sujet: “casse-téte” conviendrait mieux. Et que ceux qui ne sont pas d’accord récitent — sans faute — la page compléte du dictionnaire (en petits carac- téres) consacrée A l'accord des participes... SANS REGRETS C’est pourquoi on accueil- lera avec sympathie les efforts de simplification entrepris par le ministére de ]’Education et ses spécialistes, efforts qui se tra- duisent par cet arrété. grace auquel un certain nombre de tournures de la langue ne vau- dront plus de faute aux candi- dats des examens et concours qui jalonnent les étapes de la vie scolaire. ,On notera au passage que la liste des tournures autorisées, qui ne comprend pas moins de cinquante-cing exemples, vient en remplacer une autre, publiée le 26 février 1901: les partisans d'une simplification plus rapide sont priés de patienter. A vrai dire, certaines de ces tolérances ne font qu’officialiser un usage de plus en plus répan- du. Ainsi, on pourra mettre le verbe au singulier ou au pluriel dans une expression comme: “la joie, l'allégresse s’empara (s'em- parérent) des spectateurs”. De méme, on ne regrettera pas la disparition du “ne” dit explétif (mot qui n’est pas nécessaire a la compréhension de la phrase): on devait dire ‘Je crains qu’il ne pleuve’’, on pourra écrire “Je crains qu'il pleuve”. C’est aussi une fort bonne chose que d’ad- mettre aussi bien le singulier que le pluriel pour une formule telle que “une bande de...”: le J.O. nous informe donc qu'une bande de moineaux s’envole ou s’envolérent. Le sacro-saint participe passé lui-méme vacille sur son piédes- tal: invariable ou non. selon qu'il est placé avant ou aprés, ou aprés ou avant, je ne sais plus... c’est fini! Il sera licite d’écrire de l'une ou l'autre facon: “J’aime tous les sports. excepté (ou exceptée) la boxe. Enfin, on notera que dans le domaine de la concordance des temps, le ministére s'est avisé que le langage courant avait tué Yimparfait et le plus-que-parfait du subjonctif: vous ne passerez plus pour le dernier des ploucs en écrivant: “J’aurais aimé qu'il. ait été (au lieu de qu'il efit été) avec moi...” UN PLURIEL POUR LES DUPONTS Dans une langue aussi subti- le que la nétre, bien des tournu- res sont doubles tout simple- ment parce qu'une nuance diffé- rencie les deux formules. Les bons auteurs le savent bien, qui n’utilisent pas sans intention le singulier ou le pluriel dans des expressions telles que: “Plus d’un de ces hommes m’était (m’étaient) inconnu (s).” Les éléves, eux, ne seront plus tenus de respecter semblables subtili- tés. Bien d’autres tolérances nou- velles méritent d’étre citées- Ainsi, on pourra écrire “des pommiers en fleur (s), ce qui parait naturel, mais aussi “ils ont 6té leur (s) chapeau (x), ce qui surprend plus: encore que, si chacun ne porte qu’un chapeau, il y a quand méme plusieurs couvre-chefs... De méme, les Dupont (s), comme tous les noms propres, auront droit au pluriel, et les mots empruntés a I’étran- ger prendront 1"s” a la frangai- se: des maximums. des sand- wichs.¥t Ja demi-heure tolérera d’étre nommée demie heure. Enfin, nos compagnes féministes apprécieront d’étre — enfin — autorisées a se “faire fortes de...” LIBERTE POUR LES ACCENTS Dernier domaine ou le libé- ralisme ambiant se permet une incursion, celui dés accents: on pourra en mettre Ja ot il n’y ena pas (referendum ou référen- dum); mettre indifféremment le grave ou |’aigu (événement ou événement); supprimer le cir- conflexe (crane ou crane), sauf lorsqu’il est indispensable a la compréhension du mot (une fo- rét - un foret). De méme, le trait d’union ne subsistera que s’il est indispensable: une _petite-fille n’est pas forcément une petite fille... Voila. Aux “oufs” de soulage- ment des potaches et anciens potaches, ne manqueront pas de répondre les “hélas” des traditio- nalistes, toujours enclins a trou- ver qu'on fait la part trop belle a la jeunesse. Est-ce faire preuve de trop de laxisme que de simplifier ce qui peut l’étre? Eternel débat. Avouons que lorthographe est probablement ce qu'il y a de moins intouchable. Bien des principes de la vie sont autrement importants 4 sauve- garder. ea a Savez vous que ... Les investissements 4 long terme effectués par les Cana- diens a |’étranger ont progressé de quelque $2.5 milliards pour dépasser $23.5 milliards a la fin de 1976. Cette augmentation a été prin- cipalement due aux sorties de capitaux a long terme au titre des investissements directs, aux _ bénéfices réalisés par les Cana- diens sur leurs investissements a l’étranger et réinvestis sur place, aux crédits a l’exportation et aux préts et souscriptions octroyés par le gouvernement du Canada aux pays étrangers et aux organismes financiers inter- nationaux. Les créances a4 court terme détenues sur les non-résidents, y compris |’actif monétaire officiel net, ont porté le total de l’actif extérieur du Canada a environ $47.5 milliards. Etre en forme... une affaire de coeur! RNS SEEEELELELELEL EL EEE EE TSE LELEPESELECESESELE HELE EMBOSSED CARPET (ameubl.) 1) Strictement, cette expression désigne certains tapis de luxe “dont les brins sont noués avec deux hauteurs de laine constituant ainsi des motifs de velours sur deux niveaux différents”. (Flammarion ménager, p. 227). Traduction: TAPIS CISELE 2) Par extension. EMBOSSED CARPET désigne aussi certains tapis du commerce dont les motifs sont en relief. Traduction: TAPIS EN RELIEF BLOOPING PATCH (cin.) Définition: Petite piéce avale ou triangulaire posée sur la piste sonore d’un film pour éliminer le bruit de collure. Traduction: CACHE-COLLURE (n.m.) MONEY CHANGER Définition: Appareil qui fait automatiquement la monnaie. Traduction: DISTRIBUTEUR DE MONNAIE HOLDBACK (constr.) Définition: Montant que le client retient, pendant un certain temps, sur les honoraires de l’architecte ou la note de l’entrepreneur pour parer a des vices possibles de construction ou de conception. Traduction: RETENUE DE GARANTIE (cf. Plan comptable francais) Observation: L’acte par lequel le client libére l’intéressé de la garantie s'appelle DECHARGE DE GARANTIE. “FAIRE FACE A LA MUSIQUE” 1) Calque de la Jocution anglaise to face the music. Se dit par allusion au trac que doit. surmonter I’artiste avant d’entrer en scéne. 2) Cette locution correspond aux expressions TENIR TETE, RESISTER, AFFRONTER, FAIRE FACE, FAIRE FRONT. (A EVITER) Dans cette épreuve, il a su faire face 4 la musique. (MIEUX) Il a su affronter l’épreuve. MAGAZINE (cin.) Définition: Dispositif permettant de charger une caméra de cinéma. Traductions: CHARGEUR, MAGASIN Exemple: “En cinématrographie, les magasins, appelés couramment chargeurs, sont faits pour recevoir des longueurs de films de 30, 60 et 120 mm.” (Grand Larousse Encyclopédique) SEVERANCE PAY (gest.) : Définition: Derniére paie que recoit un employé ou un ouvrier, lorsqu’il auitte V'entreprise, et qui comprend, en général, la compensation de certains avantages sociaux acquis au cours de son service. : Traduction: INDEMNITE DE CESSATION D’EMPLOI “DIMINUTIF” Nouveau vvenu dans la famille des anglicismes, cet adjectif est employé a tort au sens de PETIT, DELICAT. DIMINUTIF n’a qu'un sens grammatical; il se dit d'un mot dont la forme en affaiblit le sens. Par exemple: FILLETTE est un diminutif de FILLE, ‘(FAUTE) Le DIMINUTIF joueur de centre... (CORRECT) Le PETIT%MENU joueur de centre... “TERMES FACILES” « Anglicisme (easy terms) qui, dans le commerce, désigne les dispositions prises par le marchand pour faciliter 4 son client le paiement de ses achats. L’expression correcte 4 employer: FACILITES DE PAIEMENT (cf. Dictionnaire Robert). (FAUTE) Profitez de nos TERMES FACILES. : (CORRECT) Profitez de nos FACILITES DE PAIEMENT. } Louisiane, A SR ge “y ur fou . Pannée». artie jui_ est Cl connait el Sur les tre a at héritage a inventorier.. ir tout mett APRTPACGA op DAGADE: pourrait t I’habitation J Un une «Héritage d’Acadie Ib? avec cane: Hy ure es ane he ae es. beaucoup de choses a L’héritage acadien est idrait dire sur ce sujet mais un bien vivant. ll faut fe sous” er. vert. ai on voud